Saint-Crépin, Eygliers, Mont-Dauphin |
Au nord de Guillestre les basses pentes de la rive gauche (orientale) de la vallée de la Durance forment, au pied du chaînon de la crête de Catinat, et jusqu'à Saint-Crépin en direction du nord, un assez large glacis en pente modérée qui correspond à un épandage de matériel quaternaire (essentiellement morainique). Cette morphologie particulièrement peu vigoureuse tient sans doute à ce que ces alluvions recouvrent les affleurements les plus septentrionaux des formations argileuses du flysch de l'Embrunais (unité de Serenne), que l'on observe difficilement, dans quelques entailles et fonds de ravines (voir la coupe en page "Guil aval").
Le fort de Mont-Dauphin est établi sur une terrasse alluviale qui domine la vallée de la Durance d'une cinquantaine de mètres et que le Guil entaille par une gorge appelée "La Rue des Masques". Ces alluvions, consolidées en poudingue, ont été déposées par le Guil alors que ce cours d'eau n'avait pas entaillé sa vallée aussi profondément que de nos jours, c'est-à-dire à une époque intermédiaire entre les deux dernières glaciations quaternaires. Elles ont été recouvertes par des dépôts glaciaires de la glaciation la plus récente (Würm), qui tapissent les pentes au nord d'Eygliers (et tout aussi largement celles de Guillestre sur l'autre rive du Guil).
Au nord de la gare de Mont-Dauphin (située sur la plaine alluviale de la Durance) la terrasse disparaît et fait place à de puissants cônes de déjection développés par les torrents qui l'ont entaillée et détruite, au nord d'Eygliers (la N.94 les franchit par une longue rampe de part et d'autre). Enfin le glacis de matériel morainique se rétrécit jusqu'à disparaître à la latitude de Saint-Crépin.
Ce sont alors les couches calcaréo-dolomitiques de la nappe de Peyre Haute qui forment la rive gauche de la vallée et lui confèrent une déclivité plus accentuée. Ces strates pendent à peu près de façon conforme à la pente topographique (ou à peine plus fort) pour s'enfoncer directement sous les alluvions fluviatiles de la vallée. Toutefois l'érosion fluviatile quaternaire y a isolé un petit ilôt rocheux résiduel sur lequel est bâti le village ancien de Saint-Crépin.
Au pied ouest de la butte une ancienne carrière permet d'observer assez bien les contacts entre les diverses formations ; mais la coupe n'est pas parfaitement représentative car, aux environs de Saint-Crépin, contrairement à ce qui est généralement le cas dans la nappe de Peyre Haute, le Dogger manque sous les calcaires noduleux du Malm. |
Les trois types de successions stratigraphiques des terrains post-triasiques qui sont représentées aux alentours de La Roche de Rame. 1 - Série de Saint-Crépin (nappe de Peyre Haute) extrait de J.Debelmas et al. ("Guides géologiques
régionaux - Alpes du Dauphiné, éd. Masson,1983). |
voir la carte structurale du Briançonnais méridional.
aperçu
général sur la stratigraphie du Briançonnais aperçu général sur la tectonique du Briançonnais |
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Briançon
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Roche Charnière |
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