Thoard, col de Peipin, Pic d'Oise |
La basse vallée du torrent des Duyes s'engage franchement, à partir des abords amont de Thoard jusqu'à Barras, son confluent avec la Bléone, dans les alternances de marnes et de conglomérats continentaux de la formation de Valensole. Leurs couches, à litage très flou (voir leur aspect à la page "stratigraphie"), sont régulièrement et uniformément inclinées vers le sud-est avec un pendage faible, de l'ordre de 20°. Le relief qui en résulte est mou, formé de collines surbaissées, comme le cône régulier du Pic d'Oise, que séparent quelques profondes ravines.
La vallée des Duyes, vue d'ensemble du SSW, depuis l'aval, d'avion. |
Cette formation constitue la partie la plus récente du remplissage du bassin néogène que traverse plus au sud la Bléone, en aval de Digne. Son soubassement stratigraphique normal, formé par les grès marins alternés de marnes grises du Miocène, affleure en aval de Barras jusqu'à la vallée de la Bléone (voir les pages "Digne aval" et "Malijai").
Le village de Thoard lui même est édifié en rive gauche, un peu au dessus du thalweg du torrent des Duyes et ses maisons sont construites sur des marnes bariolées qui s'intercalent ici entre la partie inférieure et la partie supérieure des lits de cailloutis de la formation de Valensole.
Du côté oriental ces pentes sont dominées par celles, beaucoup plus montagneuses, de la crête du Siron, qui culmine au sommet de La Bigue (1653). Ce chaînon est constitué par les terrains du Trias et du Lias qui appartiennent au "lobe de la Robine" de la nappe de Digne. Ces couches surplombent les couches de la formation de Valensole, mais la dislocation tectonique qui les en sépare s'avère constituée par un système de failles parallèles à pendage très redressé, proche de la verticale (voir la page "Siron").
En fait il s'agit de l'extrémité septentrionale de l'accident de Courbons, qui souligne bien le front sud-occidental de la nappe de Digne mais qui est plutôt constitué par un couloir de failles que par une surface de chevauchement (voir les pages "Siron" et "Courbons").
La butte de Pié-Gros se situe du côté occidental de ce couloir de failles et ses couches butent contre lui. Elle est d'autre part remarquable par le fait qu'elle est constituée de Crétacé supérieur dont les couches reposent pratiquement à plat sur les conglomérats de Valensole supérieurs du compartiment autochtone. Cette situation en fait objectivement une klippe*, mais l'interprétation de sa présence à cet endroit pose un problème difficile : en effet les terrains de cet âge ne sont pas représentés, aux alentours, ni dans le matériel de la nappe, ni vraisemblablement dans l'autochtone (où, de toutes façons ils n'auraient pu être prélevés car ils étaient masqués sous l'épaisse chape du Tertiaire) : leur origine et leur processus de mise en place sont donc très énigmatiques.
La klippe de Pié-Gros
présente une nette analogie avec celle de l'Aubrespin,
de la région de Turriers,
car l'une et l'autre sont des lambeaux isolés de couches
néo-crétacées posés à la marge
de la nappe, en avant de son front.
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Au nord-est de Thoard, à partir de la butte de Sainte-Madeleine, le couloir tectonique de Courbons s'interrompt en même temps que la limite nappe - autochtone s'infléchit pour s'orienter SW-NE. Cette inflexion du tracé de la ligne qui sépare le lobe de la Robine de son autochtone n'est pas seulement due à l'érosion car elle s'accompagne d'un changement du caractère de cette limite qui devient un vrai chevauchement (voir la page "Siron").
La question du prolongement vers le nord de l'accident de Courbons est par ailleurs examinée à la page "Mélan" : il s'y raccorderait à un important décrochement de Mélan, masqué sous les conglomérats supérieur de Valensole.
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voir aussi l'aperçu général sur les environs de Digne |
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