2 - Les paysages d'origine glaciaire |
Un des traits qui caractérise les versants orientaux des hauteurs du Dévoluy est que la chape sénonienne y est entaillée de vallons en forme de coup de gouge, à flancs abrupts et à fond rocheux large et presque plat. Plusieurs d'entre eux (surtout au revers est du plateau de Bure) sont en outre fermés à l'amont, en cirque, par une muraille plus ou moins continue.
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Vue de l'intérieur du vallon du Mas, depuis le verrou de la bosse cotée 1699
Observer que le fond plat de l'auge est bel et bien sculpté dans la roche et qu'il ne résulte pas d'un colmatage par des alluvions fluviatiles, à l'opposé de ce qui a lieu dans nombre d'autres vallées, qui ont été empruntées par des rivières après la fonte du glacier.
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Le versant sud-oriental du Grand Ferrand
vu du sud-est, depuis la Crête de Porel (au dessus du col
de Rabou).
Sur ce versant la pyramide supérieure de la montagne est
éventrée par un vallon fort encaissé enserré
entre deux crêtes. Ce vallon du Grand Villard porte les
traces très nettes de son creusement, au Quaternaire, par
une puissante langue glaciaire qui descendait du sommet par le
vallon du Grand Villard. Celle-ci devait alors avoir (en plus
étroit) l'aspect de l'actuel Glacier Blanc au pied de la
Barre des Écrins. La flèche émeraude indique
le cours de cette langue glaciaire.
Ceci s'observe de l'Obiou au col du Festre, ainsi que sur le revers oriental du chaînon de Bure - Aurouze (ces crêtes ressemblent beaucoup, en cela, au versant occidental de la chaîne des Aravis et au massif suisse des Churfirsten).
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Le revers oriental du plateau de Bure
vue du chemin du col de Rabou au lieu-dit Piocel (= "Clot du Goutay) à l'est du hameau de l'Enclus.
(a.B = anticlinal de Bure - Aurouze ; f.BN = faille de Baume Noire).
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Le vallon de Barges, à l'extrémité
de l'arête orientale du Pic de Bure
vu d'aval, presque d'enfilade, depuis la route pastorale du col
de Rabou.
On a indiqué les traits principaux de la morphologie
glaciaire de ce cirque : fermeture amont en cirque, surcreusement aval en un
"ombilic" fermé par un "verrou" saillant.
L'exposition générale, vers le nord, de ce versant,
qui maintient le fond des vallons à l'ombre pendant une
grande partie des journées était évidemment
favorable à l'installation de petits appareils glaciaires
locaux.
Il s'agit là d'une morphologie glaciaire
typique, dont l'origine est confirmée par la présence
fréquente, au débouché aval des vallons,
de bourrelets morainiques, à matériel local, coiffant
des verroux* rocheux en aval d'un ombilic* surcreusé.
Cela témoigne de ce que des glaciers de cirque, pourvus
d'une langue parfois assez longue, se sont développés
lors de la dernière glaciation (würmien) dans ce massif.
L'érosion glaciaire est donc le principal responsable de
la hardiesse des crêtes qui descendent, depuis le chaînon
de l'Obiou - Grand Ferrand, vers l'intérieur du massif.
Il faut ajouter que la localisation de ces vallons, assez régulièrement
espacés, n'apparaît liée à aucune structure
tectonique (même pour le vallon des Aiguilles, qui ne coïncide
avec un synclinal est-ouest que par le hasard de sa surimposition*).
En ce qui concerne les formations alluviales quaternaires
et le relief on trouvera, ailleurs sur le net, de nombreux renseignements dans les pages
spéciales du site
"Les Paysages glaciaires"
On trouvera ci-après une vue d'artiste qui cherche à imaginer à quoi ouvait ressembler la Grande Tête de l'Obiou au Riss
(extrait du site <http://aquarelleobiou.blog4ever.com/photos/montagne >, avec l'autorisation de son auteur G. SKORSKI)