crête de l'Enclause, Puriac, Cima delle Lose |
Au sud du col de Larche (en territoire italien), la rive droite (sud) de la Stura est drainée, en amont de la localité de Bersezio, par les vallons de Puriac et de Ferriere. Le premier est séparé de celui du Lauzanier par le puissant chaînon de l'Enclause, qui se poursuit plus au sud jusqu'à la Tête de l'Enchastraye (2954) en constituant la crête frontière depuis le col de larche. Entre les deux plusieurs crêtes plus modestes s'élèvent depuis la vallée de la Stura et se réunissent à l'ouest de Ferriere pour culminer à la Cima delle Lose (2813).
Ces crêtes et ces vallons sont entaillés dans les roches sédimentaires qui enveloppent l'extrémité septentrionale du massif de l'Argentera : cette dernière est constituée en amont par la succession jurassique à tertiaire de la couverture autochtone de son socle cristallin et en aval par l'extrémité tout-à-fait orientale des affleurements des nappes de l'Embrunais (principalement constitués par le flysch à Helminthoïdes de la nappe du Parpaillon).
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Les abords sud du col de Larche, vus du SSE, d'avion depuis l'aplomb de la Basse de Colombart.
u.tD = unité briançonnaise de Tête Dure (nappe du Rouchouse ) ; n.rP = nappe de Rocca Peroni ; ØS = accident de Saint-Ours ; u.S = unité de Serenne ; f.Ar = faille d'Argentera ; n.P = nappe du Parpaillon ; sB = lame de matériel subbriançonnais (flysch noir surtout) ; ØE : surface de chevauchement des nappes de l'Embrunais.
Le vallon de Puriac traverse dans son cours amont la succession stratigraphique autochtone et recoupe vers l'altitude de 2000 m la surface de chevauchement des nappes de l'Embrunais. Le pendage vers le nord de cette dernière est de l'ordre de 45°, nettement plus fort que le cours du torrent, ce qui fait décrire à son tracé un V topographique à pointe vers le bas.
L'unité inférieure, subbriançonnaise, est seulement constituée par une lame d'une centaine de mètres d'épaisseur de flysch noir hébergeant des blocs-klippes de calcaires du Dogger. Elle affleure dans les pentes de rive droite mais est entiérement masquée en rive gauche, jusqu'à l'altitude de 2400 sous le pas de l'Enclausette. En effet les pentes d'alpages de Goretta, entre le cours du Rio Apparei au nord et celui du Rio Bail au sud, correspondent à une énorme langue de matériel glissé, formé principalement de flysch à Helminthoïdes dans sa partie haute et de matériel glaciaire coulé à sa partie inférieure : elle suit le tracé de la zone de chevauchement et la masque largement.
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La rive droite du vallon de Puriac, vue d'avion, du sud-ouest depuis l'aplomb de la Tête d'Enchastrayes.
f.Ar = faille d'Argentera ; n.P = nappe du Parpaillon ; sB = lame de matériel subbriançonnais (flysch noir surtout) ; ØE : surface de chevauchement des nappes de l'Embrunais ; f.T = faille (mineure) de Tiuscia.
La Cima delle Lose (2813) est le point culminant de crêtes qui convergent vers le sud depuis les basses pentes de rive droite de la Stura vers son sommet. Les pentes de ces crêtes du versant nord sont modérées car elles sont incisées dans la puissante dalle de calcaires puis de grès nummulitiques, qui pend d'environ 30° vers le nord. Les revers méridionaux , SW et SE, de ces crêtes tombent respectivement sur le vallon supérieur de Puriac et sur celui d'Andelplan qui descend vers Ferriere : ils sont plus escarpés et entaillés dans l'épaisse succession de calcaires blancs en petits bancs du Sénonien. Ces escarpements sont séparés du haut ravin de Ferriere par une ligne d'épaulements armés par la barre tithonique. Ce ravin suit la combe monoclinale des Terres Noires qui débouche à la Bassa di Colombart en séparant de chaînon de la Cima Delle Lose de la crête frontalière du col de Pourriac et du Pel Brun, dont les schistes cristallins sont flanqué par une succession de couches du Jurassique inférieur et moyen assez peu épaisse.
Cette succession stratigraphique autochtone affleure sur toute la rive gauche du vallon du Rio di Ferriere, dont le cours aval, à l'est du village de Ferriere, s'enfonce suffisamment pour s'inscrire dans le socle cristallin. En progressant vers le NE, c'est-à-dire en se rapprochant du tracé de la faille de Bersezio on constate que son épaisseur se réduit encore, notamment par suppression rapide, sous le Sénonien, des termes du Crétacé inférieur puis du Jurassique : étant donné que ces niveaux réapparaissent progressivement en rive gauche de la Stura, sur la lèvre opposée de la faille il apparaît que cette réduction est en rapport avec l'existence de la faille ; mais il n'est pas possible de déterminer si cette réduction correspond à un phénomène syn-sédimentaire (ennoiement de la crête d'un bloc de socle saillant) ou si elle est liée à la tectonique post-Nummulitique .
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La rive nord du vallon de Ferrière, vue du sud depuis la Cime du Fer (au nord des lacs de Vens sur la crête frontière).
Le vallon et le refuge dell'Andelplan sont masqués par la crête qui rejoint depuis le point 2531, par le point 2464 le col 2043 au pied duquel se trouvre le village de Ferrière.
Noter la parfaite accordance entre le Nummulitique et le Sénonien et la discordance à angle aigu entre ce dernier et le Crétacé inférieur - Jurassique supérieur (le Sénonien repose sur les Terres Noires dans le ravin en arrière du col 2043).
Le vallon de Ferrière suit pratiquement, en amont de ce village, la limite entre socle cristallin et couverture autochtone. Sa rive septentrionale donne une excellente coupe de cette couverture sédimentaire, qui se caractérise par le développement prédominant des calcaires clairs lités du Sénonien. Les termes antérieurs sont biseautés sous la surface de discordance du Sénonien et ce dernier repose directement sur le Trias lorsque l'on atteint le pied des pentes de rive droite de la Stura (voir la page "Bersezio").
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(Mt des Fourches) |
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Lacs de Vens |
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