Pic du Béal Traversier (versant ouest)
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crêtes enserrant les plus hauts alpages du vallon de Pra Reboul
Le Pic du Béal Traversier se situe, à la latitude d'Arvieux, sur le chaînon N-S qui constitue la ligne de partage des eaux entre la Durance et le bassin du Guil et constitue, avec ses 2910 m., le véritable point culminant du massif de Peyre Haute. Ses deux versants sont morphologiquement et structuralement assez différents : son versant oriental (voir la page "Clapouse") est relativement abrupt et entaillé de profondes ravines et donne une coupe transversale dans la retombée orientale de l'anticlinal de nappes (dit "anticlinal des Ayes") qui affecte la marge orientale du massif de Peyre Haute.
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La marge orientale du massif de Peyre Eyraute sur la transversale du Béal Traversier, vue d'avion du sud-ouest depuis l'aplomb du col du Lauzet (cliché original obligeamment communiqué par M. Adrien Cabel).
a.A = anticlinal des Ayes (bordure orientale de l'anticlinorium du houiller briançonnais) ; f.C = faille des Ourdeis = prolongement
méridional de la faille de la Clarée = faille principale de Ceillac (=
branche occidentale du linéament briançonnais oriental) ; f.A = faille de l'Alp du Pied et du Laus (=
branche orientale du linéament briançonnais oriental) ; ØE = surface de chevauchement du flysch à Helminthoïdes de l'Embrunais.
n.sL = nappes de schistes lustrés ligures ; u.R = unité piémontaise externe de Rochebrune ; u.cB = unité de Côte Belle - Arpelin - Côte Belle ; n.A = nappe d'Assan ; u.AP = unité des calcschistes de l'Agnelil - Patégou ; n.PH = nappe de Peyre Haute.
Jr = jurassique briançonnais (Dogger+Malm) ; slp = schistes lustrés piémontais ; sl = schistes lustrés ligures.
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Son versant occidental, que draine le torrent de Pra Reboul, a été beaucoup moins disséqué par l'érosion : celle-ci y a principalement décapé la voûte et le flanc ouest de cet anticlinal de nappes en dégageant, souvent en dalles structurales, les calcaires jurassiques de leur gangue peu résistante, formée par les couches les plus hautes de la succession ("marbres en plaquettes" et flysch noir) de la nappe de la Font Sancte (c'est-à-dire l'unité située à mi-hauteur de l'édifice d'empilement de la coupe du Guil).
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Le chaînon du Béal Traversier et les plus hauts alpages du vallon de Pra Reboul, vus du nord depuis le Pic des Esparges Fines.
s.fA = synclinal des Fonts de l'Alp : son flanc ouest dessine la large coupole anticlinale des rochers des Fonts de l'Alp, mais son flanc est, qui forme la crête de Clapouse est accidenté s'une série de replis N-S, parallèles à la crête.
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Dominant ce versant relativement peu accidenté, le pic lui-même est doté d'une pyramide sommitale très abrupte, où les entailles de falaises mettent en évidence des replis assez spectaculaires : ils affectent quant à eux la nappe d'Assan (la plus élevée de l'édifice). Leurs charnières, surtout visibles en face nord ne semblent intéresser que les couches jurassiques et ne pas impliquer leur substrat triasique, lequel n'affleure de ce fait nulle part sur le versant ouest de la montagne.
Il s'agit très clairement de plis dysharmoniques*, sans rapports avec la déformation des couches du Trias moyen qui ne dessinent qu'une voûte à grand rayon de courbure (celle de l'anticlinal des Ayes : voir la page "Clapouse").
Le décollement qui a permis ce plissement souple s'est effectué, très logiquement, le long des niveaux lités et riches en schistes de la vire* du Carnien inférieur et du Dogger inférieur, lesquels apparaissent localement au coeur des anticlinaux. |
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La face nord-ouest du Pic du Béal Traversier, vue du nord depuis le Pic des Esparges Fines (l'arête ouest se profile devant la crête des Chalanches qui est nettement en arrière-plan).
f.bT = faille ouest du Béal Traversier
(transversale aux plis) ; ts = schistes dolomitiques et brèches du sommet du Trias moyen (Carnien inférieur) ; Ds = calcschistes du Dogger basal.
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Il y a là un empilement de plis couchés dont les plans axiaux sont sub-horizontaux et même, pour certains (au pied de l'arête ouest), basculés vers l'ouest de près de 30°. La vue d'ensemble selon l'axe, sensiblement N-S, des plis montre que cette variation d'attitude correspond en définitive à un enroulement antiforme de l'ensemble, lequel peut être considéré comme le dessin, à ce niveau des structures, de l'anticlinal des Ayes.
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La face sud du Pic du Béal Traversier, vue du sud, d'avion (cliché original obligeamment communiqué par M. Adrien Cabel).
Sur ce versant les charnières des plis sont peu visibles : on repère surtout ces plis au fait que les falaises de calcaires du Dogger sont bordées par les calcaires rouges du Malm (faciès marbre de Guillestre) à leur base comme à leur sommet.
Par contre on observe l'existence de failles
NE-SW recoupant les plis (donc postérieures) : f.bT = faille ouest du Béal Traversier
; f.V = faille du Vaccivier.
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Il est en effet très vraisemblable que ces plis dysharmoniques aient été formés lors du charriage, par exemple sous l'effet d'un racalage par la nappe supérieure (en l'occurrence celle de La Clapière) et qu'ils aient été enroulés par la suite par l'anticlinal de nappes des Ayes.
schéma en projet !
voir la carte structurale du Briançonnais méridional.
Carte géologique simplifiée
des montagnes
du Queyras occidental (environs d'Arvieux)
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
catalogue des cartes locales de la section Briançonnais
cartes
géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille
Briançon
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