L'Oisans au sens strict (alentours de Bourg-d'Oisans) |
La petite ville de Bourg-d'Oisans occupe une plaine alluviale, située au coeur d'une bande de terrains sédimentaires qui s'intercale entre les massifs cristallins du Taillefer et des Grandes Rousses. L'orientation, presque N-S, que prend là le cours de la Romanche (ailleurs plutôt E-W) vient de ce que la rivière a été déviée de son cours global est-ouest par cette zone facile à affouiller. Toutefois elle n'en suit pas l'axe d'allongement mais la traverse en biais, du SE vers le NW, entre ses deux bordures de socle cristallin (L'Armentier à l'est et Rochetaillée à l'ouest) de sorte que les rives de sa vallée en fournissent néanmoins une coupe naturelle (voir notamment la page "Bourg-d'Oisans").
Cette bande correspond à un secteur effondré par le jeu d'un basculement de blocs de socle (c'est-à-dire d'un "hémigraben"), qui s'est produit dès le Jurassique inférieur à l'occasion du jeu principal de la grande faille du col d'Ornon, qui le limite du côté occidental.
Schéma très simplifié du système
de blocs basculés des massifs cristallins externes des
Alpes au sud-est de Grenoble (transversale de la vallée
de la Romanche) .
ci = Crétacé inférieur ; js = Jurassique supérieur ; ls = Lias supérieur ; t = Trias
Au sein de l'hémigraben de Bourg-d'Oisans, comme de tous les autres de la transversale de la Romanche, l'épaisseur des sédiments jurassiques croît
d'est en ouest par le jeu de discordances progressives*. La colonne stratigraphique complète du contenu de l'hémigraben
de Bourg-d'Oisans est figurée ci-après (l'érosion
a enlevé partout, sauf au Grand Renaud, les terrains plus
récents que l'oxfordien).
Colonne stratigraphique des environs de Bourg-d'Oisans Noter l'épaisseur totale de la succession jurassique
qui remplit l'hémigraben* ; elle ne comporte pourtant
ici qu'une faible épaisseur de Terres Noires (le Malm
supérieur, calcaire, qui n'est présent que de façon
très discontinue, n'a pas été représenté). |
Les abords (surtout méridionaux) de Bourg-d'Oisans recèlent beaucoup d'indices des mouvements tectoniques extensifs synsédimentaires d'âge jurassique qui sont à l'origine de la formation de l'hémigraben ; la plupart ont été analysés dans diverses publications et certains sont étudiés dans diverses autres pages de ce site : ces derniers sont répertoriées ci-après.
A) Légende des figurés:
1: Malm (y compris Néocomien et Terres Noires);
2 transgression directe du Malm sur le Lias calcaire ou sur le
socle cristallin (présence éventuelle du Dogger
condensé);
3 Dogger (en prédominance Aalénien);
4 transgression directe du Dogger sur le Lias calcaire ou sur
le socle cristallin;
5 Lias et Trias;
6 transgression directe du Lias supérieur sur le socle,
7 transgression du Lias inférieur sur le socle (absence
de Trias);
8: Lias calcaire réduit,
9 socle cristallin;
10 principaux points d'observation de perturbations sédimentaires
par des apports détritiques sur paléopentes ou/et
des accidents synsédimentaires (voir détail ci-après).
B) Particularités et références bibliographiques
relatives aux diverses localités indiquées (notées
par des numéros sur la carte) :
1/ la Grenonière
d'Ornon : olistolite de cristallin [description Barféty
et al., 1979];
2/ Chantelouve : brèches
et olistolites appuyés sur un miroir- de paléofaille
[description détaillée Barféty et Gidon,
1984];
3/ Massif du Grand-Renaud
: 3a- synclinal anté-Dogger de Villard-Reymond;
3b- discordance, en onlap, des Terres Noires et du Tithonique
sur le Dogger; 3c- failles liasiques du Lac
du Vallon [contexte et description Barféty et Gidon,
1983]
4/ abords du vallon de Confolens
(Paletas, Lac Labarre) : discordance, en onlap, du Malm
sur le soc!e cristallin; faciès noduleux
et encrinitiques passant latéralement aux Terres Noires
[description Barféty et Gidon, 1982 et 1983];
5/ Armentier : failles anté-liasiques
(inédit);
6/ col du Vallon
: olistolites et brèches [description Barféty et
Gidon, 1980];
7/ versant ouest de la Croix
de Cassini : olistolites et filons clastiques dans le sommet
du socle [description Rudkiewicz et Vibert, 1982];
8/ pentes à l'Ouest des Deux
Alpes : lentilles de brèches et olistolites dans le
Lias schisteux (inédit, indiqué en écailles
tectoniques sur la carte au 1/50 000 La Grave);
9/ versant ouest de Tête
Moute (la Grande Côte) : mégabrèches [description
Barféty et Gidon, 1980];
10/ rive ouest du vallon de Lanchâtra
(Les Fréaux, Crête du Pied de Bary) : brèches
et olistolites [description Barféty et Gidon, 1980]