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Les Saisies, Bisanne, Crest Voland |
Le chaînon qui porte la station de ski des Saisies est celui, SW-NE, qui sépare la haute vallée de l'Arly (Megève) de celle du Doron de Beaufort et de son affluent le Dorinet (Hauteluce). Il a la forme d'une large échine boisée couronnée d'alpages à relief très mou. Il est armé par la lourde voûte anticlinale du socle cristallin du rameau externe de Belledonne, que coiffe la couverture sédimentaire normale de ce socle.
À l'ouest des Saisies le socle est largement dénudé par l'érosion et sa couverture n'affleure que dans deux secteurs, au sommet du Mont Bisanne et autour du village de Crest Voland.
Il s'agit là de deux typiques buttes-témoins* simplement isolées en chapeau par l'érosion : celle du Mont Bisanne se situe à la voûte même du bombement anticlinal du socle ; celle de Crest-Volland se trouve en contrebas car elle coiffe le versant nord-ouest de cette voûte, qui est doucement incliné vers l'Arly. L'une comme l'autre ne montrent que du Lias inférieur comme couches les plus récentes.
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Au Mont Bisanne le chapeau est disposé presque horisontalement, à ceci près qu'il penche doucement vers la station des Saisies : c'est pourquoi les affleurements sédimentaires reprennent en direction de l'est dès que l'on atteint les constructions de celle-ci, sensiblement selon le tracé de la D.218. Cette inclinaison se voit très bien sur le versant sud-oriental où cette route descend vers Hauteluce en suivant pratiquement le tracé de la surface de la pénéplaine anté-triasique (cliché ci-après). |
image sensible au survol et
au clic |
À l'est des Saisies la couverture sédimentaire masque le socle, sur la crête comme sur son versant nord-ouest, car la voûte anticlinale décrite par la surface de la pénéplaine anté-triasique s'enfonce doucement vers le nord-est, en même temps d'ailleurs que l'altitude moyenne des crêtes s'élève dans cette direction : ceci conduit à un épaississement plus rapide de la tranche sédimentaire conservée. Toutefois la superposition calme des couches de la couverture est illusoire car, dès les pentes nord-orientales des Saisies (Chard du Beurre, col de La Légette) et surtout dans les pentes du Mont Clocher, la succession de ces couches s'avère comporter en réalité des répétitions de certains niveaux stratigraphiques (voir la page "Vorès").
Comme pour les pentes, plus septentrionales, de rive gauche de l'Arly et de rive droite du Dorinet ce dispositif
était attribué par J.L. Epard, à un reploiement en plis couchés très
aplatis et à flancs étirés. L'examen approfondi d'un certain nombre de
clichés plus ou moins détaillés, pris sous des angles variés, n'a
montré aucun indice de tels plis et a amené à préférer une
interprétation qui fait appel à des chevauchements d'écailles*
imbriquées (voir les pages "Vorès - Hauteluce" et "Praz-sur-Arly").
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(Ugine, Héry) |
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Saisies |
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