Col du Bonhomme, Têtes des Fours |
A l'extrémité méridionale du massif du Mont-Blanc le bloc cristallin principal du massif (qui est aussi le plus oriental) disparaît vers le sud en s'enfonçant sous la couverture sédimentaire aux abords du refuge de la Croix du Bonhomme. Ceci est dû au plongement de sa voûte, dont on voit ainsi la forme, dessinée par la surface de la pénéplaine anté triasique.
Cette voûte est toutefois rompue du côté occidental par la faille du col du Bonhomme, laquelle s'avère être là une cassure à pendage fort abrupt qui surhausse ce chaînon par rapport à la dépression des Lacs Jovet.
La succession stratigraphique de cette extrémité sud du bloc du Mont Blanc est assez particulière : elle se caractérise surtout par la présence, au dessus des habituelles formations triasiques, d'un niveau grèseux, les "grès singuliers du col du Bonhomme", dont l'âge est mal connu mais plus récent que l'Hettangien et semble correspondre à une large partie du Lias (c'est par erreur que ces couches sont attribuées au Rhétien sur la carte géologique, feuille Saint-Gervais).
Ces couches sont directement recouvertes par des schistes argileux, d'âge sans doute aalénien. Il s'agit donc là d'une succession à dépôts réduits, caractérisant un domaine sédimentaire de haut-fonds, ce qui témoigne assez clairement du jeu ancien (jurassique) des failles du socle cristallin de ce secteur.
Le bloc soulevé correspondant a sans doute même émergé à certains moments, car on y observe des conglomérats à litages fluviatiles typiques.
Un affleurements de conglomérats fluviatiles, au sein des grès singuliers du col du Bonhomme. (pentes à l'ouest du col des Fours (alt. 2660) Observer les litages obliques, plus inclinés que ceux des grès, dans les conglomérats, (dont les galets ménagent d'ailleurs souvent des espaces entre eux). Étonnamment, l'aspect de ces dépôts liasiques est par places celui de conglomérats quaternaires !. |
La faille du col du Bonhomme, qui limite du côté NW le bloc de socle du Bonhomme semble bien se poursuivre en rive gauche du vallon de la Sausse dans l'éperon nord des Roches Merles ; mais son prolongement plus méridional perd son pendage subvertical pour prendre une inclinaison vers l'est : elle se transforme ainsi en un des accidents chevauchants qui ont été reconnus par les auteurs qui ont effectué la cartographie géologique de ce secteur (cf. page Roselend).
On observe donc, à cet endroit, un autre cas où la couverture d'un bloc de socle, dont la surface est ployée en une large voûte anticlinale, s'est décollée et pour être prise dans un système de cisaillements sub-horizontaux.
Le contact entre l'unité de Roselend et l'unite de la crête des Gittes, qui la surmonte, est considéré notamment sur la carte Bourg-Saint-Maurice, comme une surface de chevauchement. On trouvera à la page "Cormet de Roselend" un exposé des faits qui portent à y voir un simple contact stratigraphique. Dans le secteur du col du Bonhomme ce contact est jalonné par des lentilles de calcaires microbréchiques datés du Sinémurien. Ce fait me semble s'expliquer beaucoup plus aisément en y voyant des olistolites que des copeaux tectoniques (voir aussi à ce sujet les commentaires complémentaires). |
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