Rochers de l'Eissassa, Col Tronchet |
Les Rochers de l'Eissassa (3048) sont, au nord de Maurin, le sommet majeur de la crête de partage des eaux entre Ubaye et Guil, mais leur arête est orthogonale à cette dernière, car orientée N-S conformément aux lignes structurales de la région.
Du côté Ubaye leur crête rocheuse déchiquetée se poursuit assez loin vers le sud, en rive ouest du large vallon du Tiéouré, qui les sépare de la crête méridionale du Péouvou.
Du côté Cristillan leur arête se poursuit par celle, moins hargneuse, la Crête de La Riche, qui se termine à La Riaille : elle sépare, en amont (au sud) de ce point, le vallon d'Albert du vallon de Tronchet (= partie tout-à-fait amont de celui du Mélezet).
En amont du confluent avec le vallon du col Albert le vallon supérieur du Mélezet est, comme sa partie aval, une combe monoclinale. Elle suit jusqu'au col Tronchet le tracé de la faille de Ceillac que jalonnent des affleurements de cargneules, entre l'unité de la Chapelue (en rive droite) et la bande des calcschistes de Ceillac - Chiapera (en rive gauche).
Le versant sud-ouest de la Crête de la Riche vu du sud, depuis l'arête ouest des Rochers de l'Eissassa (point coté 2661). La succession des couches triasiques est tout à fait normale, sans terme manquant, mais renversée à environ 45°. La faille de Ceillac, plus inclinée, tranche cette succession en un biseau qui s'effile vers le bas à gauche. |
La crête de la Riche se rattache indubitablement, par continuité depuis le nord (voir la page "Beaubardon") à l'unité de la Chapelue. Celle-ci conserve sa disposition en succession renversée mais sa dalle basale de roches siliceuses permo-triasiques (quartzites et Verrucano) n'affleure plus que dans la partie sud de la crête de la Riche : elle y prend l'aspect d'une dalle structurale à fort pendage ouest qui repose en chapeau sur les calcaires triasiques.
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Au sud de la crête de la Riche ce sont les calcaires triasiques qui forment en totalité la crête de l'Eissassa : ils y montrent une disposition en synclinal couché ouvert vers le nord-est, qui est surtout visible à la faveur de la coupe plus transversale qu'en donne le versant Ubaye. La semelle siliceuse de l'unité de la Chapelue n'est plus représentée jusqu'au col de Tronchet que par des affleurements discontinus de quartzites, les uns en fond de vallon, les autre plaqués en contact stratigraphique sur les calcaires triasiques, formant un éperon saillant au pied des abrupts occidentaux de la montagne. Ils forment enfin un dernier piton sur l'arête orientale du col Tronchet avant de disparaître définitivement sur le versant de l'Ubaye : l'érosion, plus profonde, y montre qu'ils se terminent tranchés en sifflet vers le bas par la faille de Ceillac, du fait que le pendage de cette dernière est plus fort que celui des couches des deux compartiments qu'elle juxtapose (voir la page "Maurin").
En définitive la géométrie de l'unité de La Chapelue, telle qu'elle résulte de l'observation sur toute sa longueur, comporte un enchaînement de deux gros plis superposés, l'un comme l'autre déversés à l'est : l'anticlinal de la Chapelue, surtout dessiné à l'affleurement par le matériel siliceux au nord et le synclinal de l'Eissassa surtout dessiné par le matériel calcaire au sud ; ces deux plis plongent axialement vers le nord, ce qui a pour résultat que l'anticlinal supérieur est de plus profondément arasé par l'érosion du nord vers le sud : en effet au nord de Ceillac et dans la coupe du Guil l'érosion laisse voir le flanc normal de l'anticlinal à cœur de Verrucano qui surmonte le flanc inverse. Sur toute sa longueur cet enchaînement de plis est tranché du côté ouest par la faille de Ceillac, de sorte que le matériel siliceux se biseaute contre elle et disparaît "en l'air" en allant vers le sud. |
La rive gauche du vallon de Tronchet appartient entièrement à la bande des calcschistes de Ceillac, laquelle s'étend vers l'ouest jusqu'au lac Sainte-Anne et au col de Girardin.
L'épaisseur de sa succession de marbres en plaquettes a certainement une origine stratigraphique car on peut y distinguer des niveaux inférieurs plus marneux et des niveaux supérieurs plus calcaires ; mais elle est également accrue par le fait que ces couches sont affectées de replis et d'écaillages, comme en témoignent les lames de terrains triasiques et jurassiques qui y affleurent en lanières à flanc de versant et dont on peut voir, pour certaines, qu'elles sont affectées de charnières déversées vers l'est.
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Lac Ste Anne |
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