au Pont Saint-Pierre |
Le site du pont Saint-Pierre, d'où s'embranche sur la D.520b la route menant à La Correrie (c'est-à-dire au parking d'accès au couvent de la Grande Chartreuse), permet de faire deux sortes d'observations (stationnement possible à l'entrée aval, du côté ouest, du pont) :
A/ Le pli-faille décamétrique :
Ce pli est visible dans l'entaille de la route du Guiers Mort, juste en aval du point où cette dernière se bifurque entre la branche qui monte à la Correrie et celle qui franchit le pont. Il affecte les alternances de marnes et de bancs pluri-décimétriques de calcaires argileux du Berriasien inférieur, qui forment des dalles structurales sur une centaine de mètres plus en aval, le long de la route.
Le pli-faille miniature du pont Saint Pierre Photo et croquis interprétatif pris depuis le bord de la route, dans l'axe du pli, en direction du nord |
On remarque que la rupture du flanc ouest du pli ne se concentre pas sur une surface unique mais se partage entre plusieurs surfaces de cassure parallèles (notées j) : cette géométrie est remarquablement similaire à celle de chacun des grands chevauchements du massif (voir le schéma, simplifié à l'extrême, du croquis C). Le pli est en outre affecté par une schistosité qui est assez exemplaire, en ceci qu'elle se dispose "en éventail" dans les bancs calcaires de la charnière anticlinale (repère 1) et devient assez serrée pour masquer la stratification à la charnière synclinale (repère 2). Dans le flanc est du pli elle se réfracte très nettement, à l'occasion du franchissement de l'interface entre les bancs plus calcaires et les lits plus marneux (repère 3). N.B. : Pour bien voir les divers éléments de cette "microstructure" il importe de l'observer sous la bonne perspective qui est celle de l'angle de prise de vue de la photo. |
Ce pli affecte les couches du flanc est de l'anticlinal du couvent. Il représente, par rapport à ce pli majeur, sur lequel il est greffé, un pli parasite* tout en affectant une forme qui est en tout à fait le modèle réduit, en particulier en ce qui concerne la rupture de son flanc ouest (flanc court) par un faisceau de cassures dont le rejet (demi-flèches) correspond à un chevauchement de la droite vers la gauche (d'est en ouest).
On note enfin le développement d'une schistosité en éventail dans le crochon anticlinal et d'une schistosité encore plus intense, parallèle au plan axial du pli, dans le crochon synclinal (celui-ci s'en trouve difficile à lire).
B/ La vue sur la rive opposée du Guiers Mort (coupe naturelle du versant nord du Charmant Som) :
On y remarque plusieurs particularités de détail :
a - Le fait que cette vaste voûte
anticlinale est accidentée par quatre cassures, de
nature et d'âge de formation différents. Ce sont,
de gauche à droite :
- La faille de décrochement de l'Oursière (D),
presque E-W, qui passe immédiatement en avant des rochers
du sommet. Elle détermine deux brèches dans les
falaises, l'une à sa droite dans la voûte du pli
et l'autre en contrebas gauche, dans son flanc est (Le Collet)
: elle est relativement tardive par rapport au pli.
- Une faille longitudinale mineure (Fl), qui est le prolongement
septentrional de la faille du Charmant
Som : c'est une faille extensive antérieure au plissement.
- La faille du Grand Poyat, qui est une faille ancienne, sans
doute originellement extensive. En effet elle est enroulée
avec le flanc ouest de l'anticlinal (voir la page "Charmant Som ouest").
b - La forme assez curieuse, en oméga, de la charnière du pli au niveau des calcaires du Fontanil. Elle est sensiblement différente de la forme en genou simple observable dans l'Urgonien comme dans le Tithonique (voir la coupe interprétative, en bas à gauche de la figure ci-dessus).
Vue agrandie de la charnière dessinée par les niveaux moyens, relativement massifs, des calcaires du Fontanil. |
aperçu d'ensemble sur la Vallée du Guiers Mort . |