structure de la marge septentrionale du Dévoluy |
Le terme "marges du Dévoluy" désigne les secteurs, périphériques
par rapport au Dévoluy proprement dit, où l'érosion
a déblayé la couverture de calcaires Sénonien, de sorte
que l'on y voit affleurer seulement du Crétacé inférieur
et du Jurassique supérieur.
La Marge septentrionale, examinée ici, drainée par les affluents de rive gauche du Drac (principalement l'Ébron et la Souloise), est constituée par les deux versants du chaînon de l'Obiou.
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Le Trièves oriental aux abords de Mens
D = surface de discordance du Sénonien sur les terrains crétacés et jurassiques.
. Du côté ouest du chaînon, en bordure orientale du Trièves, les déformations post-sénoniennes n'ont causé qu'un basculement d'ensemble des couches vers l'est, ce qui correspond au flanc oriental du grand anticlinal de Saint-Jean d'Hérans, lui-même prolongement dans la couverture post-liasique de l'anticlinal de socle du Dôme de La Mure. Les calcaires sénoniens du Dévoluy s'y prolongent jusqu'à l'est de Mens (pentes de Rochassac) par le long promontoire du chaînon de l'Obiou, qui se termine avec le sommet du Châtel (armé seulement, quant à lui, par les calcaires du Tithonique)
Dans le flanc ouest de ce chaînon les structures anté-sénoniennes apparaissent librement à la faveur d'un multitude de ravins qui dévalent au flanc du sillon subalpin. Ces plis, d'axe N40°E, se font remarquer par leur style lourd et presque coffré, avec des flancs souvent affectés d'ondulations en escalier (c'est un style assez "jurassien".
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Le Trièves sud-oriental vu de l'ouest, d'avion, depuis l'aplomb du col de Menée.
Ds = surface de discordance du Sénonien ; a.cB = anticlinal du col de la Brèche ; a.P = anticlinal de Pravert.
Les tirets bleus soulignent la surface limite entre Crétacé et Jurassique (sommet de la barre tithonique).
Dans le chaînon de l'Obiou, le Sénonien n'affleure que sur la ligne de crête et y présente un pendage vers l'est assez uniforme (et d'ailleurs modéré) : il correspond au seul flanc ouest du synclinal de Saint-Disdier, car à cette latitude le Sénonien du fond du pli a été décapé par l'érosion, qui a mis à nu son soubassement jurassique. Sur ce flanc du chaînon on peut donc observer, en contrebas de la crête et jusque dans la vallée du Drac aux alentours du lac de retenue du Sautet, la réapparition de plis anté-sénoniens N 40°E.
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Le versant oriental du chaînon de l'Obiou et l'extrémité nord de la dépression occidentale du Dévoluy
vus du sommet du Gargas (La Salette).
s0 = pendage des couches sénoniennes du chaînon de l'Obiou ;
s.sD = synclinal N-S, post-sénonien, de Saint-Disdier (vu pratiquement à 90° de son axe) ; s.C = synclinal NE-SW, anté-Sénonien, des Chalances (vu pratiquement selon son axe).
. A l'est du chaînon de l'Obiou la vallée de la Souloise éventre le Sénonien du prolongement du synclinal du Dévoluy intérieur (de Saint-Disdier -Agnières) jusqu'au niveau des Terres Noires. A l'est du cours de la rivière les crêtes de la barrière orientale du Dévoluy (chaînon du Faraut) se prolongent, au nord du Pic Pierroux, par la montagne de la Sambut, qui se rattache géologiquement au Beaumont méridional (où Sénonien, Crétacé et Jurassique supérieur sont également décapés par l'érosion). En effet, entre Monestier d'Ambel et Beaufin, les terrains anté-crétacés (jusqu'au Lias et même au Trias), affectés par un système de plis globalement anticlinorial, y sont brutalement surhaussés par un système de fractures NE-SW.
Coupe N-S le long de la rive gauche du Champsaur (bordure
orientale du Dévoluy)
Extrait du Guide Rouge "Alpes du Dauphiné"
(Masson, 1983) : dessin de J. DEBELMAS d'après M. GIDON.
S = Sénonien ; A = apto-albien ; B = barrémo-bédoulien ; Ci = Crétacé inférieur ; Jm = Jurassique moyen ; L = Lias ; T = Trias ; X = schistes cristallins.
F = notation commune pour les deux cassures ( f.F et f.AE) du Linéament d'Aspres.
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L'extrémité nord-orientale du Dévoluy et le confluent Drac Souloise vus du nord, depuis Côte Rouge, en Beaumont (ouest du sanctuaire de La Salette).
f.AE = faille
orientale d'Aspres-lès-Corps (elle se raccorde, en arrière-plan au chevauchement médian du Dévoluy qui prend naissance au sommet Gicon) ; f.F = faille
de l'éperon nord du Faraut ; a.S = anticlinal de la Sambut (d'axe N-S il est fortement déversé vers l'ouest) ; s.sE = synclinal de Saint-Etienne (et du col de l'Aup) ; ac.C = accident de Corps (souligné en rose) ; Øm = chevauchement médian du Dévoluy.
s.cr = socle cristallin ; tSp = spilites triasiques.
On y voit se superposer de façon complexe des charnières de plis orientées N 160° à d'autres qui sont N 30°E à N 60°E.
Trois cassures majeures accidentent ce secteur :
- l'accident (chevauchement ?) de Corps-Monestier-d'Ambel s'observe
surtout au flanc ouest du massif de la Sambut; il se poursuit
vers le nord au-delà de Corps, où il paraît
s'amortir dans une faille méridienne ; elle pourrait constituer le prolongement septentrional du chevauchement médian du Dévoluy.
- la faille d'Aspres-lès-Corps passe 1 km à
l'Est de ce village et de celui de Beaufin pour rejoindre, au
Sud de Monestier-d'Ambel le chevauchement de Corps et le chevauchement
médian du Dévoluy. Cet accident orienté NE-SW
met en contact le cristallin du Motty (ou le Lias inférieur
qui le recouvre) avec des terrains beaucoup plus récents
(du Lias inférieur aux Terres noires, suivant les points)
qui affleurent à sa lèvre SE. On a montré (M. Gidon, J. Aprahamian et J.-L. Pairis, 1976) qu'il a fonctionné
à diverses reprises avec des rejets de coulissement soit
dextre soit sénestre et qu'il correspond à un grand
linéament de cassures qui se prolonge loin vers le Nord
par Venosc et le revers oriental des Grandes Rousses ;
- la faille ddu promontoire septentrional du Faraut court parallèlement
à la précédente, à moins de 1 km de
distance vers l'E-SE. Pour cette raison, et compte tenu du fait
que son rejet vertical consiste également en un fort abaissement
du compartiment oriental (Sénonien contre Tithonique),
elle apparaît comme un accident satellite du précédent.
Vers le sud-ouest ce faisceau de cassures ne se prolonge pas
au delà du sommet Gicon. En fait il se connecte là
au chevauchement médian du Dévoluy (et, par son
intermédiaire à celui de la nappe de Digne) et joue
par rapport à lui un rôle de "rampe latérale"
(c'est-à-dire que son jeu coulissant est comparable à
celui du flanc d'un tiroir que l'on tire à soi).
On peut raisonnablement penser que la faille d'Aspres-lès-Corps,
qui avait fonctionné dès le Lias (comme on le voit
en Beaumont)
se prolongeait avant le Sénonien plus loin en direction
du sud-ouest (et que ce prolongement est resté cacheté
sous le Sénonien au sud-ouest du Gicon): de fait il semble
bien que ce soit elle qui réapparaît en Bochaine, au nord
de La Jarjatte, où elle a été décrite
sous le nom de "faille
des Clausis".
voir aussi : le cadre structural du massif , les étapes de déformation, les cartes du massif , les coupes du massif
(entre Monestier d'Ambel et Beaufin) |
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entre le col de la Croix Haute et Veynes |
(versant oriental du Dévoluy) |
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au sud de Veynes et de la vallée du Petit Buëch |
à l'est de Montmaur et au nord de la vallée du Petit Buëch |