Crête Marcelettes - Avers |
La crête de partage des eaux entre le Cristillan et l'Aigue Blanche est formée, en amont (sud-est) de Saint-Véran, par un puissant crêt*, orienté NW-SE, qui culmine principalement aux Pointes des Marcelettes (2909) et des Avers (3089).
image sensible au survol et au clic |
Ce crêt regarde vers le nord-est par de hauts abrupts essentiellement constitués de schistes lustrés ligures.
L'attribution de ces derniers à ce domaine sédimentaire y est bien caractérisée par le fait qu'ils hébergent une puissante masse de "roches vertes" qui affleurent sur la crête au Rocher Blanc (ce sommet est dénommé ainsi, en dépit de sa teinte très sombre,
sans doute par suite d'un glissement sémantique
à partir du proche sommet Jacquette où affleurent des roches au contraire claires).
Les pentes sud-occidentales de cette crête sont au contraire relativement modérées et assez largement garnies d'alpages : cela résulte de ce que le pendage des schistes lustrés est grossièrement orienté dans le sens de cette pente. Toutefois l'azimut des couches est plus proche de N-S, de sorte que les limites des formations superposées traversent la crête obliquement et s'imbriquent successivement, des plus basses aux plus hautes, du SE au NW.
La rive droite du Cristillan à la latitude de Rioufenc, au nord-ouest de la Pointe des Avers, vue du sud depuis le col de Clausis. jsq = marbres à semelle de quartzites, intriqués en replis aplatis avec un peu de calcaires de la Replate (Malm - Néocomien). Les affleurements de dolomies noriennes de l'Unité du Péouvou, qui dominent le lac de Clausis (voir la page "Péouvou"), se terminent abruptement avant d'atteindre le fond de la vallée du Cristillan. NB : Pour plus de clarté topographique les pentes situées en rive gauche du Cristillan, qui se profilent en avant-plan, ont été couvertes d'un voile sombre. |
Au Rocher Blanc des Marcelettes on retrouve assez bien, à des différences de détail près, la succession observable plus au SE sur la crête du Cristillan, où elle caractérise l'unité de Tête Noire. On y observe en outre la même disposition tectonique caractérisée par le fait que la lentille de roches vertes (principalement de serpentinites) du Rocher Blanc occupe le cœur d'une synforme * anticlinale, qui se referme vers le bas dans les deux versant de la montagne : dans les abrupts du versant de l'Aigue Blanche la charnière du pli se ferme au niveau du Pic Cascavelier (voir cliché plus haut dans cette page).
La structure de cette loupe d'ophiolites est également très comparable à celle de la Tête Noire de la crête du Cristillan. Elle en diffère cependant un peu en ceci que le pli est ici plus aplati et que son flanc normal est conservé au bord nord des affleurements. Ici son axe n'est pas orthogonal mais oblique à la crête et son plan axial plonge vers le nord-ouest, sous la crête des Marcelettes. Aussi voit-on sur cette crête (au point coté 2828) la couverture sédimentaire jurassique de ce flanc supérieur du pli s'enfoncer sous les calcschistes jurassiques de l'unité piémontaise externe de la crête des Clots (laquelle représente sensiblement le prolongement de celles des pentes orientales du Rissace, à l'ouest du Péouvou).
Ces analogies suggèrent que les "roches vertes" de Marcelettes pourraient représenter le prolongement nord-occidental de celles de Tête Noire.Toutefois, selon P.Tricart, la limite entre les marbres inférieurs (en flanc inverse) des Marcelettes et les schistes lustrés de l'unité de Tête Noire, sur lesquels ils reposent, correspondrait à un contact tectonique de rétro-chevauchement, responsable du sectionnement, au nord du Rocher de l'Automnière, des affleurements les plus septentrionaux de la lentille de roches vertes. |
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voir l'aperçu général sur le Queyras.
voir la carte structurale du Briançonnais méridional.
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Beaubardon |
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