|
|
Chaudun, col de Chétive, Coste Folle |
Le col de Chétive est le point bas de la crête qui sépare le bassin du Rageoux (affluent de rive gauche du Drac) de celui des sources du Petit Buëch.
A/ Du côté sud ces sources du Petit Buëch sont constituées par plusieurs torrents qui convergent en patte d'oie aux environs du hameau ruiné de Chaudun. Ils drainent un bassin compris entre deux crêtes presque parallèles, orientées N-S, celle de Porel à l'ouest et celle de Coste Belle - Coste Folle à l'est.
 L'extrémité sud-est du Dévoluy proprement dit, vue du SE depuis le point 2146 de la crête de la Montagne de Chaudun (à l'ouest du sommet du Pic de Gleize). s.SE = synclinal de Saint-Étienne ; a.Ch = anticlinal de Chaudun ; s.cB = synclinal de Côte Folle. ØB = chevauchement des Banards (= crête de Porel) ; ØCh = chevauchement de Chétive. |
Ces crêtes correspondent aux niveaux stratigraphiques les plus résistants des deux flancs de l'important anticlinal post-Sénonien de Chaudun. Ce dernier est complètement éventré par l'érosion, selon le schéma de l'"inversion du relief"*, à tel titre que sa charnière correspond au col de Chétive et au ravin des Aillans, qui en descend vers le sud.
 même fenêtre < image plus grande, muette > nouvelle
fenêtreLes crêtes de rive droite du Petit Buëch, au nord de Chaudun vues du sud, depuis les pentes septentrionales du Pic Mélette. Ds = surface de discordance* du Sénonien ; ØB = chevauchement des Banards (dans l'interprétation de son raccordement à celui des Chétives) ; a.Ch = anticlinal de Chaudun Ag = grès verts de l'Albien supérieur conservés sous la surface de discordance, au coeur d'un synclinal anté-Sénonien. |
Le flanc oriental de ce pli est particulièrement simple, formé de couches qui pendent régulièrement et de plus en plus doucement vers l'est.
 La combe des sources du Petit Buëch vue du sud, depuis les contreforts du Pic de Gleize, depuis le point 2146 de la crête de la Montagne de Chaudun. On a là un exemple très représentatif de la succession vocontienne du Jurassique supérieur - Crétacé inférieur. |
 L'ensemble du bassin des sources du Petit Buëch vu du sud-ouest, depuis un avion de ligne (cliché obligeamment communiqué par M. Thierry Dumont) plis NW-SE, post-sénoniens (charnières en rose) : s.cF = synclinal de Coste Folle ; a.Ch = anticlinal de Chaudun ; a.cG = anticlinal du col de Gleize ; s.sE = synclinal de Saint-Étienne plis NE-SW, anté-sénoniens (charnières en jaune) : a.rL = anticlinal des ruines de Luvie ; s.D = synclinal des Donnes ; a.U = anticlinal de l'Ufernet ; s.aG = synclinal de l'Aigille de Gleize. |
Le revers oriental de la crête de Coste Folle - Coste Belle est recoupé et creusé jusqu'aux Terres Noires par l'entaille de la vallée du Champsaur entre Saint-Bonnet et le col Bayard (voir la page Saint-Bonnet) et constitue le rebord subalpin à cette latitude. Entre ces deux versants le pendage des couches s'inverse très progressivement : elles dessinent ainsi, à l'aplomb de la crête Coste Folle - Coste Belle, un très large fond de synclinal, d'axe presque horizontal, orienté N-S.
 La bordure occidentale du Champsaur, à la latitude de Saint-Bonnet vue de l'est, depuis le col de l'Escalier (rive opposée de la vallée). s.G = synclinal E-W de Gleize ; ØF = chevauchement de La Fare (déversé vers l'ouest) ; ØCh = chevauchement de Chétive (même vergence, masqué derrière l'éperon septentrional de Coste Folle : voir ci-après). Les couches du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur semblent horizontales mais sont en fait ployées, entre les deux cassures de chevauchement, en un synclinal de Coste Folle, d'axe N-S, très ouvert, que le rebord subalpin coupe en biseau très aigu : à Coste Belle on est dans son flanc oriental et à droite de Coste Folle dans son flanc ouest. |
B/ Du côté nord du col de Chétive la profonde entaille des multiples ravines des sources du Rageoux donne une coupe remarquable, qui permet de mieux analyser la structure de l'anticlinal de Chaudun (dont la charnière passe sensiblement à l'aplomb du col).
On y voit que ce versant est affecté par plusieurs complications, dont la plus importante est le chevauchement de Chétive. Ce dernier (dont le tracé se poursuit sur l'autre versant en déterminant le ravin de Porel) évoque une rupture par pli-faille du flanc ouest, renversé de l'anticlinal ; toutefois son tracé traverse le versant avec un pendage vers l'est tellement faible qu'à l'aplomb du col il tranche complètement la charnière anticlinale située au dessus : ceci évoque plutôt un sectionnement postérieur au plissement.
 Le versant septentrional du col de Chétive vu du nord, depuis le Serre du Pinet (1 km au sud du village du Noyer). a.Ch = anticlinal de Chaudun ; ØCh = chevauchement de Chétive ; Ds = surface de discordance du Sénonien. Noter le sens de déversement de l'anticlinal et celui des crochons* synclinaux sous le chevauchement, tous indiquant un mouvement vers l'ouest de la tranche rocheuse chevauchante. La flèche* du chevauchement est d'environ un kilomètre. On a indiqué, par des tirets dans le ciel, le raccord probable avec le chevauchement des Banards. |
L'examen de la surface de chevauchement montre d'autre part qu'entre les Terres Noires chevauchantes et le Tithonique chevauché s'intercale une lame tectonique en série renversée (d'ailleurs formée par un alignement de navettes* plus ou moins écrasées). |
Le crochon* dessiné par le Tithonique sous le chevauchement est vu un peu en oblique par rapport à son axe (orienté environ N 160) ; cela n'empêche pas de voir que les bancs rebroussés y sont sectionnés à tour de rôle par ØS, alors que, plus à droite, ils semblent se disposer presque parallélement à elle. |
La surface de chevauchement présente en outre une inclinaison vers le sud qui est suffisamment forte pour que l'érosion ne la recoupe pratiquement pas sur le versant sud de la crête. Cependant la présence, sur ce versant méridional, d'une bande d'affleurements d'Argovien intercalés, au coeur du pli, entre les Terres Noires des deux flancs, semble pouvoir être interprétée comme la mise au jour locale de lambeaux de charriage situés immédiatement sous la surface de chevauchement (analogues à ceux que l'on observe dans la lame intercalaire sur le versant nord). |
Les différents traits de la géométrie de ce chevauchement de Chétive (notamment sa faible inclinaison) suggèrenh en définitive, conformément au schéma ci-après, qu'il ne fasse qu'un avec le chevauchement des Banards. De fait ce dernier accident est lui aussi d'âge post-Sénonien puisqu'il affecte, sur la crête de Raz de Bec, la partie haute de la succession stratigraphique, jusqu'au Nummulitique inclus.
 Coupe de l'extrémité sud-est du Dévoluy par M.GIDON (extrait de la légende de la carte au 1/50.000° Saint-Bonnet)  légende des couleurs(Ø = chevauchement des Banards ; plus à droite le chevauchement de La Fare, sans doute comparable) |
petite
taille  |
|
grande
taille  |
cartes géologiques à 1/50.000° à consulter : feuilles Gap et Saint-Bonnet.
|
|
|
|
| Raz-de-Bec | LOCALITÉS VOISINES | (col Bayard) |
|
|
|
|
|
|
 la page |
|
d'accueil du site
