Montagne des Clottous : détails tectoniques |
On a groupé ci-aprés quelques clichés analysant plus en en détail certains aspects tectoniques de la montagne des Clottous.
1/ On examinera d'abord en détail la forme des plis qui sont aisément observables dans les ravins des abrupts septentrionaux de la montagne, en rive gauche du cours supérieur de la Malsanne (pour la localisation se reporter à la vue d'ensemble de ce versant en page "Clottous") :
Détails de plissotis du versant nord-est de la Tête des Clottous Ces microplis déca- à hectométriques se développent dans le flanc oriental du synclinal du Paletas (l'est est à gauche). Le cliché permet de voir comment ces plis prennent naissance, vers le bas de la succession, pour s'amortir vers le haut : L'analyse montre qu'ils résultent d'une déformation de la pile de strates par un glissement couches sur couches sur des surfaces que l'on peut considérer comme des paliers de chevauchement, mais où aucun accident n'est apparent (sauf quelquesbiseautages qui passent facilement inaperçus). En effet chaque pli prend naissance, par froncement local des couches, au dessus de la surface de glissement, en un point où (pour une raison restant à déterminer) le mouvement sur cette surface se trouve bloqué : la surface de déplacement s'y transforme, de ce fait, en un sectionnement oblique aux couches (formation d'une rampe de faille inverse). La valeur du déplacement relatif des points homologues de part et d'autre de la rampe est progressivement "absorbée" par le jeu du cintrage des couches au dessus de la rampe. En effet la distance à parcourir est plus courte entre deux couches est plus faible si on les coupe orthogonalement plutôt qu'en oblique très aigu. Le glissement "s'amortit" au niveau, dans la succession, où la charnière du pli a atteint une ampleur suffisante (c'est le processus des "plis de progression" induits par une tectonique de chevauchement par paliers). |
2/ Sur l'échine de Côte Dure, qui descend vers le sud depuis le sommet des Clottous vers le ravin de l'Issart, un ravin secondaire entaille axialement le coeur de l'anticlinal des Terrasses (voir le cliché d'ensemble du versant) et permet d'analyser sa forme en détail.
La forme de ce pli est caractérisée par de longs flancs amincis,
par un espacement des bancs dans les charnières et par
une multitude de plissotis secondaires (plis
parasites) : c'est celle des plis dits "semblables"
(il est vraisemblable qu'il s'agit plus précisément
de plis "concentriques aplatis"). |
image sensible au survol et au clic Détail de l'arête sud des Clottous (ravins
supérieurs de l'échine de Côte Dure) Une particularité de ce pli est qu'il est traversé
verticalement par une faille extensive dont le compartiment
oriental (droit) est abaissé. La surface de cassure, en
moyenne parallèle au plan axial des plissotis, dessine
des sinuosités à l'occasion des changements de
nature des strates. Schéma de la colonne stratigraphique (rappel) |
3/ Dans le bas de l'échine de Côte Dure, aux approches du fond du ravin de l'Issart, les axes de plis s'infléchissent fortement vers le SE, ce qui permet au Lias du synclinal du Paletas (voir le cliché d'ensemble du versant) de s'enfoncer sous les Terres Noires au niveau du lit de ce ravin. Au niveau du lacet le plus nord-occidental du sentier du col du Paletas on observe dans le Sinémurien de spectaculaires plissotis de taille hectométrique qui montrent bien ce plongement axial.
Le versant NE de l'échine de Côte Dure, dans le haut ravin de l'Issart (alt. 2000 à 2050). Plissotis décamétriques dans le Sinémurien du synclinal du Paletas Les numéros renvoient aux images plus agrandies des 3 clichés ci-après. |
Détails agrandis des plis de l'affleurement représenté ci-dessus. Noter le fort plongement vers la gauche (vers le sud) des axes des deux anticlinaux a1 et a2 et l'enroulement par a1 d'une linéation (moins pentée vers le sud). |
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(Armet) |
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