Vallouise, Puy Saint-Vincent

la marge ouest du domaine briançonnais en bordure du massif du Pelvoux

Le Bourg de Vallouise se situe au confluent du torrent du Gyr, qui draine les vallons de Chambran et d'Ailefroide, et de celui de l'Onde (= Gérendoine d'Entre-les-Aigues), qui descend du chaînon des Bans. Les uns et les autres sont situés dans le domaine du massif cristallin du Pelvoux alors que leur confluent se trouve dans la bande de terrains sédimentaires, dite subbriançonnaise, qui frange du côté ouest la zone briançonnaise et lui sert de coussin intermédiaire.
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La vallée de la Vallouise, dominée par le massif de Montbrison, vue du SW depuis la crête de la Pendine.
f.G = faille des Grésourières (son tracé recoupe et décale le chevauchement subbriançonnais dans les basses pentes au nord de Puy Aillaud) ; f.C = faille de la Grande Coste (prolongement SW de la faille de Méa).
pour une analyse plus fine de ce versant (voir la page "chaînon de Montbrison
").

Ces terrains subbriançonnais reposent sur le flysch* nummulitique qui constitue à lui seul, sur ce versant oriental du massif du Pelvoux la couverture autochtone du socle cristallin. Ce flysch forme au sud de la vallée de l'Onde toutes les crêtes, jusque et y compris celles lointaines de l'Aup Martin et du Pas de la Cavale (voir la page "Fournel"). Au nord par contre il se limite à garnir le versant oriental de la crête de La Blanche.

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La rive droite (occidentale) de la vallée de la Gyronde, vue de l'est depuis le lieu-dit le Couarp (cliché original obligeamment communiqué par M. Paul Billon-Grand, vallouimages.com ).
Dn (en jaune) = surface de base (discordance) des dépôts nummulitiques ; ØSB (en bleu) = surface de chevauchement du matériel subbriançonnais ; son pendage, dirigé vers l'observateur, n'est guère plus fort que la pente topographique ; cela explique pourquoi les calcaires du Dogger subbriançonnais affleurent en klippe* sur l'échine qui domine le village de Puy-Saint-Vincent et le sépare du vallon de Narreyroux.
f.G = faille des Grésourières (son tracé recoupe et décale le chevauchement subbriançonnais dans les basses pentes au nord de Puy Aillaud).

En aval de Vallouise, au pied des pentes de Puy-Saint-Vincent, la Gyronde (produit de l'union des deux précédents cours d'eau) s'inscrit dans cette frange intermédiaire entre zones externe et interne : elle suit en effet une assez large bande d'affleurements de calcschistes néocrétacés ("marbres en plaquettes"), qui sont rattachés à la zone subbriançonnaise du fait de leur continuité d'affleurement avec ceux de l'Argentière.

Au sud de la vallée de la Gyronde les marbres en plaquettes du fond de la vallée disparaissent sous les escarpements de calcaires triasiques briançonnais qui ceinturent la lourde échine boisée de la Charbonnière, située à l'extrémité NE du chaînon de la Rochaille (voir la page "Oréac"). Plus à l'ouest ils garnissent les pentes du col de la Pousterle et s'étendent en douces pentes jusqu'au hameau des Prés de Puy-Saint-Vincent mais ils laissent pointer, dans les fonds de ravin des abords de ce village, les schistes argileux, à blocs, de la formation olistolitique qui couronne les grès du Champsaur de l'autochtone (ces derniers forment, en amont de ce versant, les crêtes de la Pendine et de l'Aiglière).

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Le versant nord du chaînon de la Rochaille, vus du NW depuis le village ancien de Puy-Saint-Vincent.
f.Pt = faille de la Pousterle ; ØBr = surface de chevauchement des unités briançonnaises (Br = nappe de Roche Charnière ?) ; ØsB = surface de chevauchement des unités subbriançonnaises (sBi) ; Aut. = Autochtone (schistes argileux nummulitiques).

En amont de Vallouise par contre, jusqu'au village de Pelvoux, la vallée du Gyr traverse en oblique les calcaires subbriançonnais puis le flysch nummulitique et elle entaille, en amont des Claux la surface du socle cristallin. Ces deux bandes de terrains sédimentaires passent alors en rive gauche de la vallée du Gyr et le contact tectonique majeur qui les sépare est suivi par le vallon de Chambran.

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Vallouise et les confins orientaux du massif du Pelvoux vus du sud, depuis le col de la Pousterle.
Les tirets jaunes soulignent la surface du socle cristallin (recouverte en transgression par les couches nummulitiques), qui plonge vers le sud-est et passe sous le niveau de la vallée au niveau du village des Claux.
ØSB = surface frontale des nappes internes (chevauchement du sub-briançonnais).
f.G = faille des Grésourières. Elle décale dans le sens dextre la surface ØSB, qui ne réapparaît, du côté nord de la faille, qu'en rive gauche du vallon de Chambran (dans un secteur masqué sur ce cliché).

L'obliquité de ligne de contact entre les deux domaines géologiques par rapport à la vallée est accentuée par le fait qu'elle y est décalée par un système de petits décrochements dextres (qui contribuent à faire passer le tracé de la surface de base du Nummulitique d'une rive à l'autre). Ceux-ci se repèrent notamment par le décalage des barres calcaires de la zone subbriançonnaise et des nappes briançonnaises des pentes du massif de Montbrison (cliché ci-après).
Le principal de ces accidents est la faille des Grésourières, qui se poursuit vers le NE jusqu'au col de Méa, en rive gauche du vallon de Chambran, par celle de La Grande Coste.
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La partie orientale du massif du Pelvoux à la latitude de Vallouise, vue d'avion, du sud, depuis l'aplomb de la crête de Reychard (cliché original obligeamment communiqué par M. Alexandre LAMI).
On voit se dessiner l'arrondi de la demi coupole (symbole de charnière) que décrit la surface du socle cristallin (tirets jaunes), enveloppée par les couches nummulitiques, pour plonger sous la surface frontale des nappes internes (ØSB = chevauchement du sub-briançonnais).
f.G = faille des Grésourières ; aA = accident d'Ailefroide (dans la moitié gauche du cliché cet accident est masqué par la crête de la Blanche) ; ØG = chevauchement de l'écaille des Grangettes ; ØR = chevauchement du Pic du Rif (ces deux derniers accidents sont anté-nummulitiques).

Le versant oriental (de rive gauche) de la vallée de la Vallouise a un aspect bien différent de celui de rive droite, car le relief y est dominé par les escarpements en prédominance calcaires du chaînon de Montbrison , qui appartiennent à la zone briançonnaise. À ce titre il est formé par un empilement d'unités charriées qui débute en bas des pentes par les écailles sub-briançonnaises et qui est couronné sur les crêtes par les unités briançonnaises "occidentales", représentées par les nappes de Champcella ("2° écaille") et de la Condamine ("3° écaille").

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La rive gauche de la vallée de Vallouise (massif de Montbrison) : panorama d'ensemble, vu de l'ouest, depuis les pentes au nord-ouest du village de Puy Aillaud.
Entre le fond de la vallée du Gyr et la crête du massif de Montbrison se succèdent des unités imbriquées allant de la couverture autochtone (NFl = Flysch nummulitique) en passant par les écailles sub-briançonnaises (SB) jusqu'aux unités briançonnaises "frontales", représentées par les nappes de Champcella (n.Cp ) et de la Condamine (n.Co) (on n'a pas distingué ici les subdivisions de ces nappes majeures : voir l'analyse plus détaillée en page "Montbrison").
Cet empilement, fondamentalement assez simple, est affecté par un réseau de failles qui sont vues ici presque d'enfilade :
- La faille de Montbrison (f.MB ), est orientée NW - SE et plonge vers l'arrière-plan (voir clichés de détail)
- La plupart des autres failles sont orientées NE-SW et ont un rejet dextre comportant une composante d'abaissement de leur lèvre sud-orientale. f.C = faille de La Grande Coste ; f.B = faille des Balces ; f.PF = faille de la Peyre du Fey.
concernant ces accidents lire la note explicative.

En outre la structure de ce versant est rendue assez difficile à lire en raison de la très large place qu'y occupent les glissements de terrain et surtout les paquets tassés. En particulier, sur une distance de l'ordre de 5 kilomètres, depuis la latitude de Saint-Antoine de Pelvoux jusqu'au sud-est du Grand Parcher, ceux-ci masquent presque totalement la surface de charriage des nappes briançonnaises. Ceci explique pourquoi ce sont des terrains briançonnais (et notamment des calcaires et dolomies triasiques) affleurent, en formant des buttes à flanc de versant, dans une bande d'altitude comprise entre 1200 m et 1900 m, alors que tous les fonds de ravins y montrent au contraire des marbres en plaquettes de la zone subbriançonnaise.

 


Voir les colonnes stratigraphiques des diverses unités tectoniques du secteur.
Voir
l'aperçu général sur la tectonique du Briançonnais
Voir aussi l'aperçu général sur la bordure orientale du Massif du Pelvoux

Carte structurale schématique
des confins occidentaux du Briançonnais, entre Vallouise et Briançon

extrait de la carte d'ensemble du Briançonnais

légende

 


cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Saint-Christophe-en-Oisans et Briançon

Carte géologique simplifiée des montagnes à l'ouest de Briançon.
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
catalogue des cartes locales de la section Briançonnais

(village d' Ailefroide)

(vallon de Chambran)

La Condamine
(La Blanche , La Rouya)

LOCALITÉS VOISINES

Montbrison

(L'Aiglière, Fournel)

Oréac ; Pousterle

Les Vigneaux
N.B. Les localités entre parenthèses appartiennent à une autre section du site et leur page s'ouvrira avec l'en-tête correspondant.

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