col du Galibier (versant sud) |
Le versant nord du col du Galibier est décrit à la page "col du Galibier nord" (section "Maurienne"). |
Le col du Galibier est le seul col routier faisant communiquer les vallées de la Maurienne et du Briançonnais (en l'occurrence celle de la Guisane). Il est ouvert à proximité de l'accident tectonique majeur qui sépare les zones externes* et internes* (prolongement de celui désigné par les suisses sous le nom de "chevauchement pennique frontal").
Ce chevauchement majeur a déterminé au nord le tracé de la vallée de la Valloirette et au sud celui de la Guisane ; toutefois ce n'est pas au col même qu'il franchit pas la ligne de partage des eaux mais nettement plus à l'ouest (au pied de la pyramide sommitale du Pic Blanc du Galibier).
Le versant méridional du col du Galibier, vu du sud-ouest, depuis le vallon de Laurichard ØSB1 = surface de chevauchement de l' écaille subbriançonnaise inférieure, "des Sestrières" (= "chevauchement pennique frontal") : la N. 91 la traverse aux Sestrières, peu à droite des limites du cliché ; ØB1 = chevauchement de l'unité briançonnaise inférieure "du monument Desgranges" ; ØSB2 = chevauchement de l'écaille subbriançonnaise supérieure ("de Roche Olvéra") ; ØB2 = chevauchement de la lame briançonnaise du revers est du Petit Galibier ; ØSB3 = surface de chevauchement secondaire au sein de l'écaille de Roche Olvéra ; ; ØH = surface de chevauchement du flysch à Helminthoïdes ; ØBr = surface de chevauchement principale de la zone briançonnaise ; d.L = décrochement du Lautaret (compartiment arrière décalé vers la gauche) voir les compléments sur les abords du Lautaret à la page de ce nom et la suite du paysage vers la droite à la page "Grand Galibier". |
Néanmoins l'on constate qu'il y a, à l'emplacement du col un brutal changement de nature de roches entre des argilo-schistes ("flysch noir" briançonnais) à l'est et des gypses à l'ouest ; ces derniers y forment la bosse (cotée 2679) sur laquelle a été installée la table d'orientation panoramique et au voisinage de laquelle s'ouvrent de spectaculaires entonnoirs de dissolution*, caractéristiques du relief de ces roches.
Ces gypses affleurent en dessinant sur la carte une bande, allongée orthogonalement à la crête, qui se poursuit sur les deux versants. Ils constituent en fait le prolongement de la lame de roches broyées qui jalonne plus au nord la surface de charriage de la zone subbriançonnaise dans la vallée de la Valloirette (voir les pages "Galibier nord" et "Roche Olvéra") et que l'on retrouve d'ailleurs plus au sud dans la même situation en rive gauche de la vallée de la Guisane à partir du Monêtier.
Mais à la différence de ce qui se passe le plus souvent ailleurs cette lame gypseuse recouvre ici, du côté ouest, des lames imbriquées ("écailles" tectoniques) de terrains qui appartiennent encore aux zones internes et qui s'intercalent donc entre elle et le flysch nummulitique ultradauphinois du chaînon des Aiguilles d'Arves : c'est pourquoi elles avaient été regroupées sous le nom d'"écailles externes".
Plus précisément il s'agit de deux écailles bien distinctes :
- l'écaille du monument Desgranges (la plus haute) traverse la route D.902 après la sortie sud du tunnel : elle est constituée de
terrains qui appartiennent à la zone briançonnaise car elle est armée par une barre de quartzites qui culmine au point coté 2670 et disparaît vers le sud sous le glissement de terrain de la Mandette, pour ne plus réapparaître plus au sud dans la vallée de la Guisane ; ces quartzites sont surmontés directement par des brèches jurassiques, ce qui en fait une succession briançonnaise très
réduite, rapportable à celles du type de la nappe
de Roche Charnière (cf. l'aperçu stratigraphique sur le Briançonnais).
- l'écaille des Sestrières, plus basse, forme le point coté 2826 et se suit vers le bas jusqu'à la N.91, qui la traverse aux Sestrières : elle est au contraire formée de matériel
provenant de la zone subbriançonnaise, essentiellement de calcschistes néo-crétacés à jurassiques reposant sur une barre de calcaires du Dogger. Cette unité, anciennement nommée "digitation du Petit Galibier" par R. Barbier (1963), à partir du nom attribué alors sur les cartes au sommet 2826, se prolonge longuement plus au sud dans la vallée de la Guisane.
La position de ces deux écailles et tout spécialement le fait que l'écaille briançonnaise du Monument Desgranges soit intriquée entre deux unités subbriançonnaises, ne laisse pas d'être intrigante car cette imbrication constitue une disposition
que l'on ne connaît guère ailleurs au front des nappes internes : |
À l'est du col la crête du Galibier s'élève vers la Pointe de la Mandette (= Tête Noire) par une arête qui est essentiellement constituée par des calcschistes crétacés et du flysch noir subbriançonnais. L'étude des deux versants montre que ces couches représentent plus précisément la couverture de l'unité de Roche Olvéra, dont le Jurassique affleure plus au nord comme plus au sud.
Mais le matériel rapportable à cette unité montre sur la crête des imbrications de matériel étranger à la zone subbriançonnaise : elles sont constituées d'abord par une lame de quartzites triasiques et de grès houillers qui affleure immédiatement à l'est du sommet du Petit Galibier, puis par une lame de flysch à Helminthoïdes qui forme le sommet même de la Pointe de la Mandette. Le système d'imbrications "en désordre" observable à l'ouest du col se poursuit donc du côté est.
Par ailleurs on peut noter que le versant sud de la crête est en outre garni d'une puissante nappe d'éboulis et que le vallon du Galibier est obturé aux abords du chalet de la Mandette par une coulée boueuse ancienne (voir cliché ci-dessus) : Tout ceci n'aide pas à comprendre l'ordonnance des affleurements de ce secteur. |
aperçu général sur la Maurienne // aperçu
général sur la rive gauche
de la Maurienne // apercu sur la vallée de la Guisane
cartes
géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille
La Grave
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(Trois Évêchés) |
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