(LES ROCHES DE CHARTREUSE)


Roches du Tertiaire inférieur (Paléogène)


Couches bigarrées oligocènes et (?) éocènes


L'Oligocène et l'Éocène (avec doute) sont représentés en Chartreuse par des couches continentales, résultant de la destruction, par dissolution sous climat chaud, des dépôts antérieurs. Elles sont le plus souvent conservées dans des cavités karstiques résultant elles-mêmes de la dissolution des calcaires sous-jacents.

On y trouve, selon les cas, des sables rouges totalement décalcifiés (sables "réfractaires"), des argiles bariolées de blanc et de rouge ou des amas de silex corrodés et rubéfiés.

Un affleurement de sables rouges, traversé par la route forestière qui descend du col de la Charmette vers le nord (à 750 m du col).
Cet affleurement montre le contenu d'une poche karstique, d'une cinquantaine de mètres de diamètre, ouverte à l'Éocène dans les calcaires à silex du Sénonien. Elle s'est alors remplie de sables, maintenant indurés, qui sont des dépôts continentaux décalcifiés et rubéfiés par le chaud climat de l'époque.
s0 indique le pendage des couches du Sénonien de la bordure nord de la poche karstique.


Ce type de dépôts est également - voire plus largement - représenté dans les chaînons jurassiens du Bugey.


Les conglomérats du Mont Chaffaron (à l'est de Saint-Genix-sur-Guiers), en bordure de la route du col de la Lattaz, 100 m sous le col (versant est).
Le pendage des lits alternés de marnes rouges oligocènes et de cailloutis est grossièrement conforme à celui des couches de leur substratum mésozoïque et des molasses miocènes qui les recouvrent : il résulte du basculement lié au plissement post-Miocène (flanc ouest du synclinal de Novalaise).
Noter le calibre variable (jusqu'à plusieurs mètres de côté) des éléments du conglomérat et leur forme le plus souvent anguleuse, qui dénotent une origine proche et un processus d'éboulement.


Le revers oriental du chaînon de L'Épine montre, au contact des molasses du Miocène sur les terrains mésozoïques des affleurements lenticulaires (épais de quelques dizaines de mètres), très discontinus, de dépôts oligocènes. A Vimines (village de Pierre Rouge), où ils ont été exploités comme marbres, il s'agit d'une brèche dont certains éléments sont englobés dans des concrétions calcaires rouges. Ces concrétions sont sans doute dues à l'action d'algues ("stromatolites").


État actuel des affleurements de marbre rouge de Vimines, en lisière des bois aux maisons supérieures deu hameau de Pierre Rouge.

De tels conglomérats à ciment rouge sont qualifiés dans le Jura de "gompholites pralinées".


Un échantillon du conglomérat de Vimines, recueilli dans les débris des anciennes carrières (cliché aimablement communiqué par M. Daniel FOURNIER)


Ce "marbre de Vimines" a été largement utilisé à Chambéry, ainsi qu'à Grenoble dans les colonnes de la crypte St Laurent et la cuve du baptistère (Ve siècle) sous la cathédrale Notre Dame.


Un échantillon taillé et poli du "marbre de Vimines"
(cliché aimablement communiqué par M. André PAILLET)



À l'est de Saint-Christophe l'entaille, récemment rafraichie, de la D.520c a mis à nu un détail intéressant, dans le tournant avec lequel débute la montée à flanc de l'escarpement montant à Berland. Il s'agit d'une cavité verticale large de quelques décimètres ouverte dans les bancs de l'Urgonien. Elle est encore remplie par des argiles brun rouge qui ont le faciès des remplissages des poches karstiques éocènes. Il s'agit donc d'un ancien conduit, colmaté par de tels dépôts.

 

Diverses formations, surtout les sables réfractaires ont été exploités dans diverses carrières des environs de Grenoble , en particulier à Voreppe et à Saint-Etienne de Crossey : voir plus de détails à la page "anciennes carrières".


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Dernières retouches apportées à cette page le 23/09/18