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La Rochette, Arvillard |
A la latitude de Pontcharra à l'ouest et du Moutaret à l'est l'extrémité septentrionale de la montagne de Bramefarine est tranchée en gorges par le cours aval du Bréda. Au nord-est de ces gorges les affleurements de Bajocien se poursuivent d'une part dans le petit chaînon de Montraillant, à l'ouest du val Gelon, d'autre part à l'est dans les collines d'Arvillard et de La Table. Ces deux lignes de relief sont séparées par le sillon alluvial du bas Val Gelon, orienté N.50, qui se ferme au sud immédiat de La Rochette.
 La Rochette, vue du nord d'avion d.B = prolongement anciennement présumé du décrochement de Bellefond, connu en Chartreuse (ce massif est à droite hors du cliché). En premier plan le cours aval du Gelon, de direction moyenne parallèle à celle des couches : la raison de son ouverture ne correspond pas à l'érosion d'un cœur de pli, car les pendages sont dirigés vers le SE (= vers la gauche), des deux côtés. |
La raison pour laquelle le cours supérieur du Gelon ne se jette pas dans le Bréda est quà l'emplacement du village de la Rochette le torrent s'ècoule en marge droite, septentrionale de son propre cône de déjections, plutôt que du côté sud comme il devait le faire avant l'édification de ce cône (on a donc eu là un phénomène que l'on peut considérer comme l'opposé d'une capture). La largeur du fond alluvial de cette vallée est due pour une part à son remodelage par une branche du glacier de l'Isère qui s'y engageait du nord vers le sud et (plus récemment) par l'abondance des écoulements complémentaires en provenance du cours supérieur du Bréda descendant d'Allevard
Le tracé en gorge, orientée en moyenne N.70, du cours aval actuel du Bréda s'inscrit dans le prolongement de celui amont du Gelon. Mais cela n'explique pas pourquoi il s'est creusé là une telle gorge, oblique aux deux chaînons de Bramefarine et de Montraillan qu'elle sépare en coupant leurs structures.
L'analyse des différences de relief de part et d'autre incite fortement à croire qu'elle a une cause structurale ; d'autre part son tracé se place assez plausiblement, de part et d'autre du Grésivaudan, dans le prolongement (avec une bonne orientation) du grand décrochement de Bellefont qui affecte la Chartreuse peu au nord de la Dent de Crolles. |
Un des faits en faveur de la présence d'une telle cassure est que la coupe naturelle de la sortie amont des gorges du Bréda montre, sous le sommet du Mont Pezard, la superposition de deux barres calcaires au sein des alternance marno-calcaires du Bajocien (alors que cette structure ne semble pas décelable au nord de Détrier).
Il s'agit vraisemblablement des deux flancs d'un synclinal couché dessiné par un niveau qui semble être l'équivalent des calcaires de la Table (ces derniers ne se caractérisent franchement qu'un peu plus au nord, en rive droite de la vallée des Huiles). |
 Arvillard et les gorges du Bréda vus de l'ouest, d'avion, depuis l'aplomb de l'extrémité septentrionale de la montagne de Bramefarine. d.B ? = décrochement supposé prolongeant (?) celui de Bellefond ; s.P = synclinal couché (probable) du Mont Pézard. |
L'agglomération d'Arvillard est logée plus haut que la Rochette dans une combe ouverte dans les argilites de l'Aalénien qui se poursuit vers le sud sans discontinuité en direction d'Allevard. Elle se situe encore loin de la limite entre socle cristallin et couverture. Cette opposition entre les roches se traduit très visiblement dans la couverture végétale par des raides pentes boisées pour le socle et par une succession de replats herbeux à flanc de pentes pour les roches sédimentaires dont la succession est complète bien que peu épaisse et n'est affectée d'aucun accident tectonique.
 La Rochette et les pentes du massif d'Allevard septentrional vus de l'ouest, d'avion, depuis l'aplomb de Pontcharra. a.M = accident médian de Belledonne ; spa = surface de la pénéplaine anté-triasique (limite entre socle cristallin et couverture sédimentaire) ; hr = bande subverticale de grès houillers, prolongeant vers le nord les affleurements du Grand Collet (graben ou synclinal hercynien). |
Un point qui reste énimatique est la raison pour laquelle les affleurements de Bajocien sont partagés en deux bandes de part et d'autre de la vallée du Gelon en aval (au nord) de La Rochette. Cette disposition (évidemment amplifiée par l'érosion) semble devoir résulter de la présence d'un accident tectonique séparant le chaînon de Montraillant de celui de La Table. Pourtant rien ne semble indiquer cela si l'on considère que les directions et valeurs de pendage ne sont pas différentes de façon substancielle d'un versant à l'autre une imbrication du premier sur le second est en opposition avec les caractères de la structure plissée de la Table qui ne plonge pas vers l'ouest pour s'enfoncer sous la vallée (les pendages y plongent vers l'Est).
Une hypothèse envisageable est que cette vallée soit dirigée par un prolongement de la faille de la Goenne qui limite du côté oriental le "Bloc détaché des sources du Fier" (voir la page "Albertville") ...
Carte
géologique simplifiée des collines
bordières au sud d'Allevard
Aperçu
général sur les collines
bordières du massif d'Allevard
Page
d'introduction à la géologie de la chaîne
de Belledonne au sens large.
N.B. : C'est en grande partie sur le travail d'exploration cartographique fine effectué par J.C. Barféty dans les collines bordières de Belledonne que se fondent les exposés qui concernent ce secteur dans les pages de Geol-Alp.
Cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Montmélian, La Rochette
Carte géologique simplifiée des environs de La Rochette
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
plus au nord-est ;
plus à l'ouest ; cartes voisines : 
plus à l'est
plus au sud
| (Montmélian) | Pontcharra | La Table, Huiles |
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