col du Noyer, Tête de Claudel |
La large trouée du col du Noyer met en communication la vallée de Saint-Étienne en Dévoluy avec le Champsaur (vallée du Drac) en franchissant la puissante barrière sénonienne orientale du massif, entre les sommets du Pic Ponsin et de la Tête de Claudel, qui l'encadrent respectivement au sud et au nord. Le profil en U que prend cette entaille ouverte à travers la barre sénonienne indique qu'elle a certainement été aménagée par une langue glaciaire (sans doute cela remonte-t-il à une époque très ancienne et peut-être cette langue diffluait-elle vers l'intérieur du Dévoluy depuis la vallée du Drac, si l'on en juge par le sens de la pente actuelle).
La trouée du col du Noyer, à la traversée de la barrière sénonienne vue de l'est , depuis la Croix de Vallier, le soir... L'éclairage tardif souligne le profil en U, surmonté par des épaulements, de la trouée qui perce la crête sénonienne. |
La raison pour laquelle une entaille aussi profonde s'est ouverte précisément ici, dans la barre sénonienne, est totalement inconnue car aucune faiblesse tectonique dans cette barre ne la justifie. On peut se demander si elle n'aurait pas été originellement creusée par un très ancien cours du Drac, poursuivant le cours vers l'ouest qui est le sien en amont de Saint-Bonnet, avant que l'affouillement des Terres Noires du Champsaur ne lui ait fait emprunter le sillon subalpin et infléchir son tracé vers le nord.
À l'est de cette trouée on entre dans une vallée presque morte, la "Combe de la Saume", qui s'écoule vers l'ouest et dont l'extrémité amont, orientale, est suspendue au dessus du Champsaur, au col de la Saume. Il s'agit là d'un val* ouvert dans les terrains marneux du Crétacé inférieur, au coeur d'un synclinal de la Saume anté-Sénonien, orienté W-E et très ouvert (avec des replis secondaire), que cachette du coté ouest la barre calcaire du Sénonien de l'arête sud de la Tête de Claudel.
Le col du Noyer ne se situe pas à l'extrémité supérieure du vallon de la Saume mais au point haut d'un vallonnement secondaire, sur le côté sud de ce dernier. Il y franchit (par une brèche d'altitude moindre) la barre tithonique du flanc sud du synclinal qui arme la crête de la Tête du Tourneau : ce passage perce donc le flanc nord du pli suivant, savoir l'anticlinal du Noyer.
L'anticlinal du Noyer est un pli anté-Sénonien qui est déjeté vers le nord et qui est éventré, du côté sud du col par la large combe du Noyer, ouverte dans les Terres Noires de son cœur, selon le schéma de l'inversion du relief* : c'est pourquoi la barre tithonique forme ici une crête (alors que, partout ailleurs, dans le versant est de la barrière orientale du Dévoluy, le Tithonique ne forme qu'un ressaut en contrebas des falaises sénoniennes). Cette disposition est en outre à l'origine du rentrant vers l'ouest, très marqué, que dessine ici le rebord subalpin de la marge occidentale du Champsaur, entre la crête du col du Noyer au nord et celle du col de Chétive, au sud (voir la page "Saint-Bonnet").
Sur le versant sud du col la route traverse en écharpe, d'ouest en est, un abrupt tranché très en biais dans le flanc nord de l'anticlinal. Du côté ouest du col la barre tithonique dessine sa charnière anticlinale à flanc de versant du Pic Ponsin, en tête des ravins de la Combe du Noyer et en contrebas des falaises sénoniennes.
On y observe de plus un chevauchement mineur à vergence sud en forme de pli-faille avec des crochons bien dessinés.
Au nord du col du Noyer les abrupts orientaux de la Tête de Claudel, qui tombent sur la vallée du Drac, donnent une excellente coupe naturelle illustrant les rapports entre les plis anté-Sénoniens et la dalle sénonienne qui les coiffe ...
même fenêtre < image plus grande > nouvelle fenêtre Rapports entre les deux générations de plis en Dévoluy bloc perspectif très schématique inspiré par l'exemple de la bordure ouest du Champsaur au nord de Saint-Bonnet |
Au sud-ouest du col du Noyer la puissante crête rocheuse du Pic Ponsin et du Bec de l'Aigle est formée par les calcaires sénoniens du flanc oriental du synclinal de Saint-Étienne, qui pendent uniformément vers l'ouest. Ils forment un crêt* bien caractérisé, regardant vers le Champsaur, dont le revers ouest disparaît, à son pied, sous les couches nummulitiques du synclinal de Saint-Étienne, qui le recouvrent en succession normale (voir la page "Raz-de-Bec").
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