Savines-le-lac, Pontis, Prunières |
L'actuel village de Savines a été créé ex nihilo, pour remplacer celui disparu sous les eaux du lac de retenue de Serre Ponçon, à l'extrémité orientale du grand viaduc qui traverse ce lac.
Il est installé, en contrebas des abrupts du Morgon, sur le cône de déjections du torrent du Barnafret, au cœur des immenses affleurements de Terres Noires de la "demi-fenêtre d'Embrun".
En rive opposée le versant septentrional de la vallée de la Durance, moins déclive, étale largement, autour de Prunières et jusqu'au pied des crêtes de Chabrières, ses monotones croupes "en dos d'éléphant", qui sont sculptées dans les Terres Noires.
Au sein de ces Terres Noires on trouve cependant quelques témoins des niveaux supérieurs (Argovien et Séquanien, voire même conglomérats attribués au Crétacé supérieur) qui s'intercalent en lames pentées vers l'E-NE : ils témoignent de l'imbrication* d'écailles parautochtones*, ce qui augmente d'ailleurs l'épaisseur apparente de ces Terres Noires. La géométrie de ces lames chevauchantes indique qu'elles se sont avancées vers l'ouest, en recouvrement sur l'autochtone sensu stricto, ce qui résulte sans doute d'un effet d'entraînement induit par le charriage des nappes d'origine interne sous lesquelles elles s'enfoncent.
La rive gauche de la retenue de Serre Ponçon en amont du confluent avec sa branche Ubaye, vue du nord depuis la Croix du Vallon (Montagne de Chabrières). ØsB = surface de chevauchement de l'unité subbriançonnaise basale ; ØpA = surface de chevauchement de l'écaille de Pierre Arnoux - Saint-Apollinaire (elle recoupe l'unité précédente) ; ØS = surface de chevauchement de l'écaille de Savines ; ØP = surface de chevauchement de l'écaille de Pontis - Prunières. (voir le versant opposé à la page "Saint-Vincent"). |
D'autre part les couches marneuses des Terres Noires n'affleurent que là où l'érosion du quaternaire récent a déblayé l'épais colmatage d'alluvions morainiques qui tapisse les pentes, tout spécialement en rive méridionale. Ce dernier matériel est très hétérogène puisqu'il comporte des blocs parfois énormes, emballés dans une matrice argilo-sableuse contenant des cailloux de toutes tailles. C'est là une caractéristique éminemment favorable à la création, sous l'effet du ravinement, des pyramides coiffées ou "cheminées de fées". C'est notamment ce qui s'est produit dans les basses pentes du col de Pontis.
Les cheminées de fées de Pontis Ravin "des cheminées de fées", 1,5 km au sud-ouest du village, vues de l'aval depuis la route D.954 Deux ravins parallèles rapprochés ménagent, entre eux, une crête sur laquelle se détachent plusieurs cheminées de fées. La plupart sont coiffées d'un gros bloc (initialement inclus dans la masse du matériel morainique), mais la plus haute (et la plus grosse) a son chapeau formé par un fragment de l'ancienne couverture boisée qui recouvrait précédemment tout le versant. |
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(Serre Ponçon) |
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