Grande Maison, Comborsier, Col de la Bâthie |
Le groupe montagneux qui culmine à la Pointe de Comborsier (2434) prolonge vers le S-SW celui du Grand Mont, dont il est séparé par le profond vallonnement transversal (orienté W-E) des Lacs de la Tempête. Il sépare les deux profondes vallées du col de la Bâthie (torrent d'Arbine) au nord et de la Grande Maison (torrent de Glaize) au sud, qui sont des affluents de rive droite de la vallée de l'Isère (basse Tarentaise).
Ce chaînon présente un trait de relief assez remarquable, qui consiste en ceci que le versant sud-oriental de sa crête rocheuse est flanqué d'un large replat d'alpages (Plans du Jeu et de Bizard), qui est suspendu, à l'altitude de 1900 à 2000 m, au dessus de la vallée de la Grande Maison.
Or la limite de ce replat par rapport à aux crêtes de Comborsier ne correspond à aucun changement dans la nature des roches. D'autre part l'entaille de la vallée de la Grande Maison a un profil en V très accusé. Enfin la ligne de crête de la rive gauche (orientale) de ce vallon a une altitude proche (bien que légèrement supérieure) de celle du replat de rive droite. La vallée de la Grande Maison résulte donc clairement d'un creusement purement fluviatile et semble n'avoir jamais été occupée par une langue glaciaire ; par contre elle est entaillée dans une surface maintenant suspendue qui n'a guère pu être aplanie que par l'érosion glaciaire. La formation de cet aplanissement doit donc dater d'une occupation glaciaire où les appareils locaux se rejoignaient plus haut que l'actuel fond de la vallée de l'Isère; c'est-à-dire quelle doit être très ancienne, par exemple mindélienne. Plus tard, lors des glaciation récentes (Riss et Würm) aucun appareil local ne semble avoir été assez puissant pour envoyer une langue s'engager dans la vallée de la Grande Maison, peut-être en raison de l'exposition sud de ce versant du chaînon. |
Du côté nord-occidental le chaînon de Comborsier est limité par le long et profond vallon du torrent d'Arbine, qui descend du NE depuis le col de la Bâthie. Dans sa partie haute, au revers sud du col de la Bâthie, son tracé est clairement dirigé par l'importante dislocation de l'accident médian de Belledonne, mais il s'en écarte franchement (en devenant E-W) en aval du confluent du torrent de Bénétant : cet accident détermine alors, seulement, au dessus de Langon et de Cevins, une ligne de petits replats cultivés jalonnée par les hameaux du Planay du Villard et de La Ville.
image sensible au survol et au clic |
légende
des couleurs |
Concernant l'accident médian de Belledonne il est à noter que, dans les basses pentes du versant Tarentaise, au dessus de Cevins, une lame continue de Lias calcaire s'intercale sous les schistes aaléniens qui forment le contenu principal du graben sédimentaire qui jalonne cet accident. Cette lame est plaquée, par l'intermédiaire de quelques copeaux de dolomies triasiques, sur la surface très inclinée vers le SE des micaschistes du massif du Mirantin. Cette disposition suggère que l'on a affaire là à un contact stratigraphique redressé et tectonisé ; mais plus haut, entre Bénétant et le col de la Bâthie, les schistes aaléniens sont seulement séparés des micaschistes par une lame de cargneules qui se complète par des gypses au nord du col ; d'autre part ce contact est une faille franche au niveau de Beaufort. En définitive il est difficile de préciser la nature et l'âge des mouvements qui ont affecté cette limite orientale du rameau externe de Belledonne, ce qui porte à se limiter à lui attribuer le nom, délibérément peu explicite, d'accident de Beaufort - col de la Bâthie. |
image sensible au survol et au clic Le versant méridional du col de la Bâthie et de la crête qui s'en élève jusqu'au Grand Mont (voir le versant opposé à la page "Grand Mont"). |
Du côté sud-oriental le chaînon de Comborsier est limité par la profonde entaille du torrent de Glaize, qui rejoint en gorges la vallée de l'Isère. La vallée de la Grande Maison, qu'il draine, a une origine structurale évidente dans sa partie haute, en amont du hameau de la Grande Maison. En effet sa branche principale, du Ruisseau du Couard, suit jusqu'au col de la Louze, la limite, jalonnée de cargneules, entre le socle cristallin et la couverture sédimentaire représentée par des termes relativement récents (Aalénien et Bajocien) : il s'agit là de la faille de La Louze (voir la page "Riondet").
Plus bas, en aval du hameau de la Grande Maison, le thalweg de la vallée s'encaisse au contraire en contrebas de la surface de la pénéplaine anté-triasique. Le tracé du lit du torrent de Glaize a néanmoins une origine structurale car il y suit faille sub-verticale, laquelle constitue, par sa direction, le prolongement évident de la faille de La Louze. En effet les migmatites de la rive droite font brutalement place, en rive gauche, à des roches assez différentes (il s'agit en effet d'un complexe plus micaschisteux, formé de gneiss mylonitiques mais aussi de schistes noirs à niveaux de conglomérats, lesquels évoquent plutôt les formations attribuées au Carbonifère ancien dans d'autres secteurs des massif cristallins externes). De plus on observe ponctuellement en fond de thalweg un affleurement de cargneules (il est à présumer qu'il appartient à une bande continue, qui est masquée ailleurs sous les éboulis et glissements rocheux du bas versant de rive gauche).
image sensible au survol et au clic |
Concernant le prolongement méridional de la faille de la Louze jusqu'à la vallée de l'Isère et au delà, on constate là que la limite entre formations cristallines qui correspond à cette cassure aboutit à la bordure occidentale de l'amande granitique de Notre-Dame-de-Briançon. Plus au sud, en rive opposée, elle semble donc se prolonger par la bande de houiller qui traverse à mi-hauteur les pentes de la forêt de Cudray, en rive droite du thalweg du torrent de l'Eau Rousse. Cette dernière se termine vers le sud en se raccordant entre La Thuile et Le Crozat à une imbrication du socle cristallin avec sa couverture sédimentaire où le le socle prolongeant la lèvre orientale de la faille se termine en pointe vers le sud (voir la page "Avanchers"). |
Sur cette rive gauche le tracé de la surface de la pénéplaine anté-triasique s'élève doucement à flanc de versant (c'est-à-dire en s'éloignant de plus en plus du fond de vallée) depuis la Grande Maison vers le sud jusqu'à la crête sud du Roc Marchand, qu'il rejoint à l'épaule de Lachat (1854). L'essentiel des pentes de rive gauche de la vallée et cette crête sont sculptés, dans le matériel de l'unité "parautochtone" de Roselend. Le tracé de la surface de charriage de cette dernière est jalonnée d'un liseré d'affleurements triasiques qui s'élève également discrètement à flanc de versant, peu au dessus de celui de la surface de la pénéplaine anté-triasique.
Le caractère tectonique de ce contact est en outre souligné par la présence de quelques minces copeaux de mylonite de roches cristallines. A part quelques minces affleurements discontinus de Lias supérieur les termes les plus anciens de cette succession sont encore des schistes argileux aaléniens, qui y alternent avec les marnes des Terres Noires : cette dernière disposition montre que la partie inférieure de cette unité est, comme partout et à tous niveaux, affectée de plis couchés aplatis et étirés. En outre on y constate, comme plus au nord à la Roche Parstire, l'absence, apparemment stratigraphique, des marno-calcaires bajociens, entre Aalénien et Terres Noires. |
Le matériel constitutif de cette unité, essentiellement argilo-schisteux, se développe de façon monotone et sur une grande surface, depuis la crête de partage des eaux avec le bassin du Doron du côté NE (crête de Riondet et de Charvetan), jusqu'au pied des escarpements de la crête Dzonfié-Quermoz du côté SE. (voir la page "Riondet").
voir les aperçus d'ensemble sur la structure du Beaufortain occidental et sur celle du Beaufortain oriental. |
|
|
|
|
(Grand Arc) | LOCALITÉS VOISINES | Riondet |
|
|
|
|
|
|