Mont Falcon, gorges de Valfroide |
La rive droite de vallée de l'Arvan, au sud du coude d'Entraigues, est drainée par deux affluents, le ruisseau de Pradin (Montrond) et le torrent de Valfroide (ou Arvette).
Le tracé de ce dernier prolonge assez bien vers le sud celui du cours aval de l'Arvan : cdla porte à penser qu'il en représente le cours supérieur originel et que le raccord de ces deux cours d'eau à Entraigues est le fruit d'une ancienne capture, par le torrent de Valfroide, de l'actuel Arvan supérieur (qui s'écoulait sans doute originellement vers le nord par le col d'Arves). |
Ces deux vallons encadrent le lourd chaînon du Mont Falcon, orienté N-S, dont l'extrémité méridionale se fond, à la Basse de Gerbier, dans le soubassement des Aiguilles d'Arves.
La crête du Mont Falcon vue du nord-ouest, depuis le chalet de Chanin, sur l'échine de rive gauche du vallon de Valfroide. (d'après des clichés obligeamment communiqués par M. Michel CAPLAIN). a.F = anticlinal du Mont Falcon ; s.RB = synclinal du Rieu Blanc : les axes de ces plis plongent vers la droite et surtout vers l'arrière-plan. Les gypses triasiques du coeur de la charnière anticlinale du Mont Falcon affleurent selon une bande qui coupe en diagonale les ravins. Il y a à cela deux raisons : la première est que le versant ne coupe pas le pli orthogonalement à son axes mais en biseau (la bande gypseuse correspond à l'intersection du plan axial du pli par la surface topographique) ; la seconde est que les deux flancs du pli sont disposés réellement de façon presque parallèle, ce qui traduit l'écrasement des gypses du coeur du pli. |
Ce chaînon est armé par les calcaires liasiques qui y sont redoublés par un gros pli anticlinal. Cet anticlinal du Mont Falcon a un axe NW-SE, donc oblique à la crête, qui plonge en outre fortement vers le sud-est. Son coeur triasique est aisément repérable par la bande blanche des gypses qui traverse en diagonale les ravins du versant ouest de la montagne.
La charnière du grand anticlinal du Mt Falcon est tranchée en biais par le versant est du vallon du torrent des Aiguilles et le talus du pied des Aiguilles d'Arves (voir aussi la page "Aiguilles d'Arves"). Dans ces pentes le tracé de son plan axial se suit sur la surface topographique, d'un niveau stratigraphique au suivant, depuis le NW (Trias du cœur du pli) jusqu'au SE (Dogger du soubassement des Aiguilles). Mais l'orientation de ce tracé n'a rien à voir avec celle de l'axe du pli, qui est presque perpendiculaire au versant et d'orientation proche de E-W. |
Le versant est de la montagne est une combe monoclinale ouverte dans les schistes aaléniens du flanc oriental de ce pli (voir la page "Albiez"). Elle s'élève vers le sud jusqu' à l'extrémité sud du chaînon où ces schistes aaléniens déterminent la zone de cols de la Basse du Gerbier. Mais on se trouve là sur la charnière même de l'anticlinal du Mont Falcon, dont le dessin est ici très ample. Ce pli et le synclinal du Rieu Blanc, qui lui succède du côté sud-ouest, se poursuivent dans les pentes abruptes du socle des Aiguilles d'Arves où il sont alors dessinés par les couches du Bajocien, avant d'être tranchés par la surface de transgression des couches nummulitiques.
La rive droite de la partie amont du ravin de Valfroide vue du nord-ouest, depuis l'arête NE de la Cime des Torches (point coté 2655) (cliché original obligeamment communiqué par M. Michel CAPLAIN). a.F = anticlinal du Mont Falcon ; s.RB = synclinal du Rieu Blanc ; a.fV = anticlinal du Fond de Valfroide ; a.V = anticlinal du ravin de Valfroide. |
Dans ces niveaux le dessin des plis se modifie pour se déverser plus fortement vers le sud-ouest et prendre l'allure de plis couchés (en outre accidentés de replis parasites).
Cette modification de l'allure des plis n'est peut-être
dûe qu'à la plus grande abondance des marnes dans
les niveaux de la série qui sont supérieurs au Toarcien. |
En contrebas sud-ouest de la Basse du Gerbier, les alpages des vallons affluents de rive droite du torrent de Valfroide (vallons des Aiguilles et de la Saussaz) doivent leur épanouissement à ce qu'ils sont ouverts dans les couches majoritairement argilo-schisteuses de la succession Domérien - Bajocien.
Le cours amont du ravin de Valfroide affouille la succession de façon plus profonde, jusqu'au Lias calcaire (mais sans atteindre le Trias), en suivant grossièrement le plan axial d'un pli plus occidental, l'anticlinal de Valfroide.
Le ravin affluent de l'Arvette tranche le flanc est de ce pli dans la partie orientale du sauvage cirque du Fond de Valfroide et y met en évidence une belle charnière couchée parasite, l'anticlinal du Fond de Valfoide. Ce pli est assez étonnant car, s'il appartient manifestement, par l'azimut et le plongement de son axe, à la même famille que les précédents son déversement est par contre dirigé en sens inverse, vers le nord-est.
L'origine du sens de déversement de ce pli du Fond de Valfroide, que l'on peut qualifier d'"anormal" puisqu'il est inverse de celui du Mont Falcon, n'est ni claire ni évidente. On peut se demander s'il ne s'agit pas d'une portion du pli qui aurait gardé son sens de déversement originel, au sein d'un ensemble dont les parties hautes ont subi, après plissement, un cisaillement vers l'ouest par entraînement sous la dalle nummulitique, lors des mouvements tardifs subis par la couverture vis-à-vis du socle cristallin (voir à ce sujet l'aperçu tectonique sur le massif du Pelvoux). |
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille La Grave
Carte géologique simplifiée des environs
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
plus au nord ;
plus à l'ouest ; cartes voisines : plus à l'est
plus au sud
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Saint-Sorlin |
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