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Entrepierres, Vilhosc, les Naux |
La localité d'Entrepierres est située au débouché aval de la cluse* des Étroits que le torrent du Jabron a percée dans la barre tithonique du flanc sud de l'anticlinal des Naux, entre la montagne de la Baume et celle des Rochers de Saint-Michel. Au sud-est s'ouvre la large dépression de Vilhosc qui correspond au flanc ouest d'un synclinal très ouvert où affleurent principalement les marnes bleues apto-albiennes.
En direction du nord-est les terrains crétacés du flanc sud de l'anticlinal des Naux disparaissent à tour de rôle, depuis les plus récents (Hauterivien - Barrémien) jusqu'au Tithonique, en s'enfonçant sous la Molasse Rouge oligocène du bord nord-occidental du bassin tertiaire de Digne-Valensole.
 Les montagnes de la rive droite du Vançon, à l'est d'Entrepierres vues d'avion, du sud-ouest, depuis l'aplomb de Vilhosc. s.AC = synclinal NE-SW d'Aigues-Champ ; a.N = anticlinal NE-SW des Naux ; s.Aur. = synclinal post-Miocène d'Auribeau ; ØV = surface de chevauchement de l'écaille de Valavoire. |
À la latitude des Naux les couches oligocènes du bord du bassin tertiaire de Digne s'appuient directement sur l'Argovien ou les Terres Noires du flanc oriental de l'anticlinal des Naux. La barre tithonique s'interrompt sur plus de 3 kilomètres d'ouest en est, entre le Rocher Sivayau au NE et l'extrémité orientale des Rochers de Saint-Michel (rocher coté 1030).
Des deux côtés de ce hiatus les
couches du Tithonique sont tranchées en biais (en discordance*)
par la surface de trangression de la Molasse Rouge oligocène,
dont les bancs s'appuient en onlap* sur cette surface d'érosion
anté-Nummulitique.
Ce dispositif affecte des couches qui sont pentées aux alentours
de la verticale car elles ont été basculées
ultérieurement par le plissement post-oligocène.
 L'extrémité nord-orientale de la bande diapirique des Naux vue de l'ouest, depuis la rive droite du torrent de Ceillas (2 km à l'est des Naux). L'Oligocène, dont les bancs de marnes et de grès alternés sont verticaux, s'appuie en onlap* sur le Tithonique, érodé à la suite de son soulèvement par la montée diapirique du gypse. Plus au sud-ouest il repose sur l' Argovien , sur les Terres Noires puis sur les gypses eux-mêmes (postérieurement ces contacts ont été renversés vers la droite - c'est-à-dire vers le sud-est - par le basculement du Tertiaire au flanc nord du synclinal d'Auribeau). |
En outre le coeur de Bajocien de l'anticlinal des Naux est perçé, dans ce secteur précis, par une masse lenticulaire de gypses triasiques, allongée également de 3 kilomètres d'ouest en est. Il s'agit d'un diapir* et celui-ci s'est mis en place avant le dépôt des couches tertiaires car ces dernières reposent par places directement sur le gypse et en cachètent* les contacts avec les terrains plus récents.
 L'extrémité occidentale de la bande diapirique des Naux vue de l'est, depuis les pentes de la bergerie d'Arpil (1 km au sud des Naux) L'Oligocène, dont les bancs de marnes et de grès alternés sont verticaux, cachète une faille, maintenant horizontale, le long de laquelle est injectée une lame de gypse (celle-ci se rattache du côté droit du cliché à la masse principale du diapir et en représente la terminaison la plus occidentale). Avant le plissement (dâge post-oligocène) cette faille abaissait le Tithonique du point coté 1030, par rapport au compartiment (maintenant inférieur) dans lequel s'inscrit le ravin. Dans ce compartiment inférieur (originellement méridional) le Tithonique a été érodé avant le dépot de l'Oligocène, qui repose directement sur les Terres Noires. |
Il est très vraisemblable que c'est précisément le fait que la voûte anticlinale ait été ici fortement décapée par l'érosion anté-Nummulitique qui a déterminé l'ascension diapirique de ces couches à cet emplacement. En effet cette érosion, en réduisant ici l'épaisseur du "couvercle" naturel recouvrant les couches gypsifères du Trias, a réduit localement le poids des roches qui s'opposaient ailleurs à la montée du gypse.
L'anticlinal des Naux apparaît donc comme un pli anté-oligocène qui a été réactivé par le plissement post -oligocène qui a rebroussé la marge septentrionale du bassin tertiaire de Digne.
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