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Montauban-sur-l'Ouvèze, Saint-Auban, La Rochette du Buis |
Les villages des communes de Montauban, Rioms et Saint-Auban-sur-l'Ouvèze sont dispersés dans la dépression très ouverte que drainent les ravins des sources de l'Ouvèze. Celle-ci s'allonge d'ouest en est depuis Saint-Auban pour s'épanouir en cuvette au pied occidental du col de Perty et du sommet de Chamouse. C'est un val* des plus caractérisés, que l'érosion a aménagé en y dégageant les terrains du Crétacé inférieur qui occupent le cœur du synclinal de Saint-Auban.
Mais il est à remarquer que ce pli, très ouvert et d'axe presque E-W n'a nullement été évidé sur toute sa longueur de la même façon : son contenu a été enlevé d'ouest en est par tranches successives, des plus récentes (Barrémien) aux plus anciennes (Tithonique). Cela est lié à l'inclinaison axiale du pli qui en surhausse progressivement le fond en direction de l'est.
 Les Baronnies centrales (bassin versant de l'Ouvèze), vues de l'ouest, depuis un avion de ligne (cliché original obligeamment communiqué par M. Th. Dumont). s.sJ = synclinal de Sainte-Jalle ; a.M = anticlinal de Montlaud ; s.sA = synclinal de Saint-Auban ; a.rB = anticlinal de la Rochette du Buis ; s.M = synclinal de Mévouillon ; a.G = anticlinal du Gravas ; s.P = synclinal du Poët en Percip ; a.B = anticlinal du Buis ; s.E = synclinal d'Eygaliers. f.A = faille d'Autanne ; f.Bn = faille de Banne ; ØBl = chevauchement de Bluye. |
image encore 
en chantier !
Les crêtes qui ferment au nord et au sud le val des sources de l'Ouvèze sont constituées l'une et l'autre par le Tithonique, qui forme deux crêt à regards divergents. Elles sont orientées respectivement WNW - ESE et W-E, de sorte qu'elles convergent vers l'est au sommet de la Montagne de Chamouse (1532 m), où le fond du val se termine en formant un promontoire abrupt dominant Izon. Bien que la charnière du pli y soit très ouverte on peut considérer qu'il s'agit là d'un exemple de val perché (= "synclinal perché").
 La Montagne de Chamouse et la vallée supérieure de l'Ouvèze, vus d'avion depuis le NE (cliché original obligeamment communiqué par M. J-G. Huguet) s.M = synclinal de la Méouge ; s.sA = synclinal de Saint-Auban ; f.P = faille du Perty (prolongement vers le sud-est du chevauchement de la Clavelière). Du côté supérieur gauche du cliché le revers méridional de la montagne de Chamouse (masqué par la perspective) s'avance vers el sud en chevauchant la marge septentrionale du synclinal de la Méouge. Le cœur (Cénomanien) de ce dernier est coiffé en discordance par la petite butte témoin du fort de Mévouillon, formée de calcaires et conglomérats burdigaliens (Mc). |
Ces crêtes correspondent l'une comme l'autre à des anticlinaux qui sont respectivement les prolongements orientaux de ceux de Montlaud et de la Rochette du Buis (l'axe de ce dernier prenant là une direction presque NW-SE). Mais l'un comme l'autre (surtout le premier d'ailleurs) sont rompus par des failles longitudinales qui tendent à les faire chevaucher, de façon d'ailleurs divergente, sur le contenu des synclinaux qui les jouxtent (savoir celui de Mévouillon au sud et celui de Chauvac au nord.
En ce qui concerne ce dernier il s'agit du chevauchement de la Clavelière, qui s'avère être un accident important car il fait reposer les calcaires du Jurassique supérieur (barre tithonique) sur le Crétacé supérieur du flanc sud du synclinal de Chauvac au nord du col de Perty.
Du fait des déversements de sens opposés, divergents, des chevauchements qui le bordent le synclinal de Saint-Auban est surhaussé par rapport aux synclinaux qui le jouxtent et a même tendance à déborder par dessus leurs bordures. Mais cette disposition ne se poursuit guère à l'est de la montagne de Chamouse où les rapports entre le synclinal de Saint-Auban et les plis du bassin hydrographique du Céans s'expriment aux abords d'Izon par des complications structurales dont l'interprétation n'est pas évidente.
À l'ouest de la montagne de Chamouse l'intérieur du val des sources de l'Ouvèze montre sur ses deux versants de beaux reliefs de cuestas emboitées, dont les plus marquantes ont pour crête les calcaires relativement compacts de la barre du Barrémo-bédoulien et dont les revers, bien débarassés de leur couverture de marnes bleues, forment de belles dalles structurales.
 Les montagnes des sources de l'Ouvèze, vues du SW depuis le col des Tunes (cliché original obligeamment communiqué par M. J.-C. Ruegg). s.sA = synclinal de Saint-Auban ; a.rB = anticlinal de la Rochette-du-Buis ; s.M = synclinal de Mévouillon (extrèmement rétréci sur cette transversale). Observer le dessin de "V topographiques" en chevrons dans les pentes de rive nord de la vallée (entre Montguers - La Combe et la combe des marnes valanginiennes qui court à flanc de pente sous la crête du Serre de Charbuisse. |
Du côté sud la plus belle de ces cuestas est celle du Serre de Rioms qui s'abaisse, en restant rectiligne de façon continue, jusqu'à la localité de Saint-Auban ; elle se termine là, tranchée par le torrent de Charuis, juste en amont du point de confluence de ce dernier avec l'Ouvèze.
Du côté nord cette ligne de cuestas est par contre incisée par plusieurs torrents parallèles, descendant selon la ligne de plus grande pente des couches, ce qui a abouti à lui donner un tracé en chevrons tout-à-fait remarquable.
Le cours supérieur du torrent du Charuis draine l'extrémité occidentale du synclinal de Mévouillon. Pour rejoindre le val de Saint-Auban ce torrent coupe en biais l'anticlinal de La Rochette du Buis en aval de cette localité et y entaille en cluse le Tithonique de la voûte du pli : il y montre des détails structuraux mineurs mais assez spectaculaires.
 Le Rocher du Maupas, en rive droite de la cluse du ruisseau de Charuis, vue du sud depuis la route D.546. L'anticlinal de La Rochette du Buis (a.RB) se montre clairement affecté de cassures chevauchantes secondaires (Øa et Øb, cette dernière représentant un "riedel" de la première) dont le jeu contribue au déversement de la voûte tithonique du pli vers le nord, par dessus le flanc méridional du synclinal de Saint-Auban-sur-Ouvèze (s.sA). On a indiqué les torsions de couches ("crochons" anticlinaux "a" et synclinaux "s") induits par le jeu des cassures chevauchantes. |
Ce pli n'a déjà plus ici qu'une importance secondaire ; vers l'ouest il s'amortit encore plus et finit par s'effacer, en se fondant dans le synclinal de Saint-Auban-sur-Ouvèze, au niveau de Vercoiran. Au contraire sa voûte de Tithonique, dégagée par l'érosion, prend de l'ampleur vers l'est pour y former, au sud des villages de Montguers et de La Combe de Montauban, le mont jurassien de la montagne de Cros.
Ce pli est représenté (en orientation inverse) à la partie droite de la coupe ci-dessous ; il y apparaît assez clairement que l'on a là affaire à un pli presque "droit" (à plan axial sub-vertical) dont la charnière tithonique a été déformée par un cisaillement sub-horizontal :
 légende
des couleurs, figurés et notations
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Carte géologique très simplifiée des
environs de Montauban.
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
carte géologique plus réduite montrant le secteur environnant plus occidental et celui plus oriental.
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| Vercoiran |
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