col du Glandon : alpages des sources de l'Eau d'Olle

versant ouest du col de la Croix de Fer

Le torrent de l'Eau d'Olle prend sa source dans les alpages situés en amont de la retenue de Grand Maison, alpages qui communiquent avec le versant mauriennais par le col du Glandon (vers la vallée des Villards) et par celui de la Croix de Fer (vers la vallée de l'Arvan).

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Le versant Eau d'Olle du col du Glandon vu du sud, depuis les abords de la brèche sud des Rochers Pilliozan.
f.BE (tracé en rose) = Faille orientale du massif de Belledonne ; f.wL = faille occidentale du fossé des Lacs de Saint-Sorlin ; a.B = anticlinal de Bellard.
s.pa = surface de la pénéplaine anté-triasique (limite entre socle cristallin et couverture sédimentaire) : la voûte des Rochers de la Curiaz correspond à cette surface, dégagée par l'érosion quaternaire.

Le vallon des chalets d'Olle, que suit la route D.926 pour aller, d'ouest en est, du col du Glandon à celui de la Croix de Fer suit pratiquement du côté nord la limite septentrionale du socle cristallin du massif des Grandes Rousses. Le changement de nature des roches s'y manifeste, entre les deux rives du torrent de l'Eau d'Olle par une différence très perceptible de végétation et de modelé du relief. Cela correspond au fait que la voûte anticlinale décrite par la surface de la surface de la pénéplaine anté-triasique s'enfonce là, doucement, vers le nord, sous sa couverture sédimentaire, de sorte qu'elle a pu y être dénudée par l'érosion en rive gauche (où les Rochers de La Curiaz correspondent à un véritable "mont"* en terme de géomorphologie).
Le plongement axial de cette voûte est de l'ordre de 20 à 30°, c'est-à-dire assez fort pour que la disparition du socle cristallin vers le nord soit définitive : de fait le socle ne réapparaît nulle part dans le chaînon de l'Ouillon qui sépare, plus au nord, les vallées des Villards et de l'Arvan.

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Le versant occidental du col de la Croix de Fer et le chaînon des Aiguilles de l'Argentière vus de l'est, depuis les abords du sommet du col de la Croix de Fer.
À gauche (Rochers de la Curiaz) la voûte du socle cristallin de la partie occidentale du massif des Grandes Rousses est décapée et présente encore quelques lambeaux résiduels de dolomies triasiques. À droite (nord) elle disparaît en s'enfonçant sous sa couverture sédimentaire (tirets rouges).
En avant affleure le contenu de l'hémigraben des Lacs de Saint-Sorlin, qui se complète à droite par des termes, de plus en plus récents d'est en ouest, allant jusqu'à des schistes purement argileux de l'Aalénien.
f.BE = faille orientale du massif de Belledonne ; f.wL = faille occidentale du fossé des Lacs de Saint-Sorlin.

En rive gauche (sud) du vallon des chalets d'Olle, moins de 1 km en aval du col de la Croix de fer, débouche le vallon qu'emprunte l'accès routier aux lacs de Saint-Sorlin. En effet il affecte l'allure d'un sillon garni d'alpage qu'encadrent deux échines rocheuses.
Cette dépression, allongée N-S, se raccorde du côté nord aux pentes d'alpages de l'Ouillon et se poursuit vers le sud jusqu'au col des Quirlies. Son origine est structurale car elle correspond à l'évidement, par l'érosion quaternaire, du contenu sédimentaire d'un hémigraben*, dont il ne subsiste que le fond, pincé entre les deux blocs cristallins qui l'encadrent.

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Le vallon des chalets d'Olle (extrémité septentrionale de la dépression des lacs de Saint-Sorlin) vu du nord, depuis la D926, 1 km au nord-ouest du col de la Croix-de-Fer.
La bordure orientale du graben des lacs est constituée par une surface (f.Ca), garnie par des dolomies et des cargneules triasiques. Elle représente la terminaison septentrionale de la faille de Cassini, qui est ici pratiquement amortie et constitue en fait le flanc ouest de l'anticlinal de Bellard, qui se développe plus au nord. Elle est basculée jusqu'à la verticale de sorte que les terrains volcaniques houillers ("orthophyres") du bloc de Cassini surplombent le contenu du graben médian des Rousses.
La limite occidentale du graben est constituée par une cassure fortement inclinée vers l'est (f.wL = faille occidentale des Lacs de Saint-Sorlin) le long de laquelle le Lias vient souvent directement en contact avec le cristallin et où le Trias n'est présent qu'en lentilles. Cette cassure était donc, à l'origine, une paléofaille jurassique, limitant du côté oriental le bloc de socle des grandes Rousses occidentales (du chaînon faîtier : Pic de l'Étendard, etc ...).
À l'ouest du graben les Rochers de la Curiaz représentent le prolongement septentrional de ce chaînon faîtier . Ils sont constitués par une voûte de cristallin qui s'enfonce doucement vers le nord (voir cliché suivant) et porte des lambeaux de tégument triasique préservés de l'érosion à la faveur de petites cassures.
(voir les prolongements de cette structure en direction du sud à la page "lacs de Saint-Sorlin").

Ce graben peut être appelé "accident médian des Grandes Rousses" car il partage le massif en long, en séparant un bloc des Grandes Rousses occidentales d'un bloc des Grandes Rousses orientales ; vers le sud il se raccorde vers le sud à la faille de Cassini et vers le nord, à la latitude du col du Glandon, son contenu sédimentaire s'épanouit et s'y raccorde à la marge orientale de l'hémigraben de Bourg-d'Oisans.


Coupe d'ensemble
de l'extrémité septentrionale des Grandes Rousses, à la latitude du col de la Croix de Fer
f.BE = faille orientale de Belledonne = prolongement septentrional de la faille du col d'Ornon (= f.Co) ; f.Ca = faille occidentale de l'hémigraben médian des Rousses (= prolongement septentrional du faisceau de failles de Cassini) ; f.Ch = faille du Chambon, limitant le graben du Ferrand vers l'ouest, par rapport au bloc des Rousses
N.B. : ces deux dernières failles sont d'anciennes cassures extensives, rabattues en chevauchement vers la gauche dans leur partie la plus élevée : ce rabattement est dû au mouvement relatif, dans ce sens, de la couverture par rapport au socle cristallin.
attention ! : les couleurs adoptées ne sont pas toutes identiques à celles de la carte de fin de page ...

Au col du Glandon lui-même on est franchement dans la couverture sédimentaire du bloc des grandes Rousses, au cœur du remplissage de l'hémigraben* de Bourg-d'Oisans.
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Le versant occidental de la montagne de l'Ouillon, vu de l'ouest depuis la bosse du Carrelet.
a.G = anticlinal du Glandon ; f.wL = faille occidentale des lacs de Saint-Sorlin : a.B = anticlinal de Bellard (affectant l'enveloppe sédimentaire du bloc des Grandes Rousses orientales).

Ce matériel sédimentaire est essentiellement constitué de calcaires argileux liasiques, qui sont affectés de plis assez serrés dont les axes plongent nettement vers le nord ; mais il comporte aussi des schistes toarciens et même aaléniens, pincés au coeur de ses synclinaux.
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Le col du Glandon (versant NW) vu de l'ouest, depuis le sentier de la Combe de la Croix.
Les affleurements de socle cristallin des Rochers de la Curiaz représentent la voûte du bloc des Grandes Rousses occidentales, dont l'enroulement anticlinal est bien perceptible. Ils s'enfoncent vers la gauche sous le Trias puis sous le Lias calcaire, reployé, qui affleure sous le col du Glandon, dans la partie la plus haute des ravins de la vallée des Villards.
f.Ca = extrémité du prolongement septentrional de la faille de Cassini, qui limite du côté oriental le bloc des Grandes Rousses occidentales
f.wL = faille occidentale du fossé des Lacs de Saint-Sorlin : cette cassure met en contact, en avant, le Lias calcaire de son compartiment occidental (bloc des Grandes Rousses occidentales) avec, en arrière, l'Aalénien du sommet de la succession de son compartiment oriental (hémigraben des Lacs de Saint-Sorlin).

Or ce sont ces derniers terrains, les plus récents observables ici, qui viennent en contact direct avec le cristallin du bloc de Belledonne. Cette disposition confirme qu'à l'ouest du col le contact cristallin - sédimentaire est de nature tectonique : il correspond à la faille orientale de Belledonne.
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Les abords du col du Glandon, vus de l'est, depuis le point coté 2217 du plateau de Bellard.
f.BE = faille bordière orientale de Belledonne ; d.P = décrochement dextre du Rocher Pilliozan : il décale la limite occidentale de la bande d'amphibolites de l'Aiguille de Marcieu et de la crête du Pin (en vert acide), aussi bien que sa limite orientale (en vert émeraude). cip (en bleu) = lits de cipolins à la transition entre les schistes graphiteux et les micaschistes chloriteux de la bande (sans doute synclinale) du revers oriental du massif des Sept-Laux (voir aussi les pages "col du Sabot" et "Sambuis").
Noter : 1) dans la lèvre nord-occidentale de f.BE, l'obliquité très marquée des bandes de roches cristallines du bloc de Belledonne par rapport au tracé de cette cassure.
2) que dans la lèvre sud-orientale (avant plans) ce sont le plus souvent les terrains sédimentaires les plus récents du remplissage de l'hémigraben (et rarement le Lias calcaire) qui viennent en contact direct avec le socle cristallin, notamment l'Aalénien le long du sentier qui rejoint la Combe de la Croix et à Rieu Claret.

Ces rapports entre terrains sédimentaires et socle cristallin sont très analogues à ceux que l'on rencontre, plus au sud, aux abords d'Ornon : ceci est parfaitement cohérent avec l'interprétation selon laquelle la faille orientale de Belledonne est le prolongement septentrional de la faille du col d'Ornon.

 

 


aperçu général sur le massif des Grandes Rousses


cartes géologiques à 1/50.000° (*) à consulter : feuilles Domène et Saint-Jean de Maurienne.


Carte géologique simplifiée des Grandes Rousses septentrionales,
à la latitude du col de la Croix de Fer
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
plus au nord ;
plus à l'ouest ; cartes voisines : plus à l'est ;
plus au sud


(Sambuis)

(Saint-Colomban)

(Croix de Fer - Ouillon)
(Aig. de l'Argentière)

LOCALITÉS VOISINES

(Saint-Sorlin)

(Grand Maison)

Lacs de Saint-Sorlin

Grand Sauvage, Valette
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