Saint-Disdier-en-Dévoluy |
Le village de Saint-Disdier-en-Dévoluy est situé au confluent des vallées de la Souloise et de la Ribière (qui descend du col du Festre et d'Agnières), au pied des pentes qui descendent des crêtes méridionales du chaînon de l'Obiou. On est là à la partie basse du flanc ouest du synclinal occidental du Dévoluy (synclinal de Saint-Disdier), presque à l'extrémité septentrionale de la dépression interne du Dévoluy, qui est un val* ouvert dans le cœur nummulitique de ce synclinal, à l'endroit où ce val se vide de son nummulitique, du fait d'une remontée des axes de plis vers le nord.
Coupe simplifiée de l'extrémité NE du Dévoluy par M. GIDON (extrait de la légende de la carte au 1/50.000° Saint-Bonnet) légende des couleurs |
La Mère-Église, devant les pentes du versant occidental de la vallée de la Souloise. vue prise de l'est, depuis les pentes de rive droite de la Souloise, au dessus de Saint-Disdier. La pente douce, plus colonisée par la végétation, en aval du verrou correspond à la dalle de calcaires nummulitiques du flanc ouest du synclinal de Saint-Disdier. |
Les plus basses de ces couches nummulitiques , c'est-à-dire les calcaires basaux à Nummulites sont masqués, au village même, par des alluvions glaciaires, mais on les voit affleurer immédiatement en aval, entre les deux ponts que la D.937 utilisait (avant rectification) pour traverser la Souloise.
En amont du village, sur la rive gauche de la vallée d'Agnières (torrent de la Ribière) les premières couches tertiaires sont par contre constituées par les Grès de Saint-Disdier, de type molassique*, qui reposent directement, en faible discordance* sur les calcaires sénoniens.
Grès de Saint-Disdier : faciès sableux à litages obliques D.937, au sud de Saint-Disdier, en aval de l'embranchement de la route du Grand Villard. |
Grès de Saint-Disdier : Bancs de grès durs, de teinte gris-verdâtre, intercalés de lits de marnes rubescentes D.937, 1,5 km au sud de Saint-Disdier. |
Par ailleurs la succession nummulitique montre, aux environs de Saint-Disdier, de rapides variations latérales (notamment d'est en ouest) dont l'analyse montre qu'elles sont liées au fait que l'on se trouve là à proximité des rivages de la mer de l'époque.
Les grès de Saint-Disdier, d'abord verdâtres, passent vers le haut au faciès "molasse rouge" (faciès à affinités continentales) en s'intriquant entre des lits de marnes de plus en plus rougeâtres. En allant vers l'est (Gicon et vallon des Queyras) ces grès disparaissent et font place à d'épais marno-calcaires nummulitiques marins qui prennent vers le haut un faciès de flysch très marneux à petits bancs de grès (faciès à affinités marines).
En amont de Saint-Disdier l'affluent de rive gauche de la Souloise, La Ribière (qui descend d'Agnières) a inscrit son cours selon la direction, proche de N-S, des strates de grès de Saint-Disdier du flanc ouest du synclinal de Saint-Disdier et reste ainsi pratiquement dans ces mêmes niveaux stratigraphiques jusqu'à Agnières (et même jusqu'au col du Festre).
Par contre la Souloise elle-même a un tracé oblique à ce pli et suit approximativement l'axe du synclinal NW-SE de Saint-Étienne : ce dernier traverse obliquement les plis N-S successifs et détermine notamment un ensellement* de la voûte des calcaires nummulitiques de l'anticlinal N-S du Gicon (qui remonte plus au sud en direction du plateau de Bure). Cet abaissement s'ajoute au redoublement de succession occasionné par le chevauchement du Gicon pour que le cours de la rivière ne montre que des affleurements du Nummulitique et ne parvienne pas a atteindre la dalle du Sénonien avant l'entrée aval des gorges de Saint-Étienne.
En aval du village de Saint-Disdier, la Souloise suit un tracé parallèle à celui de la charnière du synclinal de Saint-Disdier - Agnières, tracé qui passe un peu plus à l'est, entre les hameaux de Bas et Haut Gicon et entre les deux Brèchons. Pour s'échapper, vers le nord, de la dépression interne du Dévoluy, la rivière a entaillé la barrière des calcaires du Sénonien par une profonde gorge qui est spectaculaire par la verticalité de ses abrupts. On y distingue aisément les lits de silex caractéristiques du Sénonien, inclinés vers l'amont. Ils soulignent le fait que les couches prennent ici un pendage vers le sud, ce qui résulte du relèvement vers le nord de l'axe du synclinal d'Agnières - Saint-Étienne.
À la sortie aval des gorges de la Souloise les eaux qui ont circulé dans les réseau de grottes des calcaires sénoniens ressortent dans le lit de la rivière aux sources des Gillardes (voir la page "Gillardes"). La localisation de ces résurgences correspond à la fois au point le plus bas du fond du synclinal de Saint-Disdier et au retour à l'affleurement du soubassement plus imperméable, formé de calcaires argileux et de marnes de l'Hauterivien-Valanginien, sous la nappe d'éboulis qui garnit le pied des falaises.
|
|
|
|
Grand Ferrand | LOCALITÉS VOISINES | Faraut |
|
|
|
|
|