Montagne du Glandasse, cirque d'Archiane |
Les abrupts occidentaux de la montagne du Glandasse ferment, du côté est, la dépression de Die. Toutefois cette montagne, qui a la forme d'un navire penchant du côté est, n'appartient pas, du point de vue géologique au Diois et constitue le promontoire le plus méridional du Vercors.
En effet elle est formée par les derniers affleurements des calcaires massifs de la plate-forme urgonienne, qui sont d'ailleurs, ici, d'âge Barrémien inférieur (les terrains plus récents, d'ailleurs minces ayant été enlevés par l'érosion. Leur disposition est celle du flanc ouest d'un synclinal d'Archiane, très largement ouvert, dont l'axe passe à peu près à l'emplacement du cirque de ce nom et qui se prolonge vers le sud par le synclinal de Glandage et qui s'atténue vers le nord dans le large fond synclinal plat des hauts plateaux du Vercors oriental.
L'éperon que fait vers le sud la montagne de Glandasse proprement dite (voir aussi le cliché de la page Glandage) est dû à ce que l'extrémité méridionale des hauts plateaux du Vercors oriental y est profondément incisée par le cirque d'Archiane. Ce dernier, ouvert vers le sud, est une typique reculée*, en forme de couloir encadré de falaises, qui devient d'ailleurs bifide en amont du village d'Archiane, de part et d'autre du promontoire central du Rocher d'Archiane.
Le cirque d'Archiane vu du sud-est, depuis le belvédère d'Archiane (alt.1160), atteint par Bénévise. (l'astérisque rouge indique l'emplacement de la partie agrandie au cliché suivant). Ba4 = cycle sédimentaire du Barrémien supérieur ; Ba3, Ba2 et Ba1 = cycles sédimentaires du Barrémien inférieur. (interprétation et nomenclature stratigraphique d'après H.ARNAUD, 2005). Sur cette coupe la tranche de sédiments Ba1 est exclusivement représentée par des faciès hémi-pélagiques (calcaires argileux et marnes) et la tranche Ba3 par des faciès bioclastiques (formation de Glandasse = Urgonien au sens large du terme). La tranche Ba2 montre le passage par intrications entre ces deux types de faciès, d'abord avec progradation vers le sud des faciès bioclastiques, puis avec rétrogradation, les faciès marneux gagnant vers le nord jusqu'à la fin du cycle sédimentaire. Cette avancée des faciès bioclastiques vers le sud (en forme d'apophyse digitée) se voit également sur le flanc oriental du cirque d'Archiane (cliché d'avion, plus haut dans cette page) et dans les abrupts du versant ouest de la montagne de Glandasse (cliché d'avion, plus bas dans cette page). Les faciès bioclastiques du cycle Ba2 correspondent pour partie au membre nommé Bi6 (conformément à la nomenclature de H.ARNAUD 1981) dans la coupe de la page Combau(pour plus d'explications sur ces annotations stratigraphiques se reporter à la page spéciale). |
Cette entaille est orientée N-S, de sorte telle qu'elle donne une coupe naturelle de la géométrie de l'organisation des couches, qui se déposaient sur le talus méridional de la plate-forme, à l'époque de la sédimentation urgonienne (la pente de ce dernier descendait en effet vers le sud). On voit en particulier que les calcaires plus ou moins massifs alimentés depuis la plate-forme située au nord (faciès bioclastiques déposés par coulées, sur le talus) s'y intriquent avec des marno-calcaires hémi-pélagiques* (faciès plus profonds, de décantation de vases en suspension) du domaine vocontien*.
Le même dispositif s'observe également dans les abrupts occidentaux de la montagne du Glandasse, où la coupe naturelle descend encore plus profondément, ce qui permet de mesurer l'énorme épaisseur (de l'ordre de 1000 m.) qu'atteignent ici les dépôts du Barrémien inférieur.
A son extrémité septentrionale l'échine sommitale de la montagne de Grandasse s'abaisse parce que les termes supérieurs de la formation bioclastique qui la constitue y sont progressivement enlevés par l'érosion, à commencer par ceux d'âge Barrémien supérieur. Au nord du Roc de Peyrolle on rejoint la surface du plateau calcaire dans son tronçon compris entres les deux grandes faille NE - SW de Jasneuf et de la Queyrie.
La coupe N-S donnée par le versant ouest de la montagne permet d'examiner comment ces failles se comportent dans les niveaux stratigraphiques inférieurs à ceux du plateau urgonien. On constate d'abord qu'elles se partagent l'une et l'autre en deux branches légérement divergentes vers le SW, ce qui contribue à amoindrir le rejet de chacune, encore que celui de la faille principale de la Queyrie reste important. Les trois autres failles n'occasionnent effectivement pas de rejets importants à la traversée des épaisses alternances marno-calcaires du Barrémien inférieur et de l'Hauterivien ni à leur limite avec les marnes valanginiennes. Enfin lorsque leur tracé atteint le niveau des marnes valanginiennes il ne semble guère se poursuivre au delà : en effet les cassures qui, plus bas, affectent le Jurassique supérieur, en diffèrent assez fortement tant par leur orientation que par leurs sens de rejet. En fait cela indique que ces marnes ont joué en tant que niveau de dysharmonie*, désolidarisant ainsi ces deux familles de failles.
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(Romeyer) |
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