Le Massif de Chambeyron |
Le massif de Chambeyron sensu stricto correspond à la partie des crêtes frontalières franco-italiennes qui est drainée par la vallée supérieure de l'Ubaye au niveau de ses gorges (en y englobant les crêtes qui encadrent le vallon de Mary). Ces dernières en donnent une coupe-clé car elles sont sensiblement perpendiculaires aux principales lignes structurales.
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version plus grande Panorama de la rive gauche de la gorge de la Haute Ubaye (croquis pris depuis la Tête du Seingle). NB : Le tracé Ø1, qui traverse la moitié droite de la figure, en diagonale descendante, se confond en partie avec celui de la faille des Houerts, qui le recoupe. Ce dernier accident, tardif, a un rejet de rétrocharriage, dont la vergence (vers la gauche) est indiquée par les charnières qui affectent les abords de la surface de cassure, notamment dans les abrupts encadrant les pentes des Chalanchassas. (extrait de la publication n° 024 , retouché) consulter la légende générale des abréviations / / dans sa version de grande taille |
Les nappes qui constituent ce massif, presque toutes formées de matériel calcaire, s'organisent en un empilement dont seule l'unité la plus basse (unité de Marinet) est constituée surtout par le matériel siliceux permo-triasique. Ces nappes sont emilées sur le flanc sud-ouest d'un anticlinal de Marinet dont le coeur correspond aux lacs de ce nom. Ce pli est nettement déversé vers l'est, de sorte que son axe marque la limite avec un domaine nord-oriental où les nappes, toujours plongeantes vers le sud-ouest, sont disposées avec leur succession stratigraphique à l'envers (à l'est) Il est tout-à-fait indubitable qu'il se poursuit vers le nord en bordure orientale du massif d'Escreins pour former dans la coupe du Guil l'anticlinal amont du Guil qui, à cette latitude, enroule les nappes superposées.
Coupe schématique de la rive gauche de la Haute Ubaye. - les couleurs individualisent les unités tectoniques (même légende que pour la carte) - les figurés en noir correspondent aux principaux ensembles lithologiques |
Toutefois, contrairement à une tentative d'interprétation ancienne (M.Gidon 1962), il paraît erroné, à la latitude de la coupe de l'Ubaye, d'interpréter de la même façon ce pli majeur comme un simple "anticlinal de nappes", enroulant des nappes antérieurement empilées, car il n'y a plus correspondance entre les unités des deux flancs de ce pli (voir la planche de coupe,s plus bas dans cette page).
Nappes de Flyschs de l'Embrunais : Pa = nappe du Parpaillon (flysch à Helminthoïdes) ; Se = unité de Serenne (flyschs argileux) et ol = son complexe olistolitique basal : Ey = Unité de l'Eyssilloun (flysch à dominante gréseuse). Nappes briançonnaises, à semelle siliceuse
du Houiller - Trias inférieur prédominante [s] ou formées seulement de carbonates
du Trias moyen au Paléocène) [c] : Domaine piémontais : SL = unités de schistes lustrés. Grandes cassures longitudinales : f.B = faille
de Bersezio ; f.R = faille du Ruburent. |
Par contre au sud du massif de Chambeyron proprement dit (transversale de Larche) les nappes situées au SW de l'anticlinal de Marinet s'avèrent être, quant à elles, bel et bien enroulées ensemble par un second pli, tout aussi majeur et sensiblement parallèle, l'anticlinal du Rouchouse (voir la page "Ubayette").
Si ce dernier n'affecte pas de façon visible les nappes à la latitude de la vallée de l'Ubaye c'est peut-être parce qu'il y subit un écrasement induit par les déformation à vergence est, postérieures à la mise en place initiale des nappes : il serait alors représenté par la partie sud-occidentale des très épais calcschistes néo-crétacés attribués initialement à la nappe de l'Aiguille de Chambeyron mais qui sont peut-être plutôt rattachables à la nappe de Sautron et masquent peut-être sous leur schistosité généralisée une disposition anticlinale. Cette hypothèse voit sa plausibilité accrue par le fait que cela l'amènerait à se prolonger, par la vallée d'Escreins jusqu'au niveau de la coupe du Guil, par l'"anticlinal aval" que l'on y reconnait de longue date. |
Coupes successives, du nord (en haut) au sud (en bas), au travers du massif de Chambeyron extrait de la publication n° 024 (légèrement retouché). Ces coupes montrent bien la difficulté à interpréter (comme tentent de l'indiquer les tirets fléchés) l'anticlinal de Marinet, à cœur de matériel siliceux permo-triasique, comme un simple anticlinal de nappes. La coupe inférieure montre clairement la juxtaposition de l'anticlinal du Rouchouse (dont la charnière correspond à la Costa delle Manze) avec celui de Marinet, qui le jouxte à l'est. Cette disposition, n'apparaît plus dans les coupes supérieures, où les calcschistes néo-crétacés de l'enveloppe de l'anticlinal du Rouchouse se fondent sans en montrer le dessin au sein de ceux, fort épais, qui se développent au SW de l'Aiguille de Chambeyron, sous la nappe du Châtelet légende générale de ces coupes / / sous sa version la plus grande |