Grenoble nord : les pentes de rive droite de l'Isère

(le site de la ville ancienne de la capitale des Alpes françaises)

La ville de Grenoble garde l'entrée amont de la trouée de l'Isère, qui s'ouvre, immédiatement en aval, entre les massifs de la Chartreuse (au NE) et du Vercors (au SW).

La ville antique ("Cularo") était construite en rive droite de l'Isère, sur les contreforts extrêmes du massif de la Chartreuse (chaînon du Rachais). Ceux-ci s'avancent en formant l'éperon de La Bastille, que le cours de la vallée contourne par un tournant à angle droit pour s'engager dans la trouée de l'Isère. Il s'agit d'un crêt émoussé, qui regarde du côté est et qui est formé par le Tithonique du flanc ouest de l'anticlinal de l'Écoutoux.

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La partie nord-occidentale de l'agglomération de Grenoble, vue du sud, d'avion, depuis l'aplomb de Seyssins - Saint-Nizier.
La vieille ville s'appuie contre le promontoire de la Bastille, que l'on voit ici dans l'enfilade des couches du Jurassique supérieur (flanc ouest de l'anticlinal de l'Écoutoux).


La ville de la fin du XIX ème siècle, avait déjà largement débordé en rive gauche sur la plaine alluviale de l'Isère (voir plus de détails à la page "Grenoble sud") mais ses faubourgs (quartier Saint-Laurent, La Tronche, Meylan, Corenc) continuaient à coloniser le pied des pentes de la Chartreuse. Ils enserrent ainsi l'éperon rocheux de La Bastille, dont les escarpements calcaires, fortifiés à la fin du XIXe siècle, ont arrêté la progression de l'urbanisation vers le haut..

Les quais de rive droite de l'Isère sont directement entaillés par le lit de l'Isère dans le soubassement rocheux de cette montagne de La Bastille. Les couches du Jurassique supérieur y affleurent assez largement ; elles pendent toutes vers l'ouest car elles appartiennent au flanc ouest de l'anticlinal de l'Écoutoux, mais leur étude révèle une structure de détail assez tourmentée par des microplis et divers types de cassures (voir les pages "Bastille" et "Jalla")

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La partie basse de l'éperon de la Bastille et les quais de l'Isère, vus d'avion, du sud-est.
f.B = faille de la Bastille ; f.S = faille de la Saucisse
Les tirets orange correspondent à la base du gros banc massif du Tithonique inférieur et les tirets roses à la base des bancs métriques à joints marneux de la transition Tithonique - Kimméridgien.


Ces quais donnent, depuis l'église Saint-Laurent jusqu'au monument de la Porte-de-France, une coupe naturelle, de bas en haut, des alternances de calcaires et de niveaux plus marneux du Jurassique terminal. Elle est malheureusement masquée presque totalement par les construction qui s'appuient contre le rocher. Les bancs du Tithonique sont toutefois facilement observables à la Porte de France même (et dans la partie basse du parc Guy Pape) ; le Séquanien affleure assez bien dans les lacets de la route du Fort Rabot ; enfin l'Argovien est mis à nu en plusieurs endroits aux abords de l'église Saint-Laurent et le long du chemin qui monte en lacets, depuis cette dernière, en direction de La Bastille.


Le site de la Porte de France vu de la rive gauche de l'Isère (bâtiment universitaire "D'Arsonval").
f.B = faille de la Bastille (voir la page "Bastille") ; f.S = faille de la Saucisse ; f.J : faille du Jalla (voir la page "Jalla")
s.0 = surfaces de stratification (presque verticales à la Porte de France et le long des quais de l'Isère)


Les couches de passage entre Séquanien et Argovien sont mises à nu au square Cularo et elles y sont particulièrement intéressantes à observer en raison de la micro-tectonique qui les affecte.

Le square Cularo occupe la partie basse commune aux montées Cularo et Chalemont, dont l'entrée est sur les quais de l'Isère, au niveau du monument commémoratif de la fondation de la ville de Grenoble, place de la Cymaise) : il y est logé dans un rentrant du tracé des remparts inférieurs.

Ce entrant est entaillé dans les marno-calcaires argoviens. Au sein de ces couches s'interstratifie à ce niveau un faisceau de bancs plus calcaires, épais de 2 à 3 m, dont l'allure évoque déjà celle du Séquanien (qui affleure peu en amont ouest, après le porche, sous l'ancien couvent de Saint-Marie).

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Vue d'ensemble des microplis du Square Cularo
La situation de ces microplis par rapport au pli principal, de l'Écoutoux, est donnée par le schéma ci-après (partie gauche inférieure).
Observer que l'enchaînement des flancs de plis correspond à celui d'un Z et non d'un S (au sujet de cette remarque voir la page "Bastille").


 

Ces couches sont affectées de microplis de taille plurimétrique, qui représentent des plis parasites ("drag-folds") du flanc occidental de l'anticlinal de l'Écoutoux (le flanc de ce grand pli s'avère être ici légèrement renversé vers l'ouest, puisque le pendage moyen des couches est de l'ordre de 70 ° est).
Ces plis se rattachent à la famille de ceux notés X'' sur la planche de coupes de la Bastille. Leurs rapports avec l'anticlinal de l'Écoutoux sont explicités par le schéma ci-après.


Rapports entre pli majeur et plis "parasites" (de second ordre)
Les plis parasites ("drag-folds") dessineraient sur l'ensemble du grand pli le motif géométrique évoquant une feuille de chêne. Au square Cularo la disposition des flancs courts par rapport aux flancs longs correspond à la partie inférieure gauche du schéma (et non à la partie droite), ce qui est bien en accord avec leur position dans le flanc ouest du pli majeur de l'Écoutoux.
Noter que la forme des microplis, dans le flanc gauche du pli, se rapproche de celle d'un Z et non de celle d'un S , en ce qui concerne le sens d'inflexion, de part et d'autre du flanc court. Cette disposition correspond à celle qu'on doit donc observer pour de tels plis sur la coupe naturelle du chaînon de la Bastille puisqu'elle correspond à ce cas de figure.

Le repli du faisceau calcaire montre surtout son flanc court, intercalé entre charnière anticlinale et synclinale, car les flancs longs suivants sont masqués par les remparts (vers le haut) et par le remblai du square (vers le bas).
La charnière synclinale dans l'Argovien marno-calcaire (à faciès habituel) est remarquable par la quasi absence d'éventail de schistosité, cette dernière restant en tous points parallèle au plan axial du pli (du moins dans les niveaux les plus marneux).

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Vue rapprochée du synclinal synschisteux du square Cularo.
Le pli est coupé en biseau par l'entaille pratiquée lors de l'édification des remparts. son axe plonge vers l'arrière du cliché (c'est-à-dire vers le nord). La schistosité n'est pas réfractée dans le flanc ouest (gauche) ; elle l'est un peu dans le flanc est (droit).


Ce dernier pli illustre remarquablement le schéma théorique des relations schistosité - strates dans les plis synschisteux.

explications plus détaillées


cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Grenoble et Domène
.
Carte géologique simplifiée
(fond topographique d'après la carte IGN au 1/100.000°)

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