Le Grand Som

le versant sud du sommet central de la Chartreuse

(seuls sont examinés ici les détails de ses versants méridionaux : ceux des abords du sommet sont étudiés à la page "Grand Som sommet" et ceux de la crête nord à la page Grand Som nord).

Le sommet du Grand Som n'est, avec ses 2026 m, que le troisième du massif en altitude. Il en est cependant le plus majestueux, par sa longue crête, inégalement acérée, qui domine le couvent de la Grande Chartreuse et par les ressauts successifs de son versant sud qui constituent le fond de tableau septentrional du village de Saint-Pierre-de-Chartreuse. Cette montagne est aussi, du point de vue structural, la plus compliquée du massif.

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Le chaînon du Grand Som, vu d'enfilade, du sud, depuis le sommet de Chamechaude.
Ø3 = chevauchement de la Chartreuse orientale : il est responsable du redoublement de la barre urgonienne sur le versant ouest de la montagne.
a.M = anticlinal médian ; s.gS = synclinal du Grand Som; a.E = anticlinal de l'Écoutoux ; s.S = synclinal du Sappey.
d.B = décrochement de Bovinant ; d.cA = décrochement du col de l'Alpe (branche de la Roche May : il est responsable du décalage des barres urgoniennes du Grand Som, vers la droite par rapport à celles de la rive nord de la gorge du Guiers Mort ; f.D = faille de la Diat (? = tracé très hypothétique).

Un premier aspect, majeur, de cette structure est que le versant occidental de la montagne montre, entre le sommet et le couvent, l'empilement de deux abrupts urgoniens. Ils sont séparés par un raide talus, suspendu à flanc de versant et garni d'éboulis. Ce dernier a d'ailleurs une constitution différente au nord et au sud du sommet : au nord du col de Mauvernay il est ouvert dans les marno-calcaires du Sénonien et se prolonge par le vallon de Bovinant, alors qu'au sud du Pas de la Suiffière, notamment à la latitude du col du Bachais il est formé par les marnes à miches de l'Hauterivien.

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Le versant sud-ouest du Grand Som, vu du sud-ouest, depuis le sommet du Charmant Som.
a.M = anticlinal médian ("du couvent") ; d.B = décrochement de Bovinant ; d.RM = décrochement de la Roche May (prolongement vers le sud-ouest de celui du col de l'Alpe) ; drC = décrochement satellite de Roche Cla.
Des commentaires géologiques complémentaires sont donnés sur le panorama de la rive droite des gorges du Guiers Mort.
On trouvera des vues plus détaillées sur les abords du sommet du Grand Som à la page qui lui est spécialement consacrée.

Ce redoublement est l'effet du chevauchement de la Chartreuse orientale, dont le tracé parcourt longitudinalement le flanc de la montagne en traversant le talus intermédiaire en biais (voir la page "sommet"). La construction du profil transversal ci-après montre que, mesurée selon la direction est-ouest, la flèche minimale du déplacement sur cet accident est de l'ordre de 2,5 km (ce qui confirme son caractère majeur à l'échelle du massif).


Coupe du sommet du Grand Som (interprétation de la photo ci-dessus)
Ø = chevauchement de la Chartreuse orientale.
Pour l'analyse des détails du sommet et de son versant ouest voir la page "sommet du Grand Som"

Peu au sud de la latitude du couvent, les deux lignes de falaises urgoniennes sont en outre décalées par le décrochement de la Roche May, qui a donc fonctionné après le chevauchement de la Chartreuse orientale. Le déplacement, de sens dextre, se traduit (du fait du pendage vers l'est des couches) par un abaissement apparent du côté méridional.

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Le versant sud-oriental du Grand Som, vu du SE depuis le sommet de la Scia.
Ø3 = chevauchement de la Chartreuse orientale ; s.gS = synclinal du Grand Som ; a.E = anticlinal de l'Écoutoux ; s.S = synclinal du Sappey.
f.D? = faille de la Diat (?) ; d.C = décrochement de Roche Cla ; d.M = décrochement de Roche May.

Du côté sud-est le soubassement de la montagne est surtout formé par de larges affleurements de calcaires du Fontanil qui ne forment aucune falaise sur ce versant ; ils y couvrent une grande surface parce que leur pendage prédominant est globalement plutôt conforme à la pente topographique (c'est-à-dire vers l'E-SE).
Néanmoins ils sont affectés de plis, d'ailleurs difficiles à mettre en évidence car les couches sont cachées par la couverture forestière. La limite inférieure des bois correspond à peu près à celle de calcaires du Fontanil et les prairies qui s'étendent en rive droite du Couzon sont installées sur les marnes de Narbonne qui constituent les cœurs anticlinaux. Ces plis sont attribuables au couple qui fait normalement suite du côté est au synclinal du Grand Som. Mais le flanc oriental de ce dernier est amputé de son Urgonien, dont on voit seulement les couches basales dessiner la charnière synclinale. Il est donc nécessairement rompu par une cassure presque verticale que l'on est tenté d'assimiler au prolongement septentrional de la faille de la Diat (voir la page "Saint-Pierre-de-Chartreuse").

Quoi qu'il en soit ces plis sont tranchés en oblique et décalés dans le sens dextre par le décrochement de la Roche May. Ce dernier se poursuit vers le NE pour passer au col du Cucheron et s'avère ainsi représenter le prolongement vers l'ouest de celui du col de l'Alpe. Ce décrochement est en outre doublé par un accident satellite parallèle (le décrochement de Roche Cla) mais de rejet moindre, dont le tracé se poursuit également dans les échines boisées des calcaires du Fontanil (où il est encore moins aisé à suivre).


Ce secteur est visité par les itinéraires du fascicule1C

Carte géologique simplifiée (fond topographique d'après la carte IGN au 1/100.000°)
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Montmélian et Domène

col de Bovinant

sommet du Grand Som

Colleret
couvent

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col du Cucheron

Trois tunnels

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