La crête de Vars et les vieux villages de Vars

le chainon séparant le val d'Escreins de la vallée du Chagne

Les trois villages de Vars, Saint-Marcellin, Sainte-Catherine et Sainte-Marie s'alignent, du nord au sud, sur les pentes inférieures de la Crête de Vars, au dessus des gorges du Chagne. Ils s'y sont installés sur un replat garni d'alluvions morainiques, datant de la glaciation würmienne, qui offrent un sol cultivable. Cette rive de la vallée appartient au domaine structural briançonnais, alors que les pentes de rive gauche de la vallée, ainsi que la station des Claux, se rattachent, du point de vue géologique, au domaine des nappes de l'Embrunais.

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Le versant ouest de la crête de Vars, vu de l'ouest, depuis les chalets de Rebrun.
f.C = faille de la Céa : cette cassure, presque E-W, affecte uniquement la nappe du Châtelet.
f.L = faille de Lara : il s'agit d'une faille extensive tardive, transversale à la crête de Vars et à pendage vers le NW, qui partage la nappe de Peyre Haute en deux panneaux dénivelés de plusieurs centaines de mètres.



Les pentes orientales de la vallée du Chagne et les vieux villages de Vars, vus de l'ouest, depuis les pentes de Rebrun (cliché pris en 1964).


Croquis interprétatif (extrait de la publication n° 029, retouché)
(1) = flysch noir (fn), (2) = marbres en plaquettes (cs) ; (3) = brèches du Crétacé supérieur (csb); (4) = Jurassique (Malm M et Dogger D non différenciés) ; (5) = dolomies, respectivement ladiniennes (td : N. du Châtelet) et noriennes (dN : N. de Peyre Haute) ; (6) = calcaires dolomitiques, respectivement anisiens (tc : N. du Châtelet) et noriens (cN : N. de Peyre Haute) ; 7 = éboulements et paquets rocheux glissés sur la pente.
Ø2 = surface de chevauchement de la nappe de Peyre Haute ; F = faille de la Céa.

Le sous-sol des pentes inférieures et moyennes de ce versant est entièrement formé par la nappe du Châtelet, qui est surtout représentée par ses termes supérieurs, marbres en plaquettes et flysch noir, tandis que les termes plus anciens (calcaires triasiques et jurassiques) n'affleurent que comme des pointements à la faveur d'accidents tectonique mineurs.

Les hautes pentes de la crête de Vars sont par contre constituées par les dolomies noriennes de la nappe de Peyre Haute que couronnent en chapeau un chapelet de buttes témoins de Jurassique.

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La crête de Vars, depuis son arête nord
Chapeaux ("buttes-témoins") de Jurassique et ouverture de crevasses à partir desquelles se détachent des paquets rocheux, destinés à évoluer comme celui du Crépoun.
S0 indique le pendage des couches de dolomies noriennes (il n'y a là pratiquement pas de discordance du Jurassique, en dépit de la lacune du Lias)

La manière dont les couches de cette nappe ne forment que les escarpements supérieurs de cette crête ferait de celle-ci une klippe*, n'était le fait que ce chapeau se connecte au reste de la nappe du côté nord, à travers la vallée du Rif Bel, en aval de la Magdeleine (voir la page "Escreins"). En effet la nappe du Châtelet réapparaît symétriquement sous celle de Peyre Haute au revers est de la crête de Vars, dans les pentes dominant le cours du Rif Bel (voir la coupe ci-après).


Coupe transversale à la crête de Vars


Les couches de la nappe de Peyre Haute affleurent d'autre part en aval (au nord) des villages de Vars, dans les pentes des Estinettes en rive gauche du torrent du Chagne (puis sur les deux rives au nord de la Magdeleine). Ces affleurements sont étudiés à la page "Risoul".

Au sud de Saint-Marcellin le versant qui porte les villages de Vars est enfin affecté par un ancien glissement de terrain généralisé (mais stabilisé dans l'ensemble). Il prend naissance dans les escarpements les plus méridionaux de la Crête de Vars, d'où il s'en est détaché l'important et très représentatif paquet tassé du Crépoun.

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L'extrémité méridionale de la Crête de Vars vue de l'ouest depuis les pentes de Rebrun.

C'est par dissociation de ces paquets tassés et leur glissement entrainant mise à nu du flysch noir de la nappe du Châtelet que se terminent vers le sud les affleurements de la nappe de Peyre Haute (la suite vers le sud de ce dispositif est visible à la page "Couniets").

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Le versant occidental de la crête de Vars proprement dite vu du sud-ouest depuis le Chatelret
au centre du cliché, le paquet tassé* du Crépoun, formé de dolomies noriennes : il est entouré, en avant-plan, d'un semis de blocs descendus des pentes de Pastourlet (voir la page "Couniets").


- Du côté oriental de la crête la nappe de Peyre Haute affleure de plus en plus largement vers le nord et, avant même d'atteindre son extrémité à la Magdeleine, n'est bientôt plus séparée de l'unité inférieure du Guil que par des lames tectoniques, de plus en plus effilées vers le nord, qui représentent la terminaison septentrionale de la nappe du Châtelet (voir la planche de coupes).

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Le versant oriental de la Crête de Vars, vu du sentier des Prés d'Agnès (alt. 2050)


Panorama de la rive gauche du Val d'Escreins (partie aval) vu des pentes dominant les ruines du village, en rive droite.
(extrait de la publication n° 029, retouché) :
(1) = flysch noir (fn), (2) = marbres en plaquettes (cs) ; (3) = brèches du Crétacé supérieur (csb); (4) = Jurassique (Malm M et Dogger D non différenciés) ; (5) = dolomies, respectivement ladiniennes (td : N. du Châtelet) et noriennes (dN : N. de Peyre Haute) ; (6) = calcaires dolomitiques, respectivement anisiens (tc : N. du Châtelet) et noriens (cN : N. de Peyre Haute) ; 7 = éboulements et paquets rocheux glissés sur la pente.

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L'extrémité méridionale de la Crête de Vars et le débouché du Vallon Laugier, vus de l'est depuis le verrou aval du Vallon Claous (rive droite du val d'Escreins).
La succession du Trias supérieur de la nappe de Peyre Haute (n.pH) a été subdivisée en distinguant de haut en bas les dolomies noriennes supérieures, litées et à patine sombre (dNs), moyennes très litées à patine blonde (dNm) et inférieures, bréchiques et à patine sombre brunâtre (dNi). A la base affleurent en outre, de façon un peu discontinue, des calcaires marbreux clairs plus ou moins bréchiques (cN) d'âge vraisemblablement carniens.
Cette analyse stratigraphique a pour résultat de mettre en évidence un réseau de fractures extensives conjuguées qui disloquent la dalle charriée dans le sens d'un allongement NW-SE (mais ne semblent guère affecter ici sa surface de chevauchement). La famille principale est celles de failles inclinées vers le nord-ouest (vers la droite), famille à laquelle se rattache vraisemblablement, plus au nord la grande faille de Lara (voir versant ouest de la crête).
La nappe du Châtelet (n.Ch) commence ici à voir sa succession triasique se réduire par le haut, le Jurassique supérieur (M) venant reposer directement sur les calcaires anisiens dans la moitié droite du cliché


 


aperçu d'ensemble sur le massif d'Escreins
approfondir les vues générales sur la zone briançonnaise méridionale

cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Guillestre et Embrun.

Carte géologique simplifiée des montagnes de Vars et d'Escreins
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074

(Risoul)

Guillestre

Escreins
(Vars ouest)

LOCALITÉS VOISINES

vallon Laugier

(Parpaillon)

col de Vars, Paneyron

Vars Sainte Marie, Couniets
N.B. Les localités entre parenthèses appartiennent à une autre section du site et leur page s'ouvrira avec l'en-tête correspondant à cette dernière.

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