Le Grand Mont |
Ce sommet est le point culminant, à 2686 m, de la partie sud-occidentale du massif. Il se caractérise par sa silhouette lourde, presque tabulaire, formant une échine doucement plongeante vers le nord-est, qui ferme, vu du nord, le tableau de la vallée d'Arêches.
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Ce profil est nettement dû à la structure géologique de son échine culminante, orientée NE-SW, qui s'avère être garnie par une série de d'affleurements triasiques qui sont les seuls restes, d'ailleurs discontinus, de ce que la dénudation de la pénéplaine anté-triasique a respecté de sa couverture sédimentaire. Ces témoins pendent de plus en plus vers le sud-est, ce qui montre que cette voûte de socle appartient déjà à la retombée orientale de la voûte du rameau interne de Belledonne et leur alignement s'abaisse doucement vers le NE, ce qui correspond à un ennoyage progressif de cette voûte de socle (de la même façon que plus à l'ouest aux Saisies).
Ces lambeaux résiduels de terrains triasiques y garnissent des replats, dénivelés en escaliers par des petites failles : le plus important de ces affleurements est celui des prairies des Rognoux et le plus élevé forme un petit entablement au sommet lui-même.
Le sommet du Grand mont vu de son épaulement sud-ouest : la dalle de grès triasiques, enduite de dolomie, recouvre la surface de la pénéplaine anté-triasique (tirets blancs), doucement inclinée vers l'est. |
Du côté sud l'échine sommitale du Grand Mont est tranchée brutalement par les escarpements qui tombent sur les lacs de la Tempête (voir la page "Comborsier"). Ils se succèdent au fond d'une vallée suspendue, nettement dotée d'une section en U (qui indique son creusement par une langue glaciaire) ; mais rien ne porte à penser que cette vallée transversale au chaînon corresponde à un accident tectonique.
Du côté oriental de la crête la surface du cristallin, après s'être abaissée doucement sur une largeur d'environ 1 km, s'effondre plus brutalement par des escarpements qui forment la rive gauche du vallon de La Louze.
Les terrains sédimentaires qui affleurent au fond du vallon de La Louze viennent en contact avec le cristallin par l'intermédiaire d'un chapelet d'affleurements triasiques (surtout des cargneules) et, par places, de lambeaux de Lias calcaire. Il n'est pas douteux que ce contact correspond à une importante cassure, la faille de La Louze : en effet la surface de contact est sub-verticale et garnie de cargneules (qui affleurent au col même) et le compartiment oriental de cette faille est fortement abaissé car constitué presque directement par des terrains d'âge jurassique moyen (voir la page "Riondet").
Ces dispositions portent même à penser qu'il s'agit là d'une cassure qui a fonctionné dès le Jurassique, en jouant le rôle de faille limite entre le bloc surélevé du rameau interne de Belledonne et un hémigraben* de Roselend - La Louze, situé plus à l'est. |
Le versant nord-occidental de la montagne, draîné par l'Argentine, entre le sommet, le col de la Bâthie et Arêches, a un relief plus tourmenté et une structure beaucoup plus torturée. En fait il est hâché en biais par un faisceau d'accidents fortement pentés vers le sud-est et d'orientation NE-SW. Ils découpent le grand bloc de socle cristallin du rameau interne de Belledonne en une succession de lanières parallèles, de constitution relativement différentes, et entre lesquelles s'intercalent d'étroites bandes de terrains sédimentaires.
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- Les accidents les plus proches de la crête sommitale sont des failles d'extension alpine, dont le contenu mésozoïque s'épanouit à l'affleurement vers le nord, dès le plateau de Cuvy et surtout au nord d'Arêches.
- Les accidents les plus proches du col de la Bâthie et du thalweg de l'Argentine réactivent d'anciens grabens hercyniens, à contenu de pélites du houiller. Ce rejeu alpin est démontré par la présence de lambeaux de cargneules et même de calcaires liasiques coincés en bordure notamment de la bande de schistes houillers de la Grande Combe (et des ardoisières) ; c'est ce sont témoigne aussi le fait que, de part et d'autre du col de la Bâthie la faille principale de l'accident médian de Belledonne suit très exactement la bande houillère qui borde du côté ouest la bande des schistes chloriteux.
image sensible au survol et au clic Le versant méridional du col de la Bâthie et de la crête qui s'en élève jusqu'au Grand Mont (voir le versant opposé à la page "Grand Mont"). |
Le fait que ces mêmes accidents s'observent aussi jusqu'au pied du versant de la crête de partage des eaux qui tombe sur la vallée de la basse Tarentaise témoigne de leur grande continuité (voir la page "Comborsier").
En outre ils se caractérisent par leur parallélisme entre eux et avec l'accident médian de Belledonne et leur fort pendage, ce qui s'accorde assez mal avec une interprétation en termes d'imbrications, et sans doute mieux avec un jeu en coulissement. |
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col de la Bâthie | LOCALITÉS VOISINES | Riondet - Grande Combe |
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