Montagne de Chabre, Barret-le-Bas |
La vallée inférieure de la Méouge, en aval de Lachau (aux abords de Salérans et de Barret-le-Bas), est bordée du côté nord par la crête quasi-rectiligne de la montagne de Chabre. Il s'agit foncièrement d'un val* jurassien car elle suit grossièrement, d'ouest en est, l'axe du synclinal de la Méouge. Bien que le fond de ce pli soit très large la vallée n'y est pas très ouverte et presque dépourvue de fond alluvial.
En fait le cours de la Méouge recoupe les couches en descendant progressivement dans leur succession, car l'axe du pli est plutôt incliné vers l'ouest : cela amène son lit à rencontrer dans sa partie la plus aval, à l'est de Barret-le-Bas, celles du Tithonique, dans lesquelles la vallée s'encaisse en gorges particulièrement pittoresques en raison de leurs nombreuses sinuosités (il s'agit d'un bel exemple de méandres encaissés*).
Ces couches du fond du grand synclinal sont à peu près horizontales, mais la coupe de la vallée y montre localement des plis mineurs qui offrent de spectaculaires exemples de plissement dysharmonique* (liés à la différence d'épaisseur des couches de différents niveaux superposés).
Gorges de la Méouge, rive gauche en amont du village de Pomet (cliché original obligeamment communiqué par Mr. Y. David). Les deux gros bancs qui arment le Tithonique sont déformés par un pli en genou, déjeté vers la droite, de taille pluri-décamétrique : les petits bancs du Séquanien, pincés au cœur de ce pli se froissent, car ils sont plus minces, en plis multiples dont la longueur d'onde est plus petite (quelques mètres) : c'est un bel exemple de dysharmonie de plissement*. |
La montagne de Chabre est une longue arête très dissymétrique, quasi rectiligne sur près de 15 kilomètres depuis la vallée du Buëch à Laragne jusqu'au col Saint-Jean à l'ouest. C'est un très typique crêt jurassien* à regard dirigé vers le N-NW qui est constitué par la barre tithonique du flanc méridional de l'anticlinal de Chevalet (vallée du Céans). Du côté méridional de ce crêt la pente du versant s'atténue progressivement comme le fait le pendage des couches (qui devient assez vite horizontal).
La crête orientale de la Montagne de Chabre et la vallée de la Méouge, vues du NE, d'avion (à l'arrière-plan : les crêtes des environs d'Eourres). a.C = anticlinal de Chanteduc ; s.M = synclinal de la Méouge. |
Coupe passant plus à l'ouest, entre Salérans et Lachau : l'anticlinal de Chanteduc est réduit à une ondulation du fait de son amortissement en direction de l'ouest et l'érosion de la voûte de l'anticlinal de Chevalet se réduit au point que le Crêt de Chabre (à gauche) se rapproche de celui, symétrique de Sainte-Colombe - Rocher de la Dragonnière. |
Deux coupes N-S, perpendiculaires au cours inférieur de la
Méouge, extrait de Flandrin,
1963, (présentation retouchée)
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Mévouillon |
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