Saint-Genis, Montrond, Montagne de Saint-Genis |
La montagne de Saint-Genis et du Bois de l'Ubac, située en rive gauche du Grand Buëch, face aux confins des Baronnies occidentales est un remarquable exemple de cuvette structurale*, dont le coeur de Néocomien est ceinturé par un crêt de Tithonique annulaire.
En fait cette cuvette de la Montagne de Saint-Genis n'est pas circulaire, mais plutôt en forme de baignoire, allongée selon l'axe de son pli principal, le synclinal du Bois de l'Ubac, qui est orienté presque W-E. Le relèvement des deux extrémités opposées de ce synclinal perché est dû à son entrecroisement avec un pli transversal, SW-NE, le synclinal de Saint-Genis, encore plus ouvert.
La forme des plis et le contexte structural tendent à indiquer que le synclinal du Bois de l'Ubac (sans doute d'âge oligocène, en raison de son orientation proche de N130) est le plus récent de ces deux plis et qu'il a replissé un synclinal de Saint-Genis préexistant, sans doute anté-Sénonien.
Cette montagne pourrait être considérée comme la plus méridionale de celles des chainons calcaires du Bochaine. Mais elle est séparée de sa voisine nord-orientale, celle d'Aujour (qui se rattache à ces derniers), par la très large combe anticlinale de Savournon. De plus cette dernière s'avère être une importante frontière structurale car c'est là que passe la ligne de dislocation qui, du col de Cabre à Monêtier-Allemont, limite le domaine structural du Dévoluy de celui des Baronnies-Diois (voir à ce sujet la page "cadre tectonique du Dévoluy"). |
À première vue il semble bien que le synclinal du Bois de l'Ubac devrait prolonger la branche nord du synclinal de Rosans (voir la page"L'Épine") tandis que le synclinal de Saint-Genis représenterait la terminaison orientale du synclinal de Saint-Cyrice (voir la page "Orpierre"), que l'on perd dans les Terres Noires de la combe de Savournon.
Mais en réalité il est difficile de dire avec précision comment les deux synclinaux qui se rencontrent là se raccordaient, de l'autre côté de la plaine alluviale du Buëch, aux plis de la rive ouest de cette rivière (appartenant aux Baronnies). En effet la rive gauche de cette vallée est parcourue par une autre ligne de cassures, grossièrement parallèle à la vallée, l'accident de Montrond. Ce dernier doit être, comme celui de Savournon, une déchirure qui intéresse toute l'épaisseur de la série sédimentaire car il est jalonné par un chapelet de remontées diapiriques* de gypses et cargneules triasiques.
La butte conique au flanc de laquelle est construit le village de Montrond pointe à l'ouest de Saint-Genis comme une verrue au bord est de la plaine du Buëch.
La butte de Montrond vue du sud, depuis la N.75 à l'embranchement de la route de Saint-Genis. ac.M = accident de Montrond |
C'est un pointement anticlinal qui fait apparaître au milieu des Terres Noires leur soubassement de calcaires bajociens : il représente le cœur de l'anticlinal E-W de la montagne de Beaumont. Le collet qui sépare ce pointement de jurassique moyen du reste de la montagne de Saint-Genis est déterminé par le passage, à cet endroit, de la cicatrice gypseuse de l'accident de Montrond (qui ne passe donc pas du tout au village de ce nom).
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
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(Beaumont, Méreuil) |
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