L'Estrop |
La haute vallée du Laverq est fermée du côté sud par l'arête orientale de la Tête de l'Estrop (2961), qui se trouve au pointculminant de la ligne de partage des eaux entre les bassins de l'Ubaye (vallée du Laverq) d'une part, et du Verdon d'autre part. A l'ouest de ce sommet cette crête s'oriente au contraire vers le nord-ouest en se raccordant au chaînon de La Blanche qui constitue le versant occidental du Laverq et le sépare des bassins de la Bléone et du Bès. Toutes ces crêtes sont formées par la partie la plus élevée, nummulitique, de la succession stratigraphique autochtone qui disparaît à l'est du Laverq sous les nappes de l'Embrunais (voir la page "Séolanes").
La crête orientale de l'Estrop, pratiquement E-W, est sculptée dans les grès d'Annot nummulitiques dont les gros bancs sont disposés à angle aigu par rapport à l'arête, de sorte qu'ils forment des marches d'escalier sur le versant sud de cette dernière et des dalles structurales plongeant dans son versant nord.
Le vallon des sources de La Blanche, vu depuis la Petite Séolane (cliché original obligeamment communiqué par M. Lucien Tron). n.A = nappe de l'Autapie (ØA = sa surface de chevauchement) ; sBi = nappe subbriançonnaise inférieure ("écaille des Trois-Évéchés", à laquelle se rattachent les brèches nummulitiques "fncg" du Pic de l'Aupillon) ; ØE = chevauchement basal des nappes de l'Embrunais. Nol = formation olistolitique de la fin de la sédimentation nummulitique. Les petits schémas représentent la disposition des couches que l'érosion a dégagées en "dalles structurales". Ce cliché fait partie d'un panorama dont on trouvera la suite du côté droit (3 clichés complémentaires) à la page"Laverq"). |
Par contre au nord de l'Estrop (plus précisément à partir du Puy de la Sèche) ces couches n'affleurent plus qu'en contrebas de la crête principale du chaînon de la Blanche et forment, au nord de ce point, le crêt* typique de la Tête de Chabrière (2759 m), à regard ouest, qui court jusqu'au Pic de l'Aupillon en séparant le vallon principal de celui affluent du torrent du col de Pierre. Ce sont alors les couches de leur soubassement stratigraphique, essentiellement constituée par les calcaires blancs très lités du Sénonien, qui arment cette crête, de la Roche Close au sommet de L'Aiguillette (voir la page "Laverq").
Le sommet de l'Estrop se situe à peu près à mi-hauteur de la succession nummulitique, dont la base se poursuit dans le versant méridional de la montagne en formant une spectaculaire corniche à la Crête secondaire de Chabrière (2888). Le prolongement sud-oriental de cette dernière est franchit par le lit de la Bléone en aval de la cabane de l'Estrop, soit 3 km au sud de la crête de partage des eaux.
Le bas versant sud-ouest de la montagne est entaillé par le système de ravins de la Galèbre et des sources de la Bléone, qui montrent le soubassement crétacé des grès d'Annot, jusqu'au niveau du Tithonique (voir la page "Prads").
Le versant occidental de la Tête de l'Estrop, vu du SW depuis la vallée inférieure de la Bléone (environs de Marcoux) (cliché original obligeamment communiqué par M. H. Widmer). N.B. : Le sommet de l'Estrop est en réalité masqué par son antécime sud-occidentale, la Crête de Chabrière, 2888). Noter le contraste entre la planéité de l'interface Crétacé - Nummulitique (en jaune), qui pend vers l'arrière-plan, et les replis couchés qui affectent au contraire la surface basale des calcaires du Crétacé supérieur ("Sé"), d'âge Turonien à Santonien. La perspective, trop fuyante ne permet pas d'analyser les replis du Crétacé inférieur - moyen, ni, a fortiori, ceux du Tithonique qui affectent les bas versants (voir la page "Prads"). |
Plus à l'est, en rive gauche de la vallée de la Bléone ce sont les termes supérieurs, argileux, de la succession des grès d'Annot qui déterminent l'ensellement de l'arête au delà duquel elle prend une orientation S-N pour s'élever vers le sommet des Trois Évéchés : au delà de ce point les couches autochtones s'enfoncent sous les calcschistes crétacés qui forment la base de la première des nappes de l'Embrunais, l'"écaille des Trois-Évéchés"
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sources de La Blanche |
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Estrop |
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