col de Longet, Bric de Rubren |
En amont du Plan de Parouart le cours supérieur de l'Ubaye contourne d'abord l'extrémité méridionale du puissant chaînon calcaire du Péouvou, qui se termine là abruptement vers le sud ; puis il s'élève progressivement vers le NE jusqu'au col du Longet. en traversant le grand synclinal du Val Mollasco (voir la page "Maira") dont le cœur est occupé par les unités liguro-piémontaises de schistes lustrés à roches vertes.
N.B. : Selon les cartes, l'I.G.N. utilise les termes col et lac du ou de Longet (cette dernière graphie, qui a cours sur les cartes au 1/25.000° les plus récentes, est celle qui a été adoptée ici)
C'est sur le versant français du col de Longet, frontalier avec le vallon italien de la haute Varaita que l'Ubaye a ses sources, au pied nord du Bric de Rubren dont le sommet, qui est là le point culminant sur la frontière franco-italienne, est bien visible dans l'enfilade du fond de la vallée tout-à-fait supérieure de l'Ubaye.
Entre le plan de Parouart et le col de Longet, cette vallée traverse le grand synclinal du ValMollasco (voir la page "Maira") dont le cœur est occupé par les unités liguro-piémontaises de schistes lustrés à roches vertes. Il y tranche une succession d'unités, toutes liguro-piémontaises, qui sont imbriquées et qui se superposent en plongeant du nord-est vers le sud-ouest. Chacune est fondamentalement un pli couché aplati, à coeur d'ophiolite, dont le plan axial pend en moyenne à 30° vers le sud-ouest.
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La cartographie et l'analyse microstructurale révèlent en outre que ces unités ont été replissées, secondairement, par deux générations de plis postérieurs au charriage (désignées ci-dessous par P2 et P3) l'une et l'autre déversée vers l'ouest du domaine piémontais, mais avec des pendages différents.
Coupe détaillée en rive gauche de l'Ubaye, parallèle à la crête frontière franco-italienne et proche de cette dernière (extrait de GOUT C., 1987). Sur cette transversale orientale la grosse masse de serpentinites de la Roche Noire n'affleure plus (sans doute enlevée par l'érosion) ; l'enveloppe de marbres de son anticlinal n'est plus représentée que par une modeste lame affleurant en rive gauche du vallon de Rubren. |
La première de ces unités que l'on rencontre en remontant la vallée est celle de Roche Noire, dont les serpentinites affleurent surtout en rive droite, jusqu'à la crête de partage des eaux avec le Guil (voir la page "Cristillan") ; elles se poursuivent en rive gauche que dans le bas du vallon du Rubren, où se trouve une ancienne carrière de marbre. Cette unité est dotée de replis anticlinaux supérieurs, plus aplatis, dont les cœurs de serpentinites affleurent, en rive gauche, dans la crête de la Javie.
image sensible au survol et au clic |
Le coude que fait l'Ubaye aux abords de la cabane du Peyron correspond au franchissement d'un ressaut déterminé par le franchissement de la barre des marbres jurassiques de l'unité de la Cula. Cette unité se singularise par le fait que ses marbres reposent sur des mégabréches (à éléments pluri-décamétriques) essentiellement constituées de blocs de dolomie triasique (ce qui n'est pas sans évoquer les brèches de l'Alpet de la partie supérieure de la série de l'unité ultra-briançonnaise de Combe Brémond)
Plus en amont l'unité du Bric de Rubren se caractérise par un beau développement de marbres jurassiques tandis que leur soubassement basaltique se réduit à des lames intercalées, qui représentent autant de coeurs de replis d'un grand anticlinal couché.
Le sommet du Bric de Rubren lui-même est formé par une tête anticlinale de basalte enveloppée par les marbres ; la charnière du pli est déversée vers le SW et on peut donc la qualifier de "plongeante" car son plan axial pend dans ce même sens (son dessin est celui d'une synforme) ; son soubassement est constitué par l'accordéon des plis plus aplatis des Rochers de Rubren et de la Pointe de Cornascle...
Au Lac de Longet le plancher du cirque des sources de l'Ubaye atteint le soubassement des unités piémontaises. Celui-ci réapparaît là, sur les crêtes dominant la haute vallée de la Varaita, à la faveur d'un grand anticlinal couché vers le nord-est (cf. coupe 2). Il est constitué par les terrains en prédominance siliceux, d'âge permien, qui supportent de façon discontinue (notamment aux abords sud du lac de Longet) une couverture de marbres du Malm et du Crétacé supérieur (ces derniers ont fourni des microfaunes qui ont permis leur datation), ce qui le rattache aux unités ultra-briançonnaises (plus précisément à celle du Pelvo d'Elva (cf. coupe 2).
consulter l'aperçu structural général sur la zone briançonnaise méridionale
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crête du Cristillan |
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