entre Digne et Le Brusquet |
La vallée de la Bléone suit en aval de La Javie un cours en trois tronçons disposés en baïonnette, ses deux portions N-S étant raccordées par un tronçon intermédiaire E-W immédiatement en amont du confluent du cours (également N-S) du Bès. Tous les tracés des tronçons N-S sont clairement d'origine structurale car ils s'inscrivent dans des niveaux de roches tendres ; par contre l'origine du tracé E-W situé entre Marcoux et le confluent du Bès est moins claire : sans doute la rivière suit-elle là l'axe du vaste synclinal de Marcoux , profitant de ce que ce pli abaisse la corniche résistante des calcaires carixiens formant la crête de Liman (extrémité méridionale du chaînon de Blayeul), que tranche par ailleurs la faille du Bès.
Entre Le Brusquet et Marcoux la vallée de la Bléone s'élargit considérablement en s'adjoignant, en rive gauche, un vaste espace pratiquement plan, ouvert dans les marnes du Toarcien supérieur ; sa largeur est due à ce que les strates sont ici pratiquement horizontales, du fait que l'on est là au cœur du pli extrêmement ouvert qu'est le très vaste synclinal de Marcoux (dont l'axe est presque E-W).
Il est assez clair que la Bléone a dû suivre par le passé un cours plus occidental qui la faisait passer à l'est de Marcoux, où elle a creusé la vallée presque sèche actuellement drainée par le Mardaric et qu'emprunte la D.900.
Le cours actuel de la rivière s'inscrit sensiblement le long du bord occidental des affleurements de ces marnes toarciennes et s'appuie contre les calcaires argileux du Toarcien inférieur - Domérien, dont les couches se redressent par une inflexion synclinale pour garnir le flanc oriental de la crête du Liman : la sinuosité que décrit ce cours depuis la Javie jusqu'à son confluent avec le Bès suit assez bien les ondulations du pendage des couches de cette crête jusqu'à son extrémité méridionale.
En aval du confluent du Bès, jusqu'au pont des Arches, le lit alluvial de la rivière se rétrécit beaucoup : il s'est en effet installé dans une combe monoclinale qu'elle a creusée dans le Sinémurien-Lotharingien, en profitant de ce que cette formation est formée de petits bancs calcaires alternés de marnes, donc assez aisément délitables.
Un certain nombre de ces bancs (appartenant à la base de la formation) sont dégagés en dalles structurales, qui plongent à 45° vers le lit de la Bléone : l'une d'entre elles est garnie de coquilles fossiles de belle taille, sans doute accumulées là par un tourbillon des courants sous-marins de l'époque.
La dalle garnie de coquilles d'Ammonites Sinémurien, vallée de la Bléone au nord de Digne (N100a, 1 km en amont du pont des Arches). Il s'agit, en prédominance, d'Arietites, genre typique de ce niveau stratigraphique. Le marteau donne l'échelle. |
Entre Les Arches et Digne le trajet, toujours presque N-S, de la vallée de la Bléone est clairement guidé par une zone particulièrement tendre qui est constituée par une bande de gypses d'âge triasique qui attirent l'attention par leur teinte blanc et rouge et qui déterminaient simplement en amont un replat dominant la vallée. Les calcaires du Lias affleurent symétriquement sur l'une et l'autre des deux rives, mais avec des pendages divergents, de sorte que l'on a là une disposition apparemment anticlinale des couches.
Il s'avère toutefois qu'il serait erroné d'interpréter cette disposition comme un simple pli : pour plus d'explications voir plus loin dans cette page.
Le lit et la rive droite de la Bléone au pont des Arches vus d'aval depuis la rive gauche (le pont est visible à l'extrême droite du cliché). f.B = faille du Bès. |
En aval du Pont des Arches, en rive droite, le Centre Géologique Saint-Benoît est bâti sur un petit éperon rocheux formé de "tuf", c'est-à-dire de concrétions calcaires déposées par une source. Ce tuf a été édifié par une cascade pétrifiante, encore active.
Cette source correspond à la venue au jour d'eaux qui sont vraisemblablement collectées, à l'intérieur de la montagne, par une cassure parallèle à la faille du Bès.
Interprétation de la bande triasique de Digne : En fait les couches du flanc oriental du dispositif anticlinal
N-S de la Bléone conservent une direction à peu
près constante, presque nord-sud, pour s'infléchir
doucement de 30° dans le sens horaire au niveau du confluent
Bès-Bléone. Cette inflexion correspond à
la charnière du synclinal
de Marcoux, ample structure NW-SE qui affecte ici la succession
des couches de la partie orientale (= lobe de Cousson) de la nappe
de Digne. |
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voir aussi l'aperçu général sur les environs de Digne |
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crêtes du Martignon |
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Cheval Blanc |
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