Col du Pré, Roche Parstire, Acrays |
La crête de la Roche Parstire domine Arêches en fond de tableau du côté est et sépare la vallée du Poncellamont de la cuvette du lac de Roselend. Elle se caractérise par son profil en crêt* regardant vers l'ouest mais dont les abrupts de ce versant sont rubanés de lignes de falaises sub-horizontales. Ce dessin résulte de ce que les alternances de marnes, de calcschistes et de calcaires argileux du Jurassique moyen - Crétacé inférieur qui les constituent y forment un mille-feuilles où elles se répètent plusieurs fois.
Le versant ouest de la Roche Parstire, vu de l'ouest, depuis le piton coté 2376, à l'est de la pointe de la Grande Journée. f.gC = faille de la Grande Combe (= faille principale du Sallestet) ; f.D = faille du Dard ; ØR = chevauchement de l'unité de Roselend sur la couverture du bloc cristallin des Enclaves (voir la coupe au niveau du lac de la Girotte) . L'opposition est flagrante, entre la structure du socle cristallin découpé en blocs par des failles presque verticales, telles f.gC et f.D, qui décalent la surface de la pénéplaine anté-triasique [s.pa] et celle de la partie plus élevée de la couverture (unité de Roselend) qui est traînée horizontalement (chevauchement ØR) et affectée de plis couchés superposés. Le dessin des charnières couchées est purement symbolique et interprétatif : aucune n'est réellement visible. L'interprétation qui est donnée ici est basée sur les observations de l'auteur et diverge de celle de la carte géologique en distinguant des Terres Noires (Tn) les calcschistes du Crétacé inférieur (ci). |
Les lignes de falaises y sont en fait toutes formées par les calcaires clairs du Tithonique, qui se montrent à la fois très plaquetés et affectés d'une forte linéation d'étirement. Cette répétition montre que leur empilement ne correspond donc pas à une succession stratigraphique normale (d'âge décroissant vers le haut) mais à un phénomène tectonique. D'autre part ces barres rocheuses sont séparées, selon les niveaux, par des marnes des Terres Noires ou par des calcschistes attribuables au Crétacé inférieur (d'ailleurs non distingués des Terres Noires par la carte géologique au 1/50.000°) : cela conduit à considérer qu'elles ont, de l'une à la suivante, une polarité différente et donc à les interpréter comme des flancs de plis couchés superposés. |
Cet aspect en bandes parallèles de ses abrupts occidentaux est le résultat des efforts tectoniques qui y ont à la fois écrasé les strates et les ont redoublées par un système de plis couchés empilés. Mais on ne voit que la section des flancs de ces plis, parce que leurs axes sont à peu près parallèles à la direction NE-SW du versant : les plis sont donc coupés très en sifflet, de sorte que les charnières anticlinales sont enlevées par l'érosion du côté ouest et les charnières synclinales restent masquées dans la profondeur de la montagne du côté est.
image sensible au survol et au clic |
C'est également l'obliquité des axes (NE-SW) des plis par rapport au versant (plus méridien) qui rend compte de façon logique de l'épaississement des cœurs anticlinaux (montrant des Terres Noires) et de l'étranglement des cœurs synclinaux qui s'observe en suivant ce versant vers le sud. Ce système de barres rocheuses synclinales s'abaisse vers l'amont du vallon du Poncellamont par rapport à son fond et le traverse au sud de la retenue de Saint-Guérin ; il se poursuit en rive gauche dans les pentes de la Pointe de Riondet où toutefois ces lames sont plus minces, voire discontinues (de section lenticulaire), ce qui correspond au fait que l'on y est encore plus proche de leurs charnières synclinales (voir la page "Riondet") .
légende des couleurs NB : L'unité de Roselend est la première unité chevauchante ("parautochtone")
de l'autochtone dauphinois interne. Dans la notice de la carte Bourg-Saint-Maurice cette entité est appelée "écaille de la Gitte". Mais ce terme prête à confusion avec l'"unité de la crête
des Gittes" immédiatement plus interne. |
Le revers oriental de la crête de la Roche Parstire est formé de pentes d'alpages à peu près inclinées comme les couches : cette disposition est proche de celle de "dalles structurales" qui plongent vers le lac, en dépit du fait que ces dalles ne sont guère dénudées et même plutôt effacées par la végétation des alpages.
Cette structure plissée et aplatie est tranchée en biseau par la surface de charriage de l'unité de Roselend alors que cette dernière se moule sur le mince placage de couches triasiques qui garnit stratigraphiquement la voûte du bloc de socle des Enclaves. Par contre cette surface de charriage semble recouper, plus à l'ouest, les lames de matériel triasico-liasique qui est pincé entre les deux branches de la faille du Sallestet. Mais ces rapports sont difficiles à préciser en raison du placage d'alluvions glaciaires qui occupe le replat des environs du col du Pré.
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