5 . DONNÉES ANNEXES |
a- MÉTAMORPHISME |
a- MÉTAMORPHISME ET DÉFORMATION DES ROCHES (texte rédigé par Bruno GOFFÉ)
Le front limitant, vers le SW, l'extension du véritable métamorphisme alpin traverse la feuille à peu près selon une diagonale NW-SE. Le type du métamorphisme varie par sauts, selon des zones orientées grossièrement de la même façon, désignées ci- après par les lettres A, B, C, D, E et F et représentées, en marge inférieure de la carte, sur la Carte schématique du métamorphisme.
version de plus grande taille /// version encore plus grande de cette figure |
Carte schématique de la répartition du métamorphisme F = métamorphisme du faciès
"schistes bleus" de haut degré |
Au SW, dans les nappes de l'Embrunais-Ubaye et les nappes briançonnaises
les plus occidentales le métamorphisme est quasi-nul et
la part de déformation ductile très modérée
(la stratification et les fossiles sont conservés et visibles).
Au NE d'un axe constitué par l'anticlinal de Marinet, donc
dans la partie nord-orientale de la zone briançonnaise
et dans la zone piémontaise, le métamorphisme prend
une importance croissante : le caractère pénétratif
de la déformation s'intensifie en même temps que
s'accroît la cristallisation, de sorte que la stratification
tend de plus en plus à s'effacer au profit d'une foliation
métamorphique (souvent associée à des plis
serrés de toutes tailles) et que les fossiles ne sont préservés
de l'effacement par recristallisation que dans certains types
de roches (dolomies, croûtes et nodules phosphatés).
Toutes les recristallisations et déformations qui sont
décrites plus en détail ci-après (c'est à
dire le métamorphisme des roches au sens le plus large
du terme) semblent, en définitive, postérieures
à l'Éocène inférieur-moyen (qui
existe dans le matériel constitutif des nappes) et antérieures
à l'Oligocène supérieur (qui est transgressif
sur les nappes homologues des Alpes ligures internes). Les quelques
âges isotopiques obtenus dans ce secteur (méthode
K/Ar sur mica blanc et sur amphibole) sont proches de 40 millions
d'années.
Nappes de l'Embrunais-Ubaye (zone A) :
Le métamorphisme y est de très bas degré
(anchizone), caractérisé par une faible cristallinité
de l'illite. On a montré qu'il est, au front de ces nappes
, transporté sur les Terres noires autochtones, ce qui
indique la poursuite des charriages après la fin du métamorphisme.
Au contraire la déformation interne de la nappe s'est produite,
pour l'essentiel, pendant la recristallisation, si faible et partielle
que soit cette dernière. Il semble que l'on décèle
aussi, dans cette zone, un gradient de métamorphisme et
de déformation, l'un et l'autre croissant en direction
de l'E. Enfin les témoins rapportables à cette zone
qui reposent sur le Briançonnais ou sont inclus dans la
zone piémontaise ont le même métamorphisme
que les terrains qui les hébergent.
L'étude d'ensemble de la nappe principale (nappe du Parpaillon)
a permis d'y distinguer deux phases de déformation génératrices
de schistosité : la première est responsable
d'un clivage serré, le plus souvent parallèle à
la stratification, associé à des plis isoclinaux
déversés au NW ; la seconde a créé
un clivage crénulant, plus raide et donc oblique sur le
premier (ce qui conduit à un débit "en crayons"),
associé à des plis déversés au SW.
Ces deux phases se sont vraisemblablement enchaînées
en continuité, ce qui refléterait un changement
progressif dans la direction de déplacement de la nappe,
orientée d'abord vers le NW puis vers le SE.
Nappes briançonnaises sud-occidentales (zone B) :
Au SW de l'axe de l'anticlinal de Marinet la plupart des terrains
présentent un aspect non métamorphique, à
l'exception des calcschistes qui sont nettement transformés.
En fait ces roches ont subi un métamorphisme, de type "schistes
verts" de bas degré, qui se caractérise par
la cristallisation, à partir des argiles sédimentaires,
de mica blancs et de chlorite en cristaux ténus. L'importance
de cette recristallisation s'accroît dans les nappes les
plus basses de l'édifice où se développent
des veines de quartz-calcite fibreuses.
L'étirement des roches est peu marqué, avec une
direction d'étirement maximum hésitante, entre sub-horizontale
NW-SE (longitudinale à la chaîne) et aval-pendage
vers le SW (transverse à la chaîne). Cette dernière
disposition devient prépondérante dans la nappe
la plus profonde de la coupe de l'Ubaye.
Dans les roches originellement assez argileuses la déformation
a fait apparaître des clivages superposés en nombre
et en disposition variables. On reconnaît en général
un feuilletage phylliteux serré, quasi parallèle
à la stratification, et un clivage de crénulation
soit espacé soit ardoisier, oblique sur le litage. Çà
et là se développe une crénulation supplémentaire,
plus espacée que la précédente.
Le clivage crénulant principal est associé à
des plis décamétriques d'axe NW-SE, déversés
au SW (Fouillouse, Houerts) ou au NE (Panestrel, Font Sancte),
antérieurs à l'anticlinal de nappes de Marinet qui
en bascule les plans axiaux. Dans le flanc ouest de cet anticlinal
de nappes, là où le clivage schisteux présente
un fort pendage au SW (Saint-Antoine, Sainfoins), ce clivage à
rejoué en cisaillement inverse, vers le NE, probablement
en rapport avec la formation de cet anticlinal. Ailleurs ce sont
des clivages espacés secondaires qui expriment ce cisaillement
vers le NE (rétrodéversement).
Nappes briançonnaises nord-orientales et nappes piémontaises
Au NE de l'axe de l'anticlinal de Marinet les terrains ont, en contraste, subi des transformations minéralogiques et structurales bien affirmées dans tous les types de roches, à l'exception des dolomies. On peut y distinguer trois ensembles structuraux et quatre zones distinctes du point de vue des associations minérales.
1. à l'W et aux abords de la faille de Ceillac (zone
C et zone D pro parte) :
Dans la semelle siliceuse (unités de Marinet, des andésites de Marinet (= "de Mary"), ainsi que du Roure) la lawsonite apparaît dans
les méta-andésites (lacs de Marinet notamment) ;
la phengite et la paragonite (localement associées à
la pyrophyllite) abondent dans les schistes quartzitiques permo-triasiques
(zone C). Le chloritoïde et la Fe/Mg-carpholite caractérisent
certains niveaux de ces mêmes schistes au S de la feuille
(zone D).
Dans le matériel carbonaté de la bande Ceillac-Chiapera
les amas quartzeux à ferro-carpholite fibreuse, caractérisant
typiquement la zone D, abondent dans les métapélites
éocènes (voûte de l'anticlinal de Maljasset).
La déformation des roches se caractérise
par un clivage schisteux oblique plus pénétratif
que dans le briançonnais sud-occidental mais qui reste
encore réfracté dans les roches compétentes
et déformé par les glissements couches sur couches.
Il dessine un éventail modérément ouvert
(20°) par rapport au plan axial des nombreux plis NW-SE, déversés
au NE, qui s'apparentent au plus vaste d'entre eux, l'anticlinal
de Marinet (qui reploie les nappes imbriquées de son flanc
NE). Le déversement de ces structures et les critères
cinématiques mineurs associés au clivage (structures
S/C) indiquent un cisaillement d'ensemble à vergence NE
("rétrodéversement"). On ne rencontre
que rarement la marque d'un feuilletage antérieur ou d'une
crénulation postérieure au clivage principal.
Il existe ici une linéation d'étirement bien marquée
(fibres abritées, microfracturation des clastes) qui est
d'orientation transverse à l'allongement de la zone (sauf
cas particulier, par exemple à la voûte de l'anticlinal
de Maljasset).
2. à l'E de la faille de Ceillac (zones D et E)
:
Les nappes briançonnaises et les nappes piémontaises
(qui leur ont été ici superposées) appartiennent
à un même ensemble sous l'angle du métamorphisme
et de la déformation.
Dans les roches basiques se développent l'amphibole bleue
(glaucophane) et le pyroxène jadéitique, associés
à la lawsonite et à la phengite. Dans les métapélites
la Fe/Mg-carpholite fibreuse et la lawsonite sont conservées
dans certaines parties, les plus occidentales, du domaine (Zone
D : brèches de l'Alpet, Péouvou).
Elles sont remplacées, partout ailleurs, par des assemblages
phylliteux (chlorite, paragonite, phengite) et carbonatés
caractérisant la zone E.
La schistosité métamorphique (foliation)
est relativement constante en pendage, rarement oblique sur la
stratification (flanc E de l' anticlinal d'Acceglio) et contient
de nombreux indicateurs de cisaillement à vergence NE à
N-NE. Il existe une linéation d'étirement très
marquée, de même direction, qui s'est apparemment
développée d'abord dans les condition du métamorphisme
de haute pression et basse température (linéation
des amphiboles bleues), ensuite pendant un métamorphisme
rétrograde. Les axes de tous les plis (à l'exception
des axes des plis majeurs comme l'anticlinal d'Acceglio), qu'il
s'agisse de plis isoclinaux, des plis ouverts replissant souvent
ces derniers ou des plis en fourreaux, sont également parallèles
à cette direction. Toutefois aux environs d'Acceglio toutes
les linéations tournent au N-S puis au NW-SE ce qui peut
traduire l'effet d'un jeu en décrochement sénestre
de la faille de Preit (elle-même relais méridional
probable de la faille de Ceillac).
3. Flanc oriental de la bande d'Acceglio (zone F) :
Dans les "schistes lustrés" piémontais
de la marge orientale de la feuille, le métamorphisme et
la déformation ont les mêmes caractères qu'à
l'W de la bande, dans le synclinal du Val Mollasco (le faciès
éclogite n'apparaît que plus à l'E encore,
dans le massif du Viso). Par contre la nappe briançonnaise
du Pelvo d'Elva, que le rétrocharriage engage au sein des
unités piémontaises océaniques, montre un
métamorphisme de haute pression d'un degré plus
élevé, caractérisé par le développement
des associations jadéite + quartz au sein des porphyroïdes
et métagranites permiens, glaucophane - phengite - grenat
- lawsonite dans les métabasites. Les pseudomorphoses jadéitiques
de feldspaths automorphes atteignant 10 cm de long abondent au
col du Longet et à Roccia Ferra. La structure des roches
est essentiellement la même que dans les schistes lustrés
avoisinants, en particulier la majorité des critères
cinématiques indiquent une vergence E-NE pour les cisaillements
développés en condition "schistes bleus"
puis "schistes verts".
En définitive les cinq zones de métamorphisme
distinguées sur le territoire de la carte se caractérisent
comme suit :
A = très faible métamorphisme (anchizone) : Température
inférieure à 300°C.
B = faible métamorphisme (épizone, faciès
"schistes verts" de bas degré) : Température
autour de 300°C ; pression faible, comprise entre 1 kbar et
3 kbar.
C = Lawsonite, pas de carpholite. Métamorphisme de bas
degré, de pression intermédiaire, entre 3 kbar et
6 kbar ; Température autour de 300°C.
D = Carpholite, Lawsonite et aragonite préservées.
Métamorphisme du faciès "schistes bleus"
sans empreinte de faciès schistes verts. Température
entre 300 et 350°C, Pression de 8 à 12 kbar.
E = Carpholite, Lawsonite et aragonite rétromorphosées.
Métamorphisme du faciès "schistes bleus"
(température entre 300 et 350°C, pression de 8 à
12 kbar), partiellement repris par le faciès schistes verts
de degré intermédiaire sous température entre
350 et 400°C et pression de 4 à 5 kbar.
F = métamorphisme du faciès "schistes bleus"
de haut degré à grenat. Température entre
400 et 450°C, Pression de 10 à 12 kbar.
Hydrogéologie des formations quaternaires
Les éboulis, frais ou stabilisés jouent, par
leur grand développement, un rôle important dans
l'absorption des eaux météoriques. Bien que le pouvoir
de rétention de ces formations soit modeste leurs sources
conservent souvent ici un débit d'étiage notable
grâce à l'épaisseur et à la superficie
des réservoirs qu'elles constituent.
Beaucoup de sources d'altitude sont situées à la
limite des nappes d'éboulis et du bedrock. Toutefois, notamment
en pays briançonnais, les eaux ainsi recueillies sont assez
fréquemment évacuées par les réseaux
karstiques sous-jacents. Elles ne ressortent alors que plus bas
dans le versant, souvent peu au dessus du fond de vallée.
Dans divers autres cas la nappe ébouleuse est trop modeste
pour pouvoir expliquer à elle seule les venues d'eau et
l'on doit penser qu'il s'agit d'émergences karstiques à
griffon masqué par l'éboulis (Cabane de Tronchet,
Haut vallon de Serenne).
Les Glaciers rocheux jouent un rôle aussi important que
les éboulis dans l'absorption des eaux météoriques,
tant du fait de leur grand développement (surtout dans
le domaine briançonnais) que de leur pente moyenne assez
modeste. Les sources sont toutefois ici assez rarement concentrées
(Source du Ruisseau de la Pisse dans le vallon des Prés
Sébeyrands, Lac ouest de Marinet, source du Bachasse au
S du Col Girardin) et constituent plutôt de nombreux petits
griffons (marge W de la Plate de Tuissier, Lacs du Roure).
Les moraines fraîches ou historiques ont un comportement
très analogue. En sont issues les sources du vallon de
Panestrel (rive droite du Béal Gros) et de celui de Chillol.
Les moraines anciennes, bien que plus riches en matériel
argileux, sont également des réservoirs qui alimentent
des sources assez pérennes. Celles-ci s'y localisent à
des niveaux variables, au gré du degré de colmatage,
mais souvent aussi à leur base, à la limite du bedrock.
C'est notamment le cas lorsque ces moraines reposent sur des formations
encore moins perméables, comme les schistes de la zone
du Flysch à Helminthoïdes (Larche, Saint-Ours, Fouillouse)
ou les schistes lustrés piémontais (hauts vallons
de l'Ubaye).
Hydrogéologie du pays piémontais
La relative imperméabilité du sous-sol facilite
l'évacuation superficielle des eaux qui sont drainées
par une multitude de ruisselets, à vrai dire souvent asséchés
l'été. Toutefois les éluvions, relativement
épaisses et argileuses, constituent un élément
non négligeable de rétention qui contribue au maintien
de la verdeur des pâturages.
Plusieurs sources plus importantes correspondent au drainage des
eaux par la zone de fissures ouvertes qui correspond à
la crevasse de détachement des paquets glissés.
C'est donc en marge aval de ces derniers (Ribes de Parouart, Le
Gâ à la partie aval du vallon de Chabrière)
qu'apparaissent ces sources.
Hydrogéologie du pays briançonnais
Le grand développement des calcaires y est un facteur
d'absence de rétention superficielle. Un réseau
karstique s'y développe souvent (dans les formations du
Jurassique et du Trias moyen), notamment lorsque les dalles sont
modérément inclinées, comme dans le chaînon
de la Mortice. Quelques entrées de gouffres s'y rencontrent
alors (lac des Neuf Couleurs, Aiguille Grande de Chillol).
Les eaux ainsi absorbées peuvent donner des émergences
karstiques à la limite des formations plus marneuses du
Dogger basal (Source de la Font Sancte). Elles sourdent également
souvent le long des contacts anormaux (charriages) qui font reposer
les calcaires triasiques sur les calcschistes, souvent argileux,
du Néocrétacé.
C'est sur cette formation, en tous cas, que se trouvent retenus
la majorité des lacs de la région (lacs de Chambeyron,
des Houerts, Lacs Sainte-Anne et des Prés Sébeyrands).
Néanmoins elle est localement susceptible d'alimenter d'excellentes
sources qui apparaissent souvent à la limite supérieure
des faciès argileux (et sont dues aux circulations dans
les fissures de faciès les plus calcaires) : Fontaine du
Grand-Caire, sources de La Barge (en bord de la route) et de Maljasset
(pentes de la tête de Miéjour), source de l'Adoux
(près du lac Sainte-Anne), sources du Pré de la
Font (captées pour l'alimentation de Larche).
Les faciès quartzitiques, également assez fissurés
(quoiqu'à un moindre degré que les calcaires, en
général), sont également assez arides;
cependant l'absence de dissolution permet à la fissuration
de se colmater par des apports superficiels (limons et/ou alluvions
glaciaires, éventuellement mêlées de débris
de cargneules) ce qui est parfois à l'origine de dépressions
abritant des lacs plus ou moins permanents (lacs du Roure et de
Tuissier, notamment). Quelques sources en sont issues (carrière
de Maurin).
Hydrogéologie du pays des nappes de l'Embrunais-Ubaye
Dans la dépression marneuse de Saint-Paul et de la vallée
de l'Ubayette les eaux ruissellent le plus souvent à la
surface de croupes plus ou moins dénudées. Cependant
les crevasses actives ou fossiles limitant les zones de paquets
tassés abritent parfois des petits lacs qui sont ainsi
situés parfois, paradoxalement, au voisinage des crêtes
(Lac de l'Etoile, près du Paneyron).
Dans les secteurs d'affleurement du flysch gréseux et du
flysch à helminthoïdes le ruissellement superficiel
est prédominant. Toutefois la fissuration des grès
permet des circulations alimentant des sources modestes mais relativement
pérennes.
Pierres de taille
Deux exploitations de marbre vert (dit "de Maurin"),
constitué par des serpentinites à fissures remplies
de calcite ("ophicalcites") ont fonctionné en
Haute Ubaye et ont fourni notamment, à la fin du siècle
dernier, des matériaux pour la construction de l'Opéra
de Paris. La plus lointaine est celle de La Blave, située
en rive gauche de l'Ubaye, 4,5 km en amont du village de Combe
Brémond, terminus de la route actuelle (2 carrières).
La plus accessible, qui a subi des reprises d'exploitation dans
les années 1950 est celle du ravin de l'Alpe (dite "de
Maurin"), 1km au SE de Combe Brémond.
Des roches de même nature sont également exploitées
sur le versant italien, à Acceglio, où elles servent
principalement à la fabrication d'un marbre-brèche
reconstitué à partir de débris rocheux.
Les calcaires du Jurassique moyen et supérieur ont également
fourni des pierres de taille, exploitées notamment au Pont
du Chatelet (carrière servant actuellement de parking à
voitures à la bifurcation des routes de Maurin et de Fouillouse).
Le Jurassique moyen donne un calcaire noir utilisé principalement,
dans la construction locale, pour les marches d'escalier et les
encadrements de portes.
Le marbre du Jurassique supérieur s'apparente au "Marbre
de Guillestre" par l'âge comme par la pâte, également
noduleuse. Au Pont du Chatelet il est toutefois de teinte vert
pâle et non rouge (le marbre rouge existe aussi en abondance
dans la région, mais en des points d'accès suffisamment
difficile pour en avoir interdit l'exploitation autrement que
d'une façon accidentelle et pour des besoins ponctuels).
Des "lauzes" épaisses et lourdes ont été
utilisées pour les toitures dans l'architecture traditionnelle.
Elles étaient tirées de gisements variés
:
En Haute Ubaye, dans les villages de Maurin et les chalets d'alpage
environnants, elles étaient fournies par les calcschistes
briançonnais de la formation des "marbres en plaquettes"
(La Barge, Maljasset) et ceux, piémontais, des "schistes
lustrés" (Combe Brémond surtout), plus rarement
(Vallons de Mary et de Chillol) par les schistes siliceux du Permien
(andésites et volcanodétritiques associés).
En territoire italien les toitures traditionnelles ont fait un
large appel à toutes les roches clivables de la zone piémontaise,
du Permo-Trias aux volcanites schistosées et calcschistes
des séries "océaniques".
Des ardoises plus fines ont aussi été exploitées
autrefois dans les calcaires schistosés du Flysch à
helminthoïdes, en rive gauche de la vallée de l'Ubaye
en aval de Saint-Paul, ainsi qu'à l'W immédiat de
Meyronnes, dans la vallée de l'Ubayette.
Quelques carrières de matériaux d'empierrement ont été ouvertes pour les besoins locaux, au pied des falaises de calcaires triasiques ou de celles de quartzites, dans la gorge de l'Ubaye.
Minéraux
Aucune espèce minérale utile ne présente de gîte où elle soit cristallisée de façon remarquable. On trouve cependant de l'amiante et du talc en amas aux abords des massifs de serpentinites (notamment à la carrière de Maurin).
Minerais et combustibles
Aucune exploitation ni indices de minerais métallifères ne sont connus dans les limites du territoire français de la feuille.
Les couches charbonneuses de la base du Dogger ont été
autrefois exploitées à Saint-Ours (vallée
de l'Ubayette), 1 km au N du village, au lieu-dit Rocher de Luce.
Ces mêmes couches ont fait l'objet de "grattages"
pour des besoins individuels dans la vallée de l'Ubaye,
aux abords du Pont du Chatelet.
Sondages
Un sondage d'exploration a été effectué dans la vallée de l'Ubaye, à l'W du Pont du Chatelet, dans le cadre d'un projet d'aménagement hydroélectrique du verrou que tranche l'Ubaye à l'emplacement de ce pont. Il a révélé la présence d'une profonde entaille épigénique (de plus de 80 m.) comblée d'alluvions quaternaires. C'est le témoin d'un ancien lit de l'Ubaye, distinct et décalé d'une centaine de mètres par rapport à l'actuel.
Galeries
Pas d'ouvrage de ce type connu.
Aménagements hydroélectriques
Seuls trois modestes aménagements d'intérêt
purement local ("microcentrales") sont à recenser:
- A Grande-Serenne, en rive gauche de l'Ubaye, sont turbinées
des eaux captées à Fouillouse sur le torrent de
la Baragne.
- A Maurin, village de La Barge: les eaux de l'Ubaye sont turbinées
2 km à l'aval.
- A Meyronnes, sur l'Ubayette.
Stabilité des versants
Il faut souligner l'abondance des traces de glissements de
versants plus ou moins anciens dans certains domaines, notamment
dans la zone piémontaise et dans l'unité de Serenne
de la Zone de l'Embrunais-Ubaye.
En dépit de cela on ne peut pas considérer qu'il
y ait des secteurs à risques particulièrement désignés.
Toutefois les travaux éventuels de tracés routiers,
nivellement de pistes de ski ou tous autres impliquant une dénudation
des sols ou un sapement de pied de versant devront prendre en
compte le risque de déstabilisation dans les régions
indiquées comme ayant subi des mouvements de terrain.
Risques sismiques
La région a fait l'objet d'un séisme récent
(en date du 5.4.1959) qui a été assez important
(magnitude 5,5, dégâts d'intensité 8) et dont
l'épicentre avait été situé 1 km au
SE du village de Grande Serenne.
Elle se signale en outre par une concentration remarquable d'épicentres
sismiques correspondant à des secousses plus modestes qui
ont été étudiés par stations portables
(voir FRÉCHET J. & PAVONI N., 1979). Ce sont les groupements
d'épicentres les plus importants de toute la région
comprise entre le Pelvoux et l'Argentera-Mercantour. Ces épicentres
sont groupés en deux essaims, l'un correspondant exactement
au massif de Chambeyron avec des foyers profonds en moyenne de
2 km , l'autre (moins important) avec des foyers plus profonds
(environ 1O km) situé à la marge W de la bande briançonnaise
d'Acceglio (secteur des Mte Pence et Gabel).
La géologie de la coupe de la vallée de l'Ubaye dans sa traversée de la feuille Aiguilles de Chambeyron est partiellement décrite dans l'ouvrage "Alpes du Dauphiné" de J.DEBELMAS et coll.(1983), de la collection des Guides géologiques régionaux éditée chez Masson.
Plusieurs itinéraires, intéressant la géologie de la zone briançonnaise, sont proposés dans l'ouvrage de M.GIDON (1962) consacré à cette zone.
Quelques itinéraires, intéressant le versant N de la ligne de partage des eaux entre Ubaye et Guil (vallée de Ceillac), sont décrits dans l'ouvrage de LEMOINE M. & TRICART P. (1988).
DOCUMENTS ET COLLECTIONS CONSULTABLES
La banque des données du sous-sol du B.R.G.M. détient
l'inventaire des sondages et autres travaux souterrains exécutés
dans le périmètre de la feuille (partie française)
et archive régulièrement les nouveaux travaux.
Les documents peuvent être consultés soit au S.G.R.
Provence-Corse, Domaine de Luminy, 13009 Marseille, soit au B.R.G.M.