Gorges de la Maraize |
La vallée de la Maraize, affluent de rive gauche du Petit Buëch, draine le versant nord-est de la montagne d'Aujour en suivant globalement l'axe du synclinal NW-SE des Selles (qui a donc dû grossièrement en diriger le cours). Elle en offre néanmoins une entaille naturelle au travers des structures E-W, anté-sénoniennes, qui affectent aussi le chaînon de la montagne d'Aujour.
Du côté nord elle débouche dans la dépression du Saix après avoir franchi, par le défilé du Gouravour, le Tithonique puis les alternances marno-calcaires du Crétacé inférieur du flanc nord de l'anticlinal E-W de La Plane (A8). Au sortir même des gorges ces couches ébauchent un rebroussement qui correspond au synclinal de Tré Maroua (S7), pli qui n'est guère que le crochon* du chevauchement de Côte-Belle. Le brutal changement de relief qui intervient là, au sud du village du Saix, correspond au fait que le torrent rentre alors, en franchissant cette importante cassure à vergence sud, dans la dépression des Terres Noires de l'anticlinal E-W de Châteauneuf d'Oze (A7) (voir plus de détails sur cette dernière aux pages "Oze" et "Châteauneuf d'Oze") .
En amont, la vallée de la Maraize traverse successivement, en gorges, trois plis E-W qui sont, du nord vers le sud (de l'aval vers l'amont), l'anticlinal de la Plane (A8), le synclinal de Clausonne (S8) et l'anticlinal d'Aujour (A9). Il est remarquable que, du côté ouest, ces plis se perdent dans le flanc oriental de l'anticlinal de Savournon, car ils y subissent (à l'exception du dernier) un dépliage total (voir à ce sujet les généralités sur le Bochaine).
La voûte tithonique de l'anticlinal de la Plane est découpée par l'érosion en une "boutonnière" spectaculaire car presque circulaire. Celle-ci se ferme à assez basse altitude en rive gauche et beaucoup plus haut en rive droite : ceci atteste du plongement marqué de ce pli vers l'ouest.
On constate cette disposition avec une évidence encore plus grande dans le cas du synclinal de Clausonne, car la dalle tithonique forme, en rive droite sur la crête de Goubert, un éperon rocheux où le dessin des couches pliées par ce synclinal, en se relevant fortement vers l'est, évoque une proue de bateau cabrée.
Ce plongement axial est dû à ce que tous ces plis ont été incorporés, à l'est du cours de la Maraize, au flanc est du synclinal N-S des Selles (= flanc ouest de l'anticlinal N-S de Villauret), et basculés ainsi tous ensemble vers l'ouest lors des plissements post-sénoniens.
Le Tithonique de l'anticlinal d'Aujour forme, en rive droite de la Maraize l'armature du petit sommet de Château Juan. Les deux flancs de l'anticlinal y sont affectés par des cassures E-W qui ont un très fort pendage (incompatible avec un fonctionnement en failles inverses) et dont la surface de cassure, comme les lèvres, montrent des indices de deformation par un serrage ultérieur à leur jeu initial. Ce sont donc vraisemblablement d'anciennes failles extensives déformées par le plissement anté-sénonien.
En rive gauche, la voûte tithonique de ce pli ne se dessine pas de la même manière dans le relief, car elle s'est effondrée en formant l'amas de blocs de la Grande Sapie (voir la page "Aujour"), qui s'étend depuis le sommet d'Aujour jusqu'au fond de la vallée (les eaux météoriques, facilement absorbées dans ce matériel peu cohérent, ressortent à son point bas, à la source du Rascle). |
version plus grande de cette image Le dessin de la faille fp ne saurait être fidèle car cette cassure est orientée presque dans le plan de la figure (elle recoupe obliquement le pli et les failles F1 à F5) |
En fait l'examen de détail des rives du cours de la Maraize montre, à plusieurs niveaux, des cassures qui ont des caractéristiques similaires. On en trouvera ci-après deux exemples particulièrement démonstratifs.
Ces cassures sont donc probablement des témoins d'une phase d'extension, d'âge mal déterminé (mais nettement antérieur au Sénonien). Ce n'est pas une particularité propre à ce secteur car on en connaît de nombreux autres cas dans les chaînes subalpines méridionales et septentrionales.
En amont de la partie boisée des gorges supérieures de la Maraize la vallée s'ouvre dans les alpages de Peyssier. Ces derniers se développent sur le Néocomien et surtout sur les marnes bleues du coeur du synclinal NW-SE des Selles. (voir la carte structurale).
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074 |
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