Les Monges, Feissal |
La montagne des Monges (2115 m) est un important nœud d'arêtes séparant les versant de Reynier, d'Authon, de Lambert et de Barles. Sur son versant oriental, c'est-à-dire dans les pentes qui tombent vers le col de Clapouse et vers le vallon de Feissal, elle affecte la forme d'un mont* jurassien : ce relief conforme* correspond au fait que l'érosion y a dénudé la voûte tithonique de l'anticlinal des Monges. À l'est du sommet ce pli, dont l'axe est orienté presque exactement E-W, plonge nettement vers l'est et le Tithonique y supporte directement des molasses rouges oligocènes (ce qui confirme l'âge anté-Oligocène de sa formation).
Du côté ouest du sommet (voir la page "Authon") les rapports entre relief et structure s'inversent totalement par rapport au versant est de la montagne, car le mont jurassien* dessiné par la voûte anticlinale de Tithonique au sommet de la Montagne y est au contraire éventré par les ravins tributaires de rive droite du Vançon.
Feissal est l'un des hameaux (maintenant abandonnés) qui étaient installés, à l'est d'Authon et au nord d'Ainac, dans le plus septentrional des deux hauts vallons d'alpages où le Vançon prend sa source, au revers sud de la montagne des Monges.
Le vallon de Feissal a la structure d'un val jurassien*, allongé est-ouest, qui résulte de l'évidement par l'érosion du synclinal de Feissal ; ce dernier
qui s'épanouit vers l'est ce qui indique que l'axe du pli plonge vers l'est. Il est bordé par les alternances de marnes et de calcaires du Crétacé inférieur du pli qui forment, du côté sud, un crêt le séparant du ravin des Barres, plus méridional, qui longe le pied de la dalle structurale du Tithonique de la Crête de Géruen.
Du côté nord au contraire les couches néocomiennes ne forment pas de crêt et sont même tranchées par une cassure secondaire chevauchante vers le sud. La partie supérieure du versant (crête de Conaples) est constituée par la dalle structurale des calcaires tithoniques du flanc sud de la large voûte de l'anticlinal des Monges, que recouvre même un chapeau de calcaires lités du Berriasien.
L'axe du synclinal de Feissal s'élevant vers l'ouest, son val se ferme de ce côté, au lieu-dit Défens de Pierre Mont, par un dispositif périclinal* en proue de bateau résultant de la convergence des deux flancs de calcaires de l'Hauterivien-Barrémien. Au contraire dans la partie médiane du val de Feissal, en amont de ce hameau, des lambeaux de Molasse Rouge sont conservé en discordance sur le coeur de marnes bleues apto-albiennes et sur le Barrémien des pentes de Monges.
À son extrémité orientale le val de Feissal se ferme au pied des escarpements N-S qui courent du Rabanu jusqu'à la Petite Cloche tandis que les tracés des deux thalwegs supérieurs du Vançon et du ravin de l'Étoile s'infléchissent vers le NE : cette disposition correspond au fait que le synclinal y est tranché transversalement par les failles N-S du faisceau de l'accident des Monges, qui divergent vers le sud depuis le col de la Croix de Veyre.
Dans ce secteur les marnes bleues apto-albiennes affleurent
largement, en constituant, entre ces failles N-S le remplissage d'un véritable graben* transversal au synclinal.
Ce fossé, allongé N-S et limité du côté occidental par la faille de Géruen (qui aboutit plus au sud au pas de ce nom) est d'âge anté-oligocène. En effet à l'ouest de cette cassure les marnes bleues qui supportent les couches oligocènes n'ont qu'une épaisseur beaucoup plus réduite.
Par contre ces marnes butent du côté est, dans le haut des ravines de Nibles, contre le Jurassique et le Crétacé inférieur de la Petite Cloche, par la "faille de Nibles". Cette cassure, la plus orientale du faisceau des Monges, se transforme en chevauchement dans le versant ouest de la Petite Cloche et constitue plus au nord la déchirure qui limite l'unité de Chine sur son bord occidental : cette géométrie indique il s'agit en tous cas là que ces failles sont des accidents post-oligocènes.
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