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Chorges |
Le bourg de Chorges se trouve à la limite entre le Gapençais et l'Embrunais. (voir la page "Savines"). Il est plus précisément bâti à l'extrémité orientale du sillon de Gap, sur le cône de déjections du torrent des Moulettes, qui draine le versant nord de ce sillon sur cette transversale avant de se jeter dans le lac de retenue de Serre Ponçon (où son thalweg est envahi par les eaux en une étroite gorge analogue à un "aber" breton (= "ria" de Galicie).
 L'extrémité septentrionale du Dôme de Remollon et le sillon de Gap vus de l'est, depuis l'aplomb de Savines. Le sillon de Gap se présente ici à l'observateur sous l'angle par lequel l'abordait le glacier de la Durance aux périodes glaciaires du Quaternaire : le flux de glace se partageait en deux de part et d'autre des reliefs de la partie orientale du Dôme de Remollon, qui culminent au Mont Colombis. On a souligné de tirets les principales auréoles sédimentaires du Dôme de Remollon, afin d'en faire bien apparaître le courbure et la disposition concentrique, "en écailles d'oignon".. La courbure du sillon de Gap est très perceptible entre Gap, où il est orienté presque N-S (de droite à gauche), la Bâtie-Neuve, où il est vu d'enfilade (d'est en ouest) et Chorges où il s'oriente NW-SE. |
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Typique paysage de "bad-lands" dans les Terres Noires flanquant les reliefs du dôme de Remollon (à gauche). |
Du côté méridional le flanc du sillon de Gap est marqué, de façon nette et presque continue, par un rebord boisé qui correspond à une ligne NW-SE de collines, portant notamment, au nord, le village perché de Montgardin, formée par les alternances de marnes et de calcaires argileux du Bajocien inférieur. Orientée N120 au niveau de ce dernier, elle s'infléchit par une courbure de sens horaire, jusqu'à atteindre N150 lorsqu'elle plonge dans la retenue de Serre Ponçon. Elle soutient une bande de replats herbeux ou cultivés qui porte une succession de villages dont le plus important est celui des Olliviers et qui est installé sur les marnes de l'Aalénien supérieur. Ce relief est celui d'un crêt* à regard vers le sud-ouest, dont les dalles structurales bajociennes s'enfoncent en pied de pente sous les Terres Noires de Chorges.
Ce crêt bajocien est flanqué du côté occidental par un autre crêt, encore plus volumineux, qui sépare le versant de Chorges de celui tombant sur Serre Ponçon, qui est formé par les marno-calcaires de l'Aalénien inférieur ; ces deux cuestas* dessinent concentriquement la même incurvation, qui se prolonge à l'ouest de Montgardin, au flanc de la vallée de l'Avance, jusqu'à atteindre une orientation N70 progressive. Ce dessin s'avère correspondre à une torsion de l'azimut des couches qui résulte de ce que la voûte de l'anticlinal oriental du Dôme de Remollon plonge vers le nord (c'est un exemple de dispositif de "plongement périclinal"*).
 Le sillon de Gap sur la transversale de Chorges, vu du nord depuis le sommet de Piolit (cliché original obligeamment communiqué par Mr. B. Genre). f.V = faille de la Viste ; f.rC = faille du Rocher Chabrand ; f.Ch = faille de Chorges (voir la carte ci-après). |
Ce système de crêts courbes concentriques, disposés "en écailles d'oignon", est dû à l'arasement de la partie la plus élevée de la voûte à plongement vers le nord que dessine l'anticlinal de la partie orientale du Dôme de Remollon. La cuesta bajocienne est par ailleurs sectionnée en biais par une succession de failles extensives à rejet cartographique dextre : elles traduisent sans doute l'étirement et la torsion du flanc est du grand pli lors de la mise en mouvement de la nappe de Digne, en direction du SW, au sud de la Durance (voir les schémas ci-après et la page "nappe de Digne").
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Le versant septentrional du sillon de Gap est doté ici de pentes assez régulières et peu inclinées, bien qu'elles se redressent progressivement vers le haut : elles possèdent un soubassement de Terres Noires qu'enduit dans le bas un placage discontinu de matériel morainique. Plus haut d'assez grandes surfaces y sont également occupées par d'anciens glissements de terrain provenant d'une nappe d'éboulis anciens, souvent à gros blocs, qui s'est étendue au pied des escarpements du chaînon de Piolit - Chabrières, qui couronnent ces pentes.
Ce chaînon est constitué par les témoins les plus avancés, en direction de l'ouest, des nappes de charriage superposées de l'Embrunais (voir la page "Parias - Pousterle").
 La localité de Chorges vu du sud (cliché original obligeamment communiqué par M. B. Genre) Unités charriées superposées des crêtes de l'Embrunais septentrional, de haut en bas : n.P = nappe de flysch à Helminthoïdes du Parpaillon ; Br = unités briançonnaises ; u.Pi = unité subbriançonnaise du Piolit (Jurassique supérieur à Crétacé supérieur) ; SBi = unité subbriançonnaise basale (flysch noir et lames de Crétacé supérieur) |
cartes géologiques à 1/50.000° (*) à consulter : feuille Chorges
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| (Piolit) |
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| L'Avance |
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