Sainte Eulalie, Saint-Laurent, Saint-Jean en Royans

la bordure sud-orientale de la dépression du Royans

La dépression du Royans est un diverticule oriental de la vallée de l'Isère qui s'individalise, au sud de Saint-Nazaire, du fait de la naissance à cet endroit du chaînon des Monts du Matin, ce dernier devenant alors le plus occidental du Vercors. Au sud de Saint-Nazaire elle s'intercale entre ce dernier et le reste de ce massif, d'où débouchent les cours encaissés de la Bourne et de la Vernaison.

Son origine est structurale car, entre ces deux zones anticlinales, son soubassement de molasse miocène correspond au cœur d'un large synclinal du Royans (on peut donc l'assimiler à un val* jurassien). L'axe de ce pli est incliné vers le nord, ce qui a pour effet que ce synclinal se fond de ce côté, par ennoiement, dans le Bassin molassique péri-alpin. Pour la même raison la fermeture de la dépression du côté sud, aux environs de Bouvante, est due à ce que les affleurements de son remplissage tertiaire se rétrécissent jusqu'à disparaître "dans le ciel".

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La dépression du Royans, vue du SW, d'avion.
Les tirets jaunes correspondent à la limite orientale des affleurements de terrains tertiaires, qui s'appuient sur les terrains secondaires du rebord du Vercors.
Ils forment le soubassement de la plaine alluviale mais ils y sont le plus souvent masqués par ses dépôts quaternaires et s'observent principalement dans l'entaille des rivières.

Vu de l'ouest le rebord oriental de cette dépression du Royans apparaît comme une barrière d'escarpements, simplement encochée par les débouchés des gorges de la Bourne et de la Vernaison, qui s'échapppent du Vercors proprement dit. (voir la page "Pont en Royans").

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image commentée, de taille normale, en deux parties raccordables (2 nouvelles fenêtres)
moitié gauche du panorama < <------->> moitié droite du panorama
Les confins du Vercors et du Royans
vus de l'ouest, depuis les environs de Saint-Thomas en Royans
(Les teintes rousses sont celles dues à la sécheresse de la fin Août 2003 et le noircissement du Mont Barret, au centre du cliché, est celui dû à l'incendie qu'il a connu au cours de ce même mois).

a.N = anticlinal du Nant ; f.pR = faille du Pont Rouillard.
Concernant la surface d'aplanissement, dont la situation est indiquée par des tirets bleus (Rochers de Monteux et Rochers occidentaux de Presles), on se reportera à la page consacrée à cette question.

Cette barrière, bien que fort escarpée, ne présente cependant aucune ligne de falaises : ce n'est donc pas un crêt* à la différence de ce que l'on observe souvent ailleurs, à la marge occidentale des massifs subalpins. Au contraire elle est constituée presque totalement par des dalles structurales d'Urgonien, qui plongent vers l'ouest et s'y enfoncent sous le Tertiaire (au lieu de le chevaucher). Ces dalles représentent simplement le flanc oriental du synclinal du Royans, qui se raccorde du côté nord au flanc ouest de l'anticlinal du Nant et, du côté sud, à celui de l'anticlinal d'Omblèze.

Toutefois si l'on considère la structure observable au revers oriental de cette barrière, il s'avère que l'on ne peut pas considérer qu'il y ait un véritable prolongement de ces deux plis l'un par l'autre (et qu'ils semblent plutôt se relayer au prix d'un décalage dextre).
En effet aux abords du cours de la Bourne l'on ne voit plus se dessiner l'ample charnière de l'anticlinal du Nant, qui y fait place à deux replis, l'anticlinal des Chartreux (voir la page "Bourne") et l'anticlinal des Garides (voir la page "Pont en Royans"). D'autre part la barrière urgonienne est tranchée en biseau par une cassure N150, la faille du Pont Rouillard, qui lui occasionne un décalage sénestre. Or ces complication ne s'observent pas à l'est du tracé de la faille de Presles : on peut sans doute y voir les effets d'un serrage W-E ayant écrasé la lèvre occidentale de cette faille à l'occasion de son rejeu post-miocène.


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Les confins du Vercors et du Royans vus du nord, d'avion, depuis l'aplomb ouest de Presles.
a.Co = anticlinal des Coulmes ; a.Ch = anticlinal des Chartreux ; a.G = anticlinal des Garrides.
f.P = faille de Presles ; f.pR = faille du Pont Rouillard ; f.V = faille de Villeneuve ; ØCr = accident de la Croix (à rejet chevauchant et coulissant).

Un autre trait remarquable de cette barrière de dalles est qu'elle présente une torsion à concavité ouest, par un pivotement de l'ordre de 50°, ce qui s'exprime par un l'élargissement vers l'est de la dépression du Royans au nord de Saint-Jean-en-Royans. Cette torsion s'accompagne de l'apparition d'un systéme de cassures à tracé proche de l'horizontale qui viennent rompre ce flanc de pli. Elles sont plutôt verticales au nord mais prennent vers le sud un caractère de plus en plus chevauchant. C'est déjà le cas, dès Pont-en-Royans, avec la faille de Villeneuve (voir la page "Pont-en-Royans"), mais cela s'accentue, à partir de Saint-Laurent, avec l'apparition d'un faisceau de failles mineures qui s'anastomosent pour constituer l'accident du col de la Croix (voir la page "Bouvante Bas ").

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Les confins du Vercors et du Royans vus du sud-ouest, d'avion depuis l'aplomb de la montagne de Musan (Monts du Matin).
s.R = synclinal du Royans (flanc oriental) ; a.O = anticlinal d'Omblèze (extrèmité septentrionale) ; a.C = anticlinal des Coulmes ;
ØC = accident du col de la Croix ; f.V = faille de Villeneuve ; f.P = faille de Presles ; ØR = chevauchement de Rencurel.

Il est remarquable que cette torsion du flanc oriental du synclinal du Royans n'affecte pas le tracé de la grande faille de Presles : cela semble confirmer que c'est un rejeu en coulissement dextre de cette faille anté-miocène qui est à son origine. Plus précisément c'est ce jeu qui semble s'exprimer par la création de l'accident de La Croix : il apparaît en effet comme une cassure secondaire parallèle et branchée sur elle et par laquelle s'est exprimée en outre la composante compressive de ce jeu post-miocène.

 


cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Romans


Carte géologique très simplifiée du Vercors à l'est du Royans
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
légende des couleurs


Saint-Nazaire en Royans

Pont en Royans

Bourne aval
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Bouvante-le-Bas

Combe Laval
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