Tolvon : gorges de la Morge, La Cou, Le Paris |
voir au préalable la page des vues d'ensemble sur la situation de Voiron
L'échine montagneuse de Vouise, qui sépare la cuvette de Voiron de celle de Saint-Nicolas de Macherin se double du côté oriental d'une bosse secondaire un peu moins haute qui porte à son bord méridional le village de Tolvon. Elles est également formée par la molasse miocène mais porte au NW du village quelques placages morainiques dont la présence à cette altitude porte à les attribuer au épisodes de retrait du stade 3. Ils garnissent l'entrée du petit vallon qui s'élève jusqu'au col où passe la route qui mène au hameau du Paris en passant entre les deux buttes boisées de La Vouise et de la Croix de Saint-Denis. Le vallon qui en descend vers Le Paris a été aménagé par les eaux de fonte qui s'échappaient de l'ébauche de langue glaciaire diffluente* qui cherchait à s'y insinuer, à partir de la langue iséroise, lors de l'étape 2 du retrait ; ces eaux y rejoignaient celles provenant de La Cou (voir à la fin de la présente page).
le village de Tolvon, vu de l'ouest depuis la route du village de Vouise. La grosse flèche indique le sens d'avancée des glaces qui s'insinuaient en direction du col menant au Paris au stade 2. Il est vraisemblable, en raison de leurs altitudes très comparables (environ 680 m), que le banc de conglomérats de la Croix de Saint-Denis est simplement le prolongement de celui qui détermine la falaise ouest de la Vouise (voir la page "Vouise"). |
Le village lui même est accroché en encorbellement au dessus de l'entrée amont des gorges de la Morge, là où ce cours d'eau décrit une courbe qui enveloppe l'extrémité septentrionale des affleurements de la moraine 3 conservé sur la butte de la Tivollière.
Les gorges de la Morge entaillent abruptement le soubassement de molasse sableuse de la Vouise, lequel affleure largement dans les abrupts dominant immédiatement le torrent. Elles ont été creusées, à partir du stade 3, par les eaux qui s'échappaient alors du lac de Saint-Étienne de Crossey. En effet ces eaux ont été repoussées contre les pentes de la Vouise parce qu'elles devaient contourner la langue glaciaire occupant la dépression de Coublevie (voir la page "Coublevie") pour s'écouler vers l'aval du glacier (vers l'ouest).
Elles se sont approfondies depuis, par encaissement sur place du cours de la rivière. En effet dès que son lit s'est creusé dans la molasse, qui est un matériau très homogène, la Morge n'a plus eu, avant Voiron, de possibilité ni d'occasion de trouver un raccourci pour rejoindre plus directement la vallée de l'Isère.
Le débouché aval des gorges de la Morge, vue du nord-ouest, depuis les basses pentes de la colline de Vouise (rive droite). Lors de l'épisode de retrait qui a abandonné la moraine M3" la Morge, repoussée à l'extérieur de l'emplacement du glacier, a suffisamment creusé pour entailler, dans le bedrock* molassique, un sillon parallèle au flanc de la cuvette de Coublevie. Ultérieurement elle a conservé ce tracé, en s'encaissant progressivement sur place (au lieu de crever la crête morainique abandonnée pour s'écouler plus directement vers Coublevie et la vallée de l'Isère). |
La falaise inférieure de la rive droite des gorges de la Morge vue du sud-est, depuis la route de l'hôpital, en rive gauche. Falaise de molasse sableuse homogène, ça et là mieux consolidée en strates gréseuses plus résistantes, lenticulaires |
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Au nord-ouest de Tolvon, la butte de La Vouise est tranchée du côté septentrional par la petite vallée E-W qu'emprunte la route venant de Voiron par Orgeoise et qui rejoint au hameau du Paris celle S-N provenant de Tolvon. Large de 100 m elle est bien calibrée avec un fond plat marécageux, sans ruisseau et se ferme à l'ouest au pied est de la petite crête de La Cou qui joint les pentes de La Vouise à celles de La Grattonnière. Or cette crête s'avère être celle de la moraine du stade 2, qui dessine à partir de là vers le nord un bel arc à concavité ouest pour rejoindre l'extrémité du vallon de la Teissonnière, dont l'aspect est remarquablement similaire à celui de La Cou.
Il apparaît ainsi clairement que ces deux vallons qui prennent l'un comme l'autre naissance au niveau d'une brèche abaissant cette crête de moraine ont été creusés par les eaux de fonte s'échappant de la langue glaciaire qui remontait jusqu'à ce niveau (de 520 m) depuis la dépression de Voiron.
Le vallon de La Cou est sans doute l'un des exemples les plus convaincants que l'on puisse voir de vallée morte créée par l'action des eaux de fonte glaciaires (en l'occurrence leur échappement latéral par une brèche du flanc de la montagne contre laquelle s'appuyait le glacier).
La vallée morte de La Cou vue de l'aval, de l'est, depuis un point 300 m à l'ouest du village du Paris. Vue
prise environ à 1 km en aval de la brèche de la
crête morainique du col de La Cou, d'où s'échappaient les eaux
de fonte (masquée par les arbres de gauche). |
La vallée morte de La Cou vue de l'amont, de l'ouest, depuis le col de La Cou, au sud du point coté 546. Vue prise depuis la brèche de la crête morainique d'où s'échappaient les eaux de fonte provenant du glacier (situé dans le dos de l'observateur) pour aller se jeter dans le lac de Saint-Étienne de Crossey au Paris (dépression d'arrière-plan) après avoir reçu sur la droite les eaux émises par le col entre Tolvon et La Vouise |
Ces eaux de fonte s'écoulaient donc en direction du secteur de la vallée de Saint-Nicolas de Macherin, alors non englacée, par Le Paris au sud et La Pensière au nord. Cette dépression était alors occupée jusqu'à cette altitude par un lac dans lequel les cours d'eau qui s'y jetaient construisaient des cônes alluviaux deltaïques. C'est ce qui se produit notamment au Paris, où la vallée de La Cou s'épanouit en une terrasse triangulaire qui surplombe le fond de vallée, précisément à l'altitude du sommet du delta de Saint-Étienne de Crossey (voir la page "Saint-Étienne de Crossey.").
La terrasse deltaïque du Paris est alimentée en outre par une courte vallée morte affluente issue du col entre les villages de Vouise et de Tolvon. A sa naissance (c'est-à-dire du côté sud) cette vallée morte est comme suspendue au dessus des gorges de la Morge et de la dépression de Coublevie : c'était là, en effet, que se trouvait alors la langue glaciaire qui émettait les écoulements qui ont creusé ce vallon (voir la page "Tolvon").
La butte de Tolvon et la vallée morte de La Cou vues du nord-ouest, depuis les abords du hameau de Custodi. La vallée morte de La Cou reçoit en affluent le tronçon de vallée morte qui provient du col entre Tolvon et Vouise. Les deux vallées, confluentes au village du Paris, évacuaient vers la gauche les eaux de fonte du glacier Isérois, dans le lac de Saint-Étienne de Crossey. L'abrupt du versant droit de la butte de Tolvon, qui domine le village est formé par un banc de conglomérats qui est très vraisemblablement la suite de celui du sommet de la Vouise. |
Cartes des dépôts quaternaires des environs de Voiron | Le quaternaire des environs de Voiron |
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Concernant les dépôts morainiques et fluviatiles des environs de Voiron et du seuil de Rives, voir la publication n° 163 |
Carte de détail
des dépôts quaternaires du Voironnais entre Charavines au nord et Saint-Jean de Moirans au sud Partie orientale (cuvette de Voiron) commentaire explicatif. Image de taille plus grande |
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Vouise, Voiron NE |
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