Aperçu général sur la géologie du massif du Vercors |
carte géologique |
C'est le plus méridional des massifs subalpins qui sont dits septentrionaux car ils appartiennent à la branche orientée NE-SW de l'arc alpin (ils se caractérisent en outre par la présence d'Urgonien, terrain dont la disparition vers le sud marque précisément la limite du massif du Vercors).
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Schéma cartographique des lignes directrices des chaînes subalpines septentrionales Les lignes rouges symbolisent la direction des axes
des plis et les traits noirs localisent quelques chevauchements
majeurs : Les lignes isopiques (selon lesquelles se font les changements dans la pile stratigraphique) délimitent d'ouest en est, trois zones de transition entre le domaine jurassien et le domaine dauphinois : - dsA (vert) = domaine subalpin tout-à-fait
occidental ("zone présubalpine" de certains
auteurs) avec Berriasien - Valanginien en prédominance
calcaire (épais calcaires du Fontanil, dès le Berriasien). |
Le massif du Vercors est sans doute, de tous les massifs subalpins, celui où les calcaires de l'Urgonien couvrent la plus grande superficie relative. Ils y forment en effet de vastes plateaux, qui sont plus particulièrement développés dans la partie méridionale du massif.
- Le Sénonien, qui affleure assez
largement, présente des niveaux de calcaires plus ou moins
gréseux, appelés ici "lauzes" ;
- Des grès verts, de l'Albien-Cénomanien,
s'intercalent entre le Sénonien et la Lumachelle ; vers
le sud-est ils font place progressivement à des marnes
à ammonites ("marnes bleues apto-albiennes) ;
- Des marnes à Orbitolines s'associent au couches de la
Lumachelle (c'est le niveau dit des "couches à
Orbitolines supérieures") ; vers le sud la Lumachelle
est remplacée par des marnes gréseuses et glauconieuses
;
- L'Urgonien se transforme progressivement, du nord-ouest
au sud-est, en "calcaires à débris"
("formation du Glandasse") par intercalations de plus
en plus abondantes de niveaux formés de fragments de coquilles
;
- Les marnes à miches de l'Hauterivien font place
très progressivement, vers le sud, à des calcaires
argileux à ammonites, en lits réguliers alternés
de marnes ;
- Les calcaires du Fontanil disparaissent progressivement
vers le sud-est pour faire place à des marnes à
ammonites pyriteuses.
Ces modifications des niveaux du Crétacé inférieur traduisent un passage progressif, du NW vers le SE, à des faciès qui sont ceux du domaine dit vocontien* (il s'agit de dépôts plus pélagiques, qui se sont formés par décantation, au large de la plate-forme jurassienne*, par décantation dans des eaux relativement profondes). Cette variation des faciès s'accompagne d'une diminution générale d'épaisseur de la succession du Crétacé inférieur, due au fait que la sédimentation y était beaucoup moins alimentée par les arrivées de débris calcaires en provenance de la plate-forme jurassienne.
Principaux types
de structures tectoniques l'origine des déformations des chaînes subalpines septentrionales |
B - Du point de vue structural le Vercors est, dans sa majeure partie, assez similaire à la partie occidentale de la Chartreuse. D'ailleurs l'étude comparée des deux rives de la "cluse" de l'Isère (carte ci-après) montre que les structures tectoniques de la partie nord du massif se prolongent sans problème de l'un à l'autre. Ceci conduit d'ailleurs à renoncer à expliquer la trouée de l'Isère en aval de Grenoble par la présence d'une dislocation transversale à ces massifs (voir la page "structures particulières").
- Une première différence concerne la structure d'ensemble du massif : c'est l'absence quasi totale des décrochements dextres, NE-SW, si fréquents en Chartreuse, à l'exception notable de la faille de la Queyrie. Les décrochements du Vercors appartiennent essentiellement à la famille des cassures sénestres, NW-SE, et sont le plus souvent de multiples petites cassures dont chacune n'a qu'un rejet modeste.
- Une seconde différence notable est
que les plis sont beaucoup moins profondément érodés
en Vercors qu'en Chartreuse, de sorte que la carapace urgonienne
des anticlinaux y est souvent simplement dénudée.
Les synclinaux, peu affouillés, ont souvent un coeur de
Miocène : ceci aboutit à un relief conforme en vals
et en monts*. De plus ces plis sont plus amples, de vastes
coupoles anticlinales à sommet souvent plat s'y trouvant
séparés par des synclinaux étroits et à
flancs assez raides ("plis coffrés").
Cette modération de l'érosion, additionnée
avec la forme aplatie de la voûte des anticlinaux, est à
l'origine de la formation des plateaux si typiques du massif.
3) Organisation structurale (aperçu sommaire : pour plus de détails voir la page "tectonique du Vercors") :
Les deux secteurs les plus occidentaux du Vercors
correspondent à des plis jurassiens, plus occidentaux que
ceux de Chartreuse :
- Le Vercors occidental (Monts du Matin) est constitué
par un vaste anticlinal qui émerge (du nord vers le sud)
de la dépression molassique péri-alpine, en rive
gauche de la basse Isère (comme le fait l'anticlinal occidental
de la Chartreuse dans la vallée de Couz).
- Le Vercors médian (cours
inférieurs de la Bourne et de la Vernaison) est constitué
par deux plis accolés l'un contre l'autre (sans val intermédiaire),
l'anticlinal du Nant, qui émerge lui aussi de la
dépression molassique péri-alpine (où il
se prolonge par celui de Poliénas),
et l'anticlinal des Coulmes qui se révèle
être, à un
relai de plis près, le prolongement de l'anticlinal
du Ratz (premier pli jurassien de la transversale de la Chartreuse).
La marge orientale de ce domaine est constituée par un
grand val longitudinal qui court depuis le col de Roméyère,
au nord, jusqu'au col Rousset, au sud. Le synclinal dans lequel
il est ouvert représente grossièrement le prolongement
méridional du val synclinal de Voreppe
- Saint-Laurent-du-Pont.
- Le Vercors nord-oriental, c'est-à-dire
le secteur situé à l'est du val de Romeyère
(formé par les vals* d'Autrans et de Lans), constitue,
quant à lui, le prolongement de la Chartreuse occidentale.
C'est, du point de vue tectonique, un secteur
particulièrement calme, affecté seulement de vastes
ondulations (plus de détails à la page
"tectonique
du Vercors").
- Enfin la partie extrême-orientale du massif,
de Grenoble jusqu'aux abords de la Moucherolle, est formée
par une longue crête, parfois très acérée,
dont l'aspect tranche violemment sur celui du reste du massif.
Cette partie du massif représente en fait le prolongement
de la Chartreuse orientale, car on y suit un important accident
tectonique, le chevauchement du Moucherotte, qui représente
le prolongement, un peu décalé vers l'est au passage
de la cluse de l'Isère, du chevauchement de la Chartreuse
orientale.
Le rebord subalpin se poursuit jusqu'aux
limites sud du massif mais s'y montre affecté de d'accidents
de relief, notamment :
- un brutal retrait vers l'ouest au sud du redent des Deux Soeurs
;
- son dédoublement par la présence d'un crêt
secondaire (dessiné par le Tithonique), particulièrement
accusé au sud de ce redent ;
- son indentation, au sud de Gresse, par de profonds ravins isolant
le Mont Aiguille.
Plusieurs de ces détails morphologiques
relèvent de complications tectoniques locales (on
trouvera plus de détails à ce sujet à la
page "structures du Vercors").
exploration
du massif selon un plan géographique documents sur la tectonique du Vercors documents sur la stratigraphie du Vercors |
Principaux types
de structures tectoniques l'origine des déformations des chaînes subalpines septentrionales |