La Savoyarde, Roche du Guet |
La crête qui va du rocher de La Savoyarde à celui de la Roche du Guet est le promontoire le plus méridional du massif des Bauges. C'est là que se connectent le crêt* de Tithonique, orienté NNW-SSE de la bordure méridionale de la Trouée des Marches (qui forme le Montgelas, cf. page Chignin), avec celui, orienté NE-SW, du rebord subalpin de la Combe de Savoie (lequel débute à la Roche du Guet).
Le nom de La Savoyarde est justifié
par le profil de la falaise supérieure de la montagne (voir cliché ci-dessous),
où l'imagination porte à voir, depuis les abords
de Montmélian, celui d'une paysanne de Haute Tarentaise,
coiffée de la "frontière" (coiffe traditionnelle,
dont les rubans descendent vers la nuque).
On trouvera des vues plus rapprochées du versant oriental du chaînon à la page Montmélian
même fenêtre < image plus grande > nouvelle fenêtre Schéma interprétatif du cliché ci-dessus, pris depuis les abords du pont de la D923 sur la A43, en rive gauche de l'Isère au SW de Montmélian. (extrait de la publication n° 027) F1 = faille de la Savoyarde ; F2 = faille du Tapin; d.S = décrochement du Sorplat. |
Les abrupts du versant méridional de la crête, qui sectionnent presque orthogonalement la succession de couches du Jurassique supérieur, révèlent un assez grand nombre de plis et de failles, tous orientés à peu près N-S. Il s'agit seulement d'accidents mineurs qui affectent la charnière du grand synclinal des Aillons (cette multiplicité de replis confèrent à ce grand pli le statut de synclinorium). Leur dessin et leur organisation portent à penser que ces accidents se sont formée en deux étapes.
En effet la disposition des failles, toutes très orthogonales aux couches du Tithonique, et la sinuosité de leur surface de fracture laissent à penser qu'il s'agit en fait de cassures extensives qui ont été déformées et basculées lors de la formation du synclinal. |
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Le tracé cartographique de la crête (qui s'écarte assez peu de la limite cartographique entre Tithonique et Berriasien) dessine, entre la Savoyarde et la Roche du Guet, un arc ouvert vers le nord, qui résulte de la torsion des couches par le synclinal des Aillons. Les pentes de son revers nord-ouest délimitent une demi cuvette annulaire qui héberge le village de La Thuile. Elles sont peu déclives, conformément au plongement vers le nord de l'axe de ce pli car elles correspondent grossièrement à la base des niveaux recouvrant le Tithonique, que l'érosion a enlevés. Cela a d'ailleurs créé à cette latitude une ébauche de val perché, mais celui-ci avorte vite au nord de la Thuile du fait que des couches plus récentes sont conservées au cœur du synclinal.
L'observation globale de la coupe naturelle que l'érosion nous donne ici de ce grand synclinal porte à constater que les plis mineurs qui affectent le Tithonique n'existent pas au niveau de l'Urgonien du coeur du synclinorium des Aillons : cette différence de comportement entre ces deux barres calcaires est une bonne illustration de la notion de dysharmonie de plissement.
Le versant sud de la Roche du Guet, qui tombe sur Montmélian, est en outre traversé à flanc de pente par une grande faille de décrochement dextre qui est comparable aux décrochements de Chartreuse. Ce décrochement du Sorplat prolonge très vraisemblablement le décrochement de l'Alpette (qui affecte le massif de la Chartreuse). On en perd le tracé dans les alluvions de la Combe de Savoie au nord-est de Cruet.
voir aussi la carte structurale schématique du secteur
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Montmélian
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Chignin |
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