Alp Gaston, Pic du Grand Vallon, Esparges Fines

au cœur du massif de Peyre Eyraute, entre les vallons de Bouchouse et de Pra Reboul

Le chaînon qui sépare les vallons de Bouchouse et de Pra Reboul se détache, vers l'ouest, de la ligne de partage des eaux entre Guil et Durance au Pic des Esparges Fines. Après une culmination à 2581 au Pic du Grand Vallon (anciennement désigné du nom de Grand Serre de la Cavale) il s'abaisse, par l'Alp Gaston, en direction de la Roche-de-Rame. Il donne une coupe transversale (E-W) de cette partie centrale du massif et montre notamment les rapports entre la nappe de Peyre Haute, qui forme son versant occidental, et celle d'Assan à laquelle se rattachent ses crêtes orientales.

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La crête du Grand Vallon, devant le haut vallon de Bouchouse, vus du sud, d'avion (cliché original obligeamment communiqué par M.Adrien Cabel)
n.PH = nappe de Peyre Haute ; ØAP = surface de chevauchement des "marbres en plaquettes" et du flysch noir (unité "de l'Agnelil-Patégou") sur le Trias supérieur (dN) de la nappe de Peyre Haute, en succession renversée ; u.AP = partie chevauchante de l'unité de l'Agnelil - Pategou ; n.A = partie de cette même unité qui se rattache sans discontinuité à la nappe d'Assan ; ac.PL = accident Pansier-Lauzet.
J = barre des calcaires jurassiques (Malm + Dogger non séparés)
suite vers le bas au cliché suivant ...

Ces deux entités structurales sont très étrangères l'une à l'autre, car leurs couches triasiques sont d'âge différent, Trias moyen dans la nappe d'Assan contre dolomies noriennes (Trias supérieur) dans la nappe de Peyre Haute. Elles se montrent juxtaposées par une cassure subverticale, presque N-S, l'accident du Pansier-Lauzet.

Ce dernier coupe, selon l'altitude, les couches de la nappe de Peyre Haute dans des dispositions variées :
- à l'envers sur la crête du Pic du Grand Vallon et de L'Alp Gaston,
- verticales à mi-hauteur c'est-à-dire au niveau de la charnière de leur pli couché (synclinal des Ourgières), dans l'entaille du torrent de La Pisse, en aval de la cabane de Néal,
- soit encore à l'endroit lorsqu'on atteint les fonds de thalwegs du Bouchouse et de Pra Reboul.
En outre cette nappe de Peyre Haute est tranchée en biseau du sud vers le nord, ce qui aboutit au nord du Roc de Chabriller à la suppression complète des puissantes dolomies noriennes (mais ces couches reprennent de l'épaisseur plus au nord, au Pic de Maravoise).

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Les basses pentes du Pic du Grand vallon et le vallon supérieur de Pra Reboul, vus du sud d'avion (cliché original obligeamment communiqué par M. Adrien Cabel)
n.PH = nappe de Peyre Haute ; ØAP = surface de chevauchement des "marbres en plaquettes" et du flysch noir (unité "de l'Agnelil-Patégou") sur le Trias supérieur (dN) de la nappe de Peyre Haute, en succession renversée ; u.AP = unité de l'Agnelil - Pategou ; ac.PL = accident Pansier-Lauzet ; s.O = charnière du pli-couché des Ourgières (voir la page "Catinat").
suite vers le haut au cliché précédent ...

À l'est de l'accident Pansier-Lauzet affleurent uniquement des "marbres en plaquettes" néocrétacés ou du flysch noir, généralement en position à l'endroit. Mais au Roc de Chabriller, et plus encore au Pic du Grand Vallon, ces couches débordent vers l'ouest par rapport au tracé de la cassure et viennent reposer sur les dolomies noriennes renversées de la nappe de Peyre Haute. Cette disposition avait été interprétée comme le résultat du charriage d'une unité de l'Agnelil-Patégou.

Elle était considérée comme une émanation plus ou moins indépendante de la nappe d'Assan, mais ses limites avec cette dernière étaient conçues comme très floues. En fait il faut sans doute y voir un détail structural très local correspondant au basculement vers l'ouest de la surface de cassure du Pansier-Lauzet, originellement verticale. Cela suppose l'intervention d'un cisaillement appliqué de haut en bas : on peut penser qu'il a été induit par l'arrivée d'une unité supérieure dont ne nous ont été conservés que de très modestes témoins (voir la page "massif de Peyre Eyraute").

Le vallon de Bouchouse prend sa source dans les alpages du Pansier et de Néal, au revers occidental de la ligne de partage des eaux avec le bassin du Guil, dans la zone de reliefs mous de la crête des Terres Blanches (anciennement appelé "les Eaux Pendantes") qui domine du côté oriental le cirque de Clapeyto.

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Les alpages de Néal (haut vallon de Bouchouse), vus de l'ouest depuis les pentes orientales de la montagne du Peyron (La Bouscarate). (suite du paysage vers la droite au cliché suivant)
n.A = nappe d'Assan ; u.AP = portion de cette nappe anciennement considérée comme appartenant à l'unité de l'Agnelil - Patégou ; ac.PL = accident du Pansier-Lauzet ; n.PH = nappe de Peyre Haute : ses couches sont verticales dans l'entaille et sur les deux rives du torrent de la Pisse, car on est là à l'altitude de la charnière du synclinal couché des Ourgières (s.O).

Plus bas le vallon de Bouchouse entaille tout le versant ouest du massif, de façon transversale aux plis et chevauchements. Il perce la nappe de Peyre Haute assez profondément pour montrer la charnière et les deux flancs du synclinal couché des Ourgières : En raison du plongement d'axe de ce pli en direction du sud ce sont les couches de son flanc normal qui affleurent en rive droite (septentrionale) et au fond du vallon tandis que la rive gauche montre son cœur de "marbres en plaquettes" coiffé par la partie renversée de la succession qui forme les abrupts du Pic du Grand Vallon et de l'Alp Gaston.

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La rive gauche du vallon de Bouchouse, vue du nord-ouest depuis le versant oriental de la crête du Peyron (La Bouscarate) (suite vers la gauche : voir cliché précédent).
u.AP = unité de l'Agnelil - Patégou ; n.PH = nappe de Peyre Haute ; ØAP = surface de chevauchement des "marbres en plaquettes" et du flysch noir (unité "de l'Agnelil-Patégou") sur le Trias supérieur (dN) de la nappe de Peyre Haute, en succession renversée ; s.O = plan axial du synclinal des Ourgières (aucune charnière n'est visible à cet emplacement).

 


voir la carte structurale du Briançonnais méridional.


Carte géologique simplifiée des montagnes du Queyras occidental (environs d'Arvieux)
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
catalogue des cartes locales de la section Briançonnais


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