On trouvera dans cette page un résumé de la publication n°183, intitulée "Les chaînons subalpins au nord-est de Sisteron et l'histoire tectonique de la nappe de Digne", suivi de quelques figures qui sont extraites de cette note :
Les rapports complexes entre la nappe de Digne et son avant-pays sont examinés dans leur ensemble et analysés de plus près au nord-est de Sisteron. L'indentation cartographique du front de la nappe dans ce secteur (redent de Turriers) résulte du jeu de failles de coulissement qui délimitent une zone de poinçonnement horizontal associé à du sous-charriage. On montre que la cause de cette particularité et de la plupart de ses autres complexités réside dans un découpage initial en zigzag du front de la nappe par la tectonique antérieure au charriage.
La nappe s'enracine probablement dans un accident de socle à peu près N-S, dû à l'extension jurassique, qui a créé le bassin (hémi-graben) du Lias de la nappe (atteignant près de 2000 m d'épaisseur). Il se compliquait d'une cassure secondaire, NE-SW, le Linéament de Clamensane, génératrice de séries liasiques particulièrement réduites. Au début du Tertiaire l'emplacement de l'accident crustal N-S a été le lieu d'un soulèvement et d'une érosion (front nummulitique, limitant le domaine des Molasses Rouges de celui du Priabonien marin). Cela s'est accompagné d'un coulissement extensif, créant dans la couverture post-triasique une déchirure en pull-apart, jalonnée d'un chapelet de diapirs. Les chevauchements, apparus à l'Oligocène, ont principalement affecté le prisme sédimentaire qui garnissait la lèvre occidentale de cette cassure du socle. Ils débutent par le collapse vers l'ouest des Écailles de Faucon, qui a été déclenché par la réactivation en décrochement du Linéament de Clamensane (failles de Turriers et de Vermeil). C'est plus tard, au Miocène, que la déchirure diapirique s'est transformée en chevauchement de la nappe de Digne.
Du début à la fin de ces étapes la direction de raccourcissement est restée orientée N20 à N30. Or la cassure profonde, sur laquelle s'enracine la nappe est loin d'être perpendiculaire à cette direction. Il en est résulté diverses déformations en transpression (décro-chevauchement). Ceci se manifeste principalement, de part et d'autre de la marge de la nappe, par la formation de plis N170, dus au débordement de la nappe sur sa rampe latérale et au cisaillement dextre corrélatif. Ces plis sont néanmoins contemporains des plis N110 à N130, dus plus directement au serrage, avec lesquels ils se connectent en continu. Lors du charriage le corps de la nappe a subi en outre une déformation qui s'exprime par une torsion transversale selon trois bandes de cisaillement dextre. La position de celles-ci résulte du poinçonnement du front de la nappe par les indentations de la marge orientale de son autochtone relatif, principalement le redent de Turriers et l'angle nord-est du bassin néogène de Valensole. Le résultat le plus visible est la surrection du Dôme de Remollon. Dans ces bandes les saillants du front de la nappe ont à leur tour poinçonné vers l'ouest la marge de son autochtone relatif : ceci est à l'origine de diverses structures locales témoignant d'un serrage presque E-W et plus particulièrement du système de cassures des environs occidentaux de Bayons, qui héberge le diapir de la montagne du Cerveau originaire de la frontière du domaine de la nappe et transporté par le charriage.
La flèche actuelle de la nappe croît du nord vers le sud, jusqu'à Digne, à la fois du fait de ces cisaillements dextres et par le jeu d'une rotation de 30° dans le sens horaire, autour du centre du Dôme de Remollon. Cette rotation a ouvert, du côté nord de ce dôme, le graben de la vallée de l'Avance, qui se prolonge par le " hiatus sud-pelvousien ", dans lequel se sont effondrés, plus au nord-est, les chaînons de la bordure sud-est du massif du Pelvoux.
2/ Schémas illustrant les processus de structuration envisagés dans le texte :
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(figure
agrandissable)
Carte structurale interprétative des déplacements
dans les chaînons entre Gap et les abords de Barrême.
Les flèches symbolisent les déplacements secondaires qui ont été induits par le déplacement général de la nappe (grosses flèches noires).
Les zones grisées sont celles où la nappe a subi
un cisaillement dextre NE-SW
(pour plus de commentaires se reporter à la publication
n°183)
figure plus grande |
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