Carte géologique à 1/50.000°, feuille Aiguille de Chambeyron
Extrait de la notice
5 . DONNÉES ANNEXES


contenu des autres pages :
VUES GÉNÉRALES

1. LA ZONE BRIANÇONNAISE
2. LA ZONE PIÉMONTAISE
3. LA ZONE DES NAPPES DE L'EMBRUNAIS-UBAYE
4. HISTOIRE GÉOLOGIQUE
5 . DONNÉES ANNEXES
6. DESCRIPTION DES TERRAINS


5. DONNÉES ANNEXES

table des matières :

a- MÉTAMORPHISME
b- HYDROGÉOLOGIE
c- SUBSTANCES UTILES
d- OUVRAGES GÉOTECHNIQUES
e- RISQUES NATURELS
f- ITINÉRAIRES GÉOLOGIQUES

a- MÉTAMORPHISME ET DÉFORMATION DES ROCHES (texte rédigé par Bruno GOFFÉ)

Le front limitant, vers le SW, l'extension du véritable métamorphisme alpin traverse la feuille à peu près selon une diagonale NW-SE. Le type du métamorphisme varie par sauts, selon des zones orientées grossièrement de la même façon, désignées ci- après par les lettres A, B, C, D, E et F et représentées, en marge inférieure de la carte, sur la Carte schématique du métamorphisme.


version de plus grande taille /// version encore plus grande de cette figure

Carte schématique de la répartition du métamorphisme
(par B. Goffé, 1994)

F = métamorphisme du faciès "schistes bleus" de haut degré
E = métamorphisme du faciès "schistes bleus" partiellement repris par le faciès "schistes verts" de degré intermédiaire.
D = métamorphisme du faciès "schistes bleus" sans empreinte de faciès "schistes verts"
C= métamorphisme de bas degré, de pression intermédiaire
B = faible métamorphisme (épizone) : faciès "schistes verts" de bas degré
A = très faible métamorphisme (anchizone).

Au SW, dans les nappes de l'Embrunais-Ubaye et les nappes briançonnaises les plus occidentales le métamorphisme est quasi-nul et la part de déformation ductile très modérée (la stratification et les fossiles sont conservés et visibles).
Au NE d'un axe constitué par l'anticlinal de Marinet, donc dans la partie nord-orientale de la zone briançonnaise et dans la zone piémontaise, le métamorphisme prend une importance croissante : le caractère pénétratif de la déformation s'intensifie en même temps que s'accroît la cristallisation, de sorte que la stratification tend de plus en plus à s'effacer au profit d'une foliation métamorphique (souvent associée à des plis serrés de toutes tailles) et que les fossiles ne sont préservés de l'effacement par recristallisation que dans certains types de roches (dolomies, croûtes et nodules phosphatés).
Toutes les recristallisations et déformations qui sont décrites plus en détail ci-après (c'est à dire le métamorphisme des roches au sens le plus large du terme) semblent, en définitive, postérieures à l'Éocène inférieur-moyen (qui existe dans le matériel constitutif des nappes) et antérieures à l'Oligocène supérieur (qui est transgressif sur les nappes homologues des Alpes ligures internes). Les quelques âges isotopiques obtenus dans ce secteur (méthode K/Ar sur mica blanc et sur amphibole) sont proches de 40 millions d'années.

Nappes de l'Embrunais-Ubaye (zone A) :

Le métamorphisme y est de très bas degré (anchizone), caractérisé par une faible cristallinité de l'illite. On a montré qu'il est, au front de ces nappes , transporté sur les Terres noires autochtones, ce qui indique la poursuite des charriages après la fin du métamorphisme. Au contraire la déformation interne de la nappe s'est produite, pour l'essentiel, pendant la recristallisation, si faible et partielle que soit cette dernière. Il semble que l'on décèle aussi, dans cette zone, un gradient de métamorphisme et de déformation, l'un et l'autre croissant en direction de l'E. Enfin les témoins rapportables à cette zone qui reposent sur le Briançonnais ou sont inclus dans la zone piémontaise ont le même métamorphisme que les terrains qui les hébergent.
L'étude d'ensemble de la nappe principale (nappe du Parpaillon) a permis d'y distinguer deux phases de déformation génératrices de schistosité : la première est responsable d'un clivage serré, le plus souvent parallèle à la stratification, associé à des plis isoclinaux déversés au NW ; la seconde a créé un clivage crénulant, plus raide et donc oblique sur le premier (ce qui conduit à un débit "en crayons"), associé à des plis déversés au SW. Ces deux phases se sont vraisemblablement enchaînées en continuité, ce qui refléterait un changement progressif dans la direction de déplacement de la nappe, orientée d'abord vers le NW puis vers le SE.

Nappes briançonnaises sud-occidentales (zone B) :

Au SW de l'axe de l'anticlinal de Marinet la plupart des terrains présentent un aspect non métamorphique, à l'exception des calcschistes qui sont nettement transformés. En fait ces roches ont subi un métamorphisme, de type "schistes verts" de bas degré, qui se caractérise par la cristallisation, à partir des argiles sédimentaires, de mica blancs et de chlorite en cristaux ténus. L'importance de cette recristallisation s'accroît dans les nappes les plus basses de l'édifice où se développent des veines de quartz-calcite fibreuses.
L'étirement des roches est peu marqué, avec une direction d'étirement maximum hésitante, entre sub-horizontale NW-SE (longitudinale à la chaîne) et aval-pendage vers le SW (transverse à la chaîne). Cette dernière disposition devient prépondérante dans la nappe la plus profonde de la coupe de l'Ubaye.
Dans les roches originellement assez argileuses la déformation a fait apparaître des clivages superposés en nombre et en disposition variables. On reconnaît en général un feuilletage phylliteux serré, quasi parallèle à la stratification, et un clivage de crénulation soit espacé soit ardoisier, oblique sur le litage. Çà et là se développe une crénulation supplémentaire, plus espacée que la précédente.
Le clivage crénulant principal est associé à des plis décamétriques d'axe NW-SE, déversés au SW (Fouillouse, Houerts) ou au NE (Panestrel, Font Sancte), antérieurs à l'anticlinal de nappes de Marinet qui en bascule les plans axiaux. Dans le flanc ouest de cet anticlinal de nappes, là où le clivage schisteux présente un fort pendage au SW (Saint-Antoine, Sainfoins), ce clivage à rejoué en cisaillement inverse, vers le NE, probablement en rapport avec la formation de cet anticlinal. Ailleurs ce sont des clivages espacés secondaires qui expriment ce cisaillement vers le NE (rétrodéversement).

Nappes briançonnaises nord-orientales et nappes piémontaises

Au NE de l'axe de l'anticlinal de Marinet les terrains ont, en contraste, subi des transformations minéralogiques et structurales bien affirmées dans tous les types de roches, à l'exception des dolomies. On peut y distinguer trois ensembles structuraux et quatre zones distinctes du point de vue des associations minérales.

1. à l'W et aux abords de la faille de Ceillac (zone C et zone D pro parte) :
Dans la semelle siliceuse (unités de Marinet, des andésites de Marinet (= "de Mary"), ainsi que du Roure) la lawsonite apparaît dans les méta-andésites (lacs de Marinet notamment) ; la phengite et la paragonite (localement associées à la pyrophyllite) abondent dans les schistes quartzitiques permo-triasiques (zone C). Le chloritoïde et la Fe/Mg-carpholite caractérisent certains niveaux de ces mêmes schistes au S de la feuille (zone D).
Dans le matériel carbonaté de la bande Ceillac-Chiapera les amas quartzeux à ferro-carpholite fibreuse, caractérisant typiquement la zone D, abondent dans les métapélites éocènes (voûte de l'anticlinal de Maljasset).
La déformation des roches se caractérise par un clivage schisteux oblique plus pénétratif que dans le briançonnais sud-occidental mais qui reste encore réfracté dans les roches compétentes et déformé par les glissements couches sur couches. Il dessine un éventail modérément ouvert (20°) par rapport au plan axial des nombreux plis NW-SE, déversés au NE, qui s'apparentent au plus vaste d'entre eux, l'anticlinal de Marinet (qui reploie les nappes imbriquées de son flanc NE). Le déversement de ces structures et les critères cinématiques mineurs associés au clivage (structures S/C) indiquent un cisaillement d'ensemble à vergence NE ("rétrodéversement"). On ne rencontre que rarement la marque d'un feuilletage antérieur ou d'une crénulation postérieure au clivage principal.
Il existe ici une linéation d'étirement bien marquée (fibres abritées, microfracturation des clastes) qui est d'orientation transverse à l'allongement de la zone (sauf cas particulier, par exemple à la voûte de l'anticlinal de Maljasset).

2. à l'E de la faille de Ceillac (zones D et E) :
Les nappes briançonnaises et les nappes piémontaises (qui leur ont été ici superposées) appartiennent à un même ensemble sous l'angle du métamorphisme et de la déformation.
Dans les roches basiques se développent l'amphibole bleue (glaucophane) et le pyroxène jadéitique, associés à la lawsonite et à la phengite. Dans les métapélites la Fe/Mg-carpholite fibreuse et la lawsonite sont conservées dans certaines parties, les plus occidentales, du domaine (Zone D : brèches de l'Alpet, Péouvou).
Elles sont remplacées, partout ailleurs, par des assemblages phylliteux (chlorite, paragonite, phengite) et carbonatés caractérisant la zone E.
La schistosité métamorphique (foliation) est relativement constante en pendage, rarement oblique sur la stratification (flanc E de l' anticlinal d'Acceglio) et contient de nombreux indicateurs de cisaillement à vergence NE à N-NE. Il existe une linéation d'étirement très marquée, de même direction, qui s'est apparemment développée d'abord dans les condition du métamorphisme de haute pression et basse température (linéation des amphiboles bleues), ensuite pendant un métamorphisme rétrograde. Les axes de tous les plis (à l'exception des axes des plis majeurs comme l'anticlinal d'Acceglio), qu'il s'agisse de plis isoclinaux, des plis ouverts replissant souvent ces derniers ou des plis en fourreaux, sont également parallèles à cette direction. Toutefois aux environs d'Acceglio toutes les linéations tournent au N-S puis au NW-SE ce qui peut traduire l'effet d'un jeu en décrochement sénestre de la faille de Preit (elle-même relais méridional probable de la faille de Ceillac).

3. Flanc oriental de la bande d'Acceglio (zone F) :
Dans les "schistes lustrés" piémontais de la marge orientale de la feuille, le métamorphisme et la déformation ont les mêmes caractères qu'à l'W de la bande, dans le synclinal du Val Mollasco (le faciès éclogite n'apparaît que plus à l'E encore, dans le massif du Viso). Par contre la nappe briançonnaise du Pelvo d'Elva, que le rétrocharriage engage au sein des unités piémontaises océaniques, montre un métamorphisme de haute pression d'un degré plus élevé, caractérisé par le développement des associations jadéite + quartz au sein des porphyroïdes et métagranites permiens, glaucophane - phengite - grenat - lawsonite dans les métabasites. Les pseudomorphoses jadéitiques de feldspaths automorphes atteignant 10 cm de long abondent au col du Longet et à Roccia Ferra. La structure des roches est essentiellement la même que dans les schistes lustrés avoisinants, en particulier la majorité des critères cinématiques indiquent une vergence E-NE pour les cisaillements développés en condition "schistes bleus" puis "schistes verts".

En définitive les cinq zones de métamorphisme distinguées sur le territoire de la carte se caractérisent comme suit :
A = très faible métamorphisme (anchizone) : Température inférieure à 300°C.
B = faible métamorphisme (épizone, faciès "schistes verts" de bas degré) : Température autour de 300°C ; pression faible, comprise entre 1 kbar et 3 kbar.
C = Lawsonite, pas de carpholite. Métamorphisme de bas degré, de pression intermédiaire, entre 3 kbar et 6 kbar ; Température autour de 300°C.
D = Carpholite, Lawsonite et aragonite préservées. Métamorphisme du faciès "schistes bleus" sans empreinte de faciès schistes verts. Température entre 300 et 350°C, Pression de 8 à 12 kbar.
E = Carpholite, Lawsonite et aragonite rétromorphosées. Métamorphisme du faciès "schistes bleus" (température entre 300 et 350°C, pression de 8 à 12 kbar), partiellement repris par le faciès schistes verts de degré intermédiaire sous température entre 350 et 400°C et pression de 4 à 5 kbar.
F = métamorphisme du faciès "schistes bleus" de haut degré à grenat. Température entre 400 et 450°C, Pression de 10 à 12 kbar.

 

b- HYDROGÉOLOGIE

Hydrogéologie des formations quaternaires

Les éboulis, frais ou stabilisés jouent, par leur grand développement, un rôle important dans l'absorption des eaux météoriques. Bien que le pouvoir de rétention de ces formations soit modeste leurs sources conservent souvent ici un débit d'étiage notable grâce à l'épaisseur et à la superficie des réservoirs qu'elles constituent.
Beaucoup de sources d'altitude sont situées à la limite des nappes d'éboulis et du bedrock. Toutefois, notamment en pays briançonnais, les eaux ainsi recueillies sont assez fréquemment évacuées par les réseaux karstiques sous-jacents. Elles ne ressortent alors que plus bas dans le versant, souvent peu au dessus du fond de vallée. Dans divers autres cas la nappe ébouleuse est trop modeste pour pouvoir expliquer à elle seule les venues d'eau et l'on doit penser qu'il s'agit d'émergences karstiques à griffon masqué par l'éboulis (Cabane de Tronchet, Haut vallon de Serenne).
Les Glaciers rocheux jouent un rôle aussi important que les éboulis dans l'absorption des eaux météoriques, tant du fait de leur grand développement (surtout dans le domaine briançonnais) que de leur pente moyenne assez modeste. Les sources sont toutefois ici assez rarement concentrées (Source du Ruisseau de la Pisse dans le vallon des Prés Sébeyrands, Lac ouest de Marinet, source du Bachasse au S du Col Girardin) et constituent plutôt de nombreux petits griffons (marge W de la Plate de Tuissier, Lacs du Roure).
Les moraines fraîches ou historiques ont un comportement très analogue. En sont issues les sources du vallon de Panestrel (rive droite du Béal Gros) et de celui de Chillol.
Les moraines anciennes, bien que plus riches en matériel argileux, sont également des réservoirs qui alimentent des sources assez pérennes. Celles-ci s'y localisent à des niveaux variables, au gré du degré de colmatage, mais souvent aussi à leur base, à la limite du bedrock. C'est notamment le cas lorsque ces moraines reposent sur des formations encore moins perméables, comme les schistes de la zone du Flysch à Helminthoïdes (Larche, Saint-Ours, Fouillouse) ou les schistes lustrés piémontais (hauts vallons de l'Ubaye).

Hydrogéologie du pays piémontais

La relative imperméabilité du sous-sol facilite l'évacuation superficielle des eaux qui sont drainées par une multitude de ruisselets, à vrai dire souvent asséchés l'été. Toutefois les éluvions, relativement épaisses et argileuses, constituent un élément non négligeable de rétention qui contribue au maintien de la verdeur des pâturages.
Plusieurs sources plus importantes correspondent au drainage des eaux par la zone de fissures ouvertes qui correspond à la crevasse de détachement des paquets glissés. C'est donc en marge aval de ces derniers (Ribes de Parouart, Le Gâ à la partie aval du vallon de Chabrière) qu'apparaissent ces sources.

Hydrogéologie du pays briançonnais

Le grand développement des calcaires y est un facteur d'absence de rétention superficielle. Un réseau karstique s'y développe souvent (dans les formations du Jurassique et du Trias moyen), notamment lorsque les dalles sont modérément inclinées, comme dans le chaînon de la Mortice. Quelques entrées de gouffres s'y rencontrent alors (lac des Neuf Couleurs, Aiguille Grande de Chillol).
Les eaux ainsi absorbées peuvent donner des émergences karstiques à la limite des formations plus marneuses du Dogger basal (Source de la Font Sancte). Elles sourdent également souvent le long des contacts anormaux (charriages) qui font reposer les calcaires triasiques sur les calcschistes, souvent argileux, du Néocrétacé.
C'est sur cette formation, en tous cas, que se trouvent retenus la majorité des lacs de la région (lacs de Chambeyron, des Houerts, Lacs Sainte-Anne et des Prés Sébeyrands). Néanmoins elle est localement susceptible d'alimenter d'excellentes sources qui apparaissent souvent à la limite supérieure des faciès argileux (et sont dues aux circulations dans les fissures de faciès les plus calcaires) : Fontaine du Grand-Caire, sources de La Barge (en bord de la route) et de Maljasset (pentes de la tête de Miéjour), source de l'Adoux (près du lac Sainte-Anne), sources du Pré de la Font (captées pour l'alimentation de Larche).
Les faciès quartzitiques, également assez fissurés (quoiqu'à un moindre degré que les calcaires, en général), sont également assez arides; cependant l'absence de dissolution permet à la fissuration de se colmater par des apports superficiels (limons et/ou alluvions glaciaires, éventuellement mêlées de débris de cargneules) ce qui est parfois à l'origine de dépressions abritant des lacs plus ou moins permanents (lacs du Roure et de Tuissier, notamment). Quelques sources en sont issues (carrière de Maurin).

Hydrogéologie du pays des nappes de l'Embrunais-Ubaye

Dans la dépression marneuse de Saint-Paul et de la vallée de l'Ubayette les eaux ruissellent le plus souvent à la surface de croupes plus ou moins dénudées. Cependant les crevasses actives ou fossiles limitant les zones de paquets tassés abritent parfois des petits lacs qui sont ainsi situés parfois, paradoxalement, au voisinage des crêtes (Lac de l'Etoile, près du Paneyron).
Dans les secteurs d'affleurement du flysch gréseux et du flysch à helminthoïdes le ruissellement superficiel est prédominant. Toutefois la fissuration des grès permet des circulations alimentant des sources modestes mais relativement pérennes.

 

c- SUBSTANCES UTILES

Pierres de taille

Deux exploitations de marbre vert (dit "de Maurin"), constitué par des serpentinites à fissures remplies de calcite ("ophicalcites") ont fonctionné en Haute Ubaye et ont fourni notamment, à la fin du siècle dernier, des matériaux pour la construction de l'Opéra de Paris. La plus lointaine est celle de La Blave, située en rive gauche de l'Ubaye, 4,5 km en amont du village de Combe Brémond, terminus de la route actuelle (2 carrières). La plus accessible, qui a subi des reprises d'exploitation dans les années 1950 est celle du ravin de l'Alpe (dite "de Maurin"), 1km au SE de Combe Brémond.
Des roches de même nature sont également exploitées sur le versant italien, à Acceglio, où elles servent principalement à la fabrication d'un marbre-brèche reconstitué à partir de débris rocheux.

Les calcaires du Jurassique moyen et supérieur ont également fourni des pierres de taille, exploitées notamment au Pont du Chatelet (carrière servant actuellement de parking à voitures à la bifurcation des routes de Maurin et de Fouillouse).
Le Jurassique moyen donne un calcaire noir utilisé principalement, dans la construction locale, pour les marches d'escalier et les encadrements de portes.
Le marbre du Jurassique supérieur s'apparente au "Marbre de Guillestre" par l'âge comme par la pâte, également noduleuse. Au Pont du Chatelet il est toutefois de teinte vert pâle et non rouge (le marbre rouge existe aussi en abondance dans la région, mais en des points d'accès suffisamment difficile pour en avoir interdit l'exploitation autrement que d'une façon accidentelle et pour des besoins ponctuels).

Des "lauzes" épaisses et lourdes ont été utilisées pour les toitures dans l'architecture traditionnelle. Elles étaient tirées de gisements variés :
En Haute Ubaye, dans les villages de Maurin et les chalets d'alpage environnants, elles étaient fournies par les calcschistes briançonnais de la formation des "marbres en plaquettes" (La Barge, Maljasset) et ceux, piémontais, des "schistes lustrés" (Combe Brémond surtout), plus rarement (Vallons de Mary et de Chillol) par les schistes siliceux du Permien (andésites et volcanodétritiques associés).
En territoire italien les toitures traditionnelles ont fait un large appel à toutes les roches clivables de la zone piémontaise, du Permo-Trias aux volcanites schistosées et calcschistes des séries "océaniques".
Des ardoises plus fines ont aussi été exploitées autrefois dans les calcaires schistosés du Flysch à helminthoïdes, en rive gauche de la vallée de l'Ubaye en aval de Saint-Paul, ainsi qu'à l'W immédiat de Meyronnes, dans la vallée de l'Ubayette.

Quelques carrières de matériaux d'empierrement ont été ouvertes pour les besoins locaux, au pied des falaises de calcaires triasiques ou de celles de quartzites, dans la gorge de l'Ubaye.

Minéraux

Aucune espèce minérale utile ne présente de gîte où elle soit cristallisée de façon remarquable. On trouve cependant de l'amiante et du talc en amas aux abords des massifs de serpentinites (notamment à la carrière de Maurin).

Minerais et combustibles

Aucune exploitation ni indices de minerais métallifères ne sont connus dans les limites du territoire français de la feuille.

Les couches charbonneuses de la base du Dogger ont été autrefois exploitées à Saint-Ours (vallée de l'Ubayette), 1 km au N du village, au lieu-dit Rocher de Luce.
Ces mêmes couches ont fait l'objet de "grattages" pour des besoins individuels dans la vallée de l'Ubaye, aux abords du Pont du Chatelet.

 

d- OUVRAGES GÉOTECHNIQUES

Sondages

Un sondage d'exploration a été effectué dans la vallée de l'Ubaye, à l'W du Pont du Chatelet, dans le cadre d'un projet d'aménagement hydroélectrique du verrou que tranche l'Ubaye à l'emplacement de ce pont. Il a révélé la présence d'une profonde entaille épigénique (de plus de 80 m.) comblée d'alluvions quaternaires. C'est le témoin d'un ancien lit de l'Ubaye, distinct et décalé d'une centaine de mètres par rapport à l'actuel.

Galeries

Pas d'ouvrage de ce type connu.

Aménagements hydroélectriques

Seuls trois modestes aménagements d'intérêt purement local ("microcentrales") sont à recenser:
- A Grande-Serenne, en rive gauche de l'Ubaye, sont turbinées des eaux captées à Fouillouse sur le torrent de la Baragne.
- A Maurin, village de La Barge: les eaux de l'Ubaye sont turbinées 2 km à l'aval.
- A Meyronnes, sur l'Ubayette.

 

e- RISQUES NATURELS

Stabilité des versants

Il faut souligner l'abondance des traces de glissements de versants plus ou moins anciens dans certains domaines, notamment dans la zone piémontaise et dans l'unité de Serenne de la Zone de l'Embrunais-Ubaye.
En dépit de cela on ne peut pas considérer qu'il y ait des secteurs à risques particulièrement désignés. Toutefois les travaux éventuels de tracés routiers, nivellement de pistes de ski ou tous autres impliquant une dénudation des sols ou un sapement de pied de versant devront prendre en compte le risque de déstabilisation dans les régions indiquées comme ayant subi des mouvements de terrain.

Risques sismiques

La région a fait l'objet d'un séisme récent (en date du 5.4.1959) qui a été assez important (magnitude 5,5, dégâts d'intensité 8) et dont l'épicentre avait été situé 1 km au SE du village de Grande Serenne.
Elle se signale en outre par une concentration remarquable d'épicentres sismiques correspondant à des secousses plus modestes qui ont été étudiés par stations portables (voir FRÉCHET J. & PAVONI N., 1979). Ce sont les groupements d'épicentres les plus importants de toute la région comprise entre le Pelvoux et l'Argentera-Mercantour. Ces épicentres sont groupés en deux essaims, l'un correspondant exactement au massif de Chambeyron avec des foyers profonds en moyenne de 2 km , l'autre (moins important) avec des foyers plus profonds (environ 1O km) situé à la marge W de la bande briançonnaise d'Acceglio (secteur des Mte Pence et Gabel).

 

f- ITINÉRAIRES GÉOLOGIQUES

La géologie de la coupe de la vallée de l'Ubaye dans sa traversée de la feuille Aiguilles de Chambeyron est partiellement décrite dans l'ouvrage "Alpes du Dauphiné" de J.DEBELMAS et coll.(1983), de la collection des Guides géologiques régionaux éditée chez Masson.

Plusieurs itinéraires, intéressant la géologie de la zone briançonnaise, sont proposés dans l'ouvrage de M.GIDON (1962) consacré à cette zone.

Quelques itinéraires, intéressant le versant N de la ligne de partage des eaux entre Ubaye et Guil (vallée de Ceillac), sont décrits dans l'ouvrage de LEMOINE M. & TRICART P. (1988).

 

DOCUMENTS ET COLLECTIONS CONSULTABLES

La banque des données du sous-sol du B.R.G.M. détient l'inventaire des sondages et autres travaux souterrains exécutés dans le périmètre de la feuille (partie française) et archive régulièrement les nouveaux travaux.
Les documents peuvent être consultés soit au S.G.R. Provence-Corse, Domaine de Luminy, 13009 Marseille, soit au B.R.G.M.


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