Col de la Madeleine, Saint-François-Longchamp |
La large vallée qui descend vers le sud depuis le col la Madeleine et qui abrite dans sa partie supérieure la station de ski de Saint-François-Longchamp est drainée par le torrent du Bugeon. Sa rive gauche est particulièrement ouverte et vallonnée parce qu'elle est modelée dans les terrains tendres de la zone dauphinoise orientale, constitués par les schistes argileux du Lias supérieur et du Jurassique moyen. Sa rive droite est plus abrupte parce qu'elle longe le revers oriental du socle cristallin de la chaîne de Belledonne (massif de la Lauzière).
Le cours du torrent du Bugeon s'inscrit dans les terrains sédimentaires, quelques centaines de mètres seulement en contrebas de la limite occidentale de leurs affleurements depuis la vallée de l'Arc jusqu'à la latitude de Saint-François-Longchampt. Mais plus au nord la limite sédimentaire - cristallin s'écarte plus du fond de vallon et traverse en oblique les escarpements inférieurs du chaînon de La Lauzière pour passer 1 km à l'ouest du col de la Madeleine.
Cette ligne de contact semble correspondre à l'ancienne surface de la pénéplaine anté-triasique car elle est jalonné par des couches du Trias.
En outre, à partir de la latitude du col de la Madeleine jusque à celle de Celliers, 4 km plus loin vers le nord, cette limite est bordée par une bande intercalaire (en général large d'un centaine de mètres) de grès et schistes houillers. Le Trias et le Lias, fort minces, se disposent en concordance sur cette lame jusqu'à Celliers ; au-delà elle se poursuit mais marque alors la limite entre les amphibolites et les micaschistes chloriteux, sur lesquels se plaque désormais la base de la couverture mésozoïque. |
Mais l'interface socle - couverture sédimentaire y est très redressée, parfois basculée vers l'est et la succession stratigraphique n'y a qu'une épaisseur très réduite. En dehors de cela, l'on n'y voit guère ici d'indice de déformations tectoniques qui attesteraient du passage le long de cette ligne d'un prolongement de la faille bordière orientale de la chaîne de Belledonne.
On doit cependant noter l'existence, dans la base de la couverture, d'indentations par des lames de cristallin qui s'y effilent en s'avançant dans la couverture vers le sud : cela s'observe au sud de Montgellafrey dans les pentes dominant Notre-Dame-du-Cruet et cela rappelle ce que l'on observe au nord du col de La Madeleine, aux abords de Celliers : dans l'un et l'autre cas ces dispositifs tectoniques semblent pouvoir résulter d'un écaillage du socle entraîné par un coulissement dextre à la limite socle-couverture. |
Les basses pentes de la rive opposée (orientale) du Bugeon sont par contre parcourues du sud au nord par une lame assez continue de Lias inférieur calcaire qui vient redoubler la succession, adhérente au socle, affleurant dans le lit du torrent.
Cet accident est pratiquement vertical et peut être interprété de deux façons : |
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Plus à l'est, dans le versant à relief mou que traverse la route D.213 (et qui s'accidente d'une échine séparant Saint-François de Montaimont) la structure de la zone dauphinoise se lit difficilement, du fait de la monotonie et du peu de différenciation des faciès des roches de sa succession stratigraphique. Elle est caractérisée par la répétition alternante de bandes plus ou moins calcaires, au sein d'un ensemble où prédominent les schistes argileux de l'Aalénien.
Les crêtes et les pentes de rive gauche (orientales) de la vallée du Bugeon, depuis le col de la Madeleine jusqu'à l'entrée du défilé de Pontamafrey, vues du sud-ouest, depuis la crête du Grand Jarnalet (rive gauche de la vallée des Villards). En rouge la surface de la pénéplaine anté-triasique ; en jaune la surface de transgression du Tertiaire. s.C = synclinal de la Chal de Chaussy : son coeur nummulitique forme le ressaut qui soutient le replat de Montpascal. pour situer ce cliché dans un contexte un peu plus large voir le panorama de la rive droite de la Maurienne. |
Ces bandes représentent, dans les hautes pentes (au dessus de Saint-François-Longchamp), les coeurs bajociens de synclinaux (dont la charnière est localement visible) et, dans les basses pentes (qui dominent La Chambre) le Lias supérieur marno-calcaire, ployé en anticlinaux assez aplatis pour que leurs charnières ne soient guère visibles dans la plupart des cas.
aperçu général sur la Maurienne // aperçu
général sur la rive droite
de la Maurienne
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille "La Rochette"
Carte géologique simplifiée des environs de La Chambre
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
plus au nord ; cartes voisines : plus au sud
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Lauzière sud |
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