Les roches du sous-sol de la Chartreuse |
image sensible au survol et au clic
La série stratigraphique de la Chartreuse orientale,
vue d'avion depuis le sud.
L'essentiel de la succession de formations de la Chartreuse
est visible sur cette photo de la bordure du Grésivaudan
au nord de Grenoble. Toutefois les terrains du Crétacé
supérieur et du Tertiaire sont absents de cette coupe naturelle
et le sommet de la succession visible n'y correspond qu'à
l'Urgonien inférieur (qui forme la butte témoin
du sommet de Chamechaude).
(le sommet de Chamechaude est logé au coeur
du synclinal du Sappey ; le cliché étant pris dans
l'axe exact du pli on voit clairement l'enchaînement de
ce pli avec l'anticlinal de l'Écoutoux).
Toutes les roches du massif de la Chartreuse (à l'exception de certaines qui ont pu y parvenir transportées en galets par les glaciers) sont à ranger dans la catégorie des roches sédimentaires. En Chartreuse elles n'ont été que peu transformées depuis leur dépôt (en particulier non recristallisées par une cuisson "métamorphique"), à la différence de celles des massifs plus internes. Leur superposition aboutit à une épaisseur totale qui dépasse 6000 mètres
La diversité de la nature des roches du sous-sol du massif n'est pas très grande si l'on ne considère que les grandes catégories sans porter attention aux nuances de leur "faciès" (les géologues qui étudient les roches sédimentaires désignent ainsi les divers caractères distinctifs entre roches voisines). En fait elles se répartissent sous cet angle en deux gammes différentes de variations de leur nature minéralogique, selon qu'il s'agit des couches déposées à l'ère secondaire, plutôt calcaires ou argileuses, ou de celles qui leur ont été superposées par la sédimentation de l'ère tertiaire, plus siliceuses.
La plupart de ces roches se sont formées par décantation dans la mer et sont, pour cette raison, litées en couches (ou "strates") d'épaisseur décimétrique à métrique, superposées parallèlement les unes aux autres. Ces couches sont organisées en ensembles rocheux de plus grande taille, d'une épaisseur voisine de la centaine de mètres, appelés "formations", dont l'empilement constitue la "série stratigraphique" du massif. En Chartreuse ces formations sont en fait constituées alternativement de roches relativement dures, principalement calcaires, et d'autres plus tendres, principalement marneuses : c'est là un autre trait marquant du massif (qu'il partage d'ailleurs avec les autres massifs subalpins). Il est à l'origine des divers caractères du relief du massif et, tout spécialement, de son cloisonnement par des lignes de falaises qui correspondent aux plus résistantes de ces formations. Ces dernières sont au nombre de trois, les calcaires urgoniens, les calcaires du Fontanil et les calcaires tithoniques.
À cela s'ajoutent les "formations superficielles", qui couvrent de larges surfaces et masquent le sous-sol, constituées d'alluvions continentales déposées au Quaternaire à l'air libre ou en eau douce.
La "colonne stratigraphique" de la Chartreuse (figure agrandissable)
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